Jeux de hasard: les Québécois pas dans la game!

tobinNous interrompons, comme chaque vendredi, le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

J’avoue que cette statistique m’a surpris. Probablement moi-même affecté par le discours misérabiliste ambiant sur le Québec et conscient, comme chacun, de l’omniprésence des produits de Loto-Québec, j’ai toujours pensé que les Québécois seraient, malheureusement, parmi les plus enthousiastes consommateurs de cette taxe régressive que constituent les jeux de hasard.

Il n’en est rien. Regardons d’abord ce graphique compilé par les sociétés provinciales de jeux d’argent et de hasard et trouvé récemment sur le site de Loto-Québec. Les chiffres valent pour 2004-2005 et indiquent la dépense annuelle par habitant au Canada:

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Étonnant.

Évidemment, comme cela vient de Loto-Québec, je me méfie. Une autre mesure, de 2007, est offerte par Statistique Canada. On y constate aussi que la dépense moyenne québécoise pour l’ensemble des jeux de hasard est en queue de peloton:

927$ Alberta
731$ Saskatchewan
726$ Ontario
709$ Manitoba
646 $ Canada
628$ Colombie-Britannique
599$ Nouvelle-Écosse
567 $ Terre-Neuve
525$ Ile-du-Prince-Édouard
456$ Québec
440$ Nouveau-Brunswick

Comment comparer ensuite avec les États-Unis ? Malheureusement, je n’ai pas trouvé d’enquête utilisant le même méthodologie que celle de Statistiques Canada, mais la volonté d’être exhaustif dans la participation au jeu apparaît similaire. L’étude américaine de 2002, portant sur les dépenses de 2000, indiquent un investissement beaucoup plus important des Américains que des Canadiens en général dans les jeux d’argent et de hasard.

2627$ Nouvelle-Angleterre
1905$ Texas
1815$ Californie
1735 $ États-Unis
1701$ Sud
1562$ Mid-West
1467$ Ouest du pays (sauf Californie)

La différence est encore plus forte lorsqu’on considère que les chiffres canadiens représentent la dépense par ménage (donc plus d’une personne) et que les chiffres américains représentent la dépense par personne !

À voir tous ces chiffres, on ne peut que conclure que les Québécois ne sont, heureusement, tout simplement pas dans la game !

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :
Les billets du vendredi « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, loin s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.
Ce contenu a été publié dans Temps dur pour les détracteurs du modèle québécois par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !