La journée d’un libertarien

Juste pour le plaisir de la chose, il faut lire Une journée dans la vie d’un libertarien, de l’étudiant Jason Keays, dans Le Devoir de ce samedi. (Texte décalqué d’un original américain, voir plus bas.)

Très étrangement, le libertarien imaginé s’appelle Éric — allez savoir pourquoi. Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici les premiers paragraphes:

Éric se fait réveiller à six heures par son réveille-matin alimenté par le monopole public des compagnies d’électricité, régulées depuis 1962 par Hydro-Québec, qui assure le prix le plus bas en Amérique du Nord tout en finançant des services sociaux.

Il remplit sa tasse d’une eau propre et potable, parce que des maudits écolos se sont autrefois battus pour avoir un standard minimal de qualité de l’eau.

Avec sa première gorgée d’eau, il avale la pilule qu’on lui a prescrite. Il peut faire confiance à cette pilule parce que des go-gauches se sont battus pour que le gouvernement s’assure que les médicaments fonctionnent de la façon dont ils ont été annoncés.

La presque totalité de ses médicaments est payée par le plan médical de son employeur, parce que des syndicats inutiles se sont assurés que le patron veille à la santé de ses employés.

Éric se fait ensuite cuire du bacon bien gras et se moque des végétariens. Son bacon est bon, puisque des environnementalistes se sont battus pour l’adoption de lois qui encadrent l’industrie de la viande.

Il sort ensuite à l’extérieur et prend une bonne bouffée d’air. Celle-ci est fraîche et propre, parce que de nuisibles écolos se sont battus pour que des lois empêchent l’industrie de polluer l’air dans les zones résidentielles.

Afin de se rendre au travail, il marche sur le trottoir fourni par l’État et entre dans le métro subventionné par les taxes et les impôts, ce qui lui fait épargner des sommes considérables en frais de véhicule et de stationnement, car la Clique du Plateau s’est battue pour avoir des transports publics abordables.

La suite, ici.

J’ai hâte de lire la réponse d’Éric !

Ajout: plusieurs internautes signalent avec raison que ce texte est adapté de celui-ci, préexistant, sur « Joe Conservative« , écrit en 2004 par John Gray. Jason Keays signale pour sa part qu’il avait fait état de cette adaptation dans sa page Facebook où il a d’abord publié le texte mercredi dernier et dont il a envoyé une copie conforme au Devoir.

Il y a même un vidéo où un grand-père lit le texte à sa petite-fille:

Ce contenu a été publié dans Droite par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !