La réincarnation de la génération lyrique

Quand j’étais jeune, dans les années 1970, on entendait exactement ce qu’il y a dans cette vidéo de mai 2012.

Elle est produite par le Réseau de Résistance des Québécois, dont l’action est souvent critiquable. Cependant je la mets en ligne car, plus que des dizaines d’autres vidéos produites depuis le début de la grève , elle illustre à merveille un phénomène très particulier: la réincarnation de la génération lyrique.

Les auteurs de la vidéo en sont conscients, qui entrelardent les citations récentes de Gabriel Nadeau-Dubois ou de Dominic Champagne avec celles du syndicaliste choc de l’époque: Michel Chartrand.

Les mots, la cadence, tout est presque pareil. On se croirait dans une soirée post-Octobre-70 « Poèmes et chants de la résistance » (j’ai encore le vinyle), où dans les assemblées de soutien de l’hebdo Québec-Presse, de Gérald Godin.

À l’époque, comme aujourd’hui, la majorité de l’opinion publique était contre. Ils votaient Bourassa. Mais Godin est devenu ministre et a même battu Bourassa dans son comté. Comme quoi les lyriques d’aujourd’hui sont le plus souvent les réformistes de demain.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !