L’abbé Gravel vs la droite religieuse

gravel-150x150Raymond Gravel a le courage de ses convictions. Le prêtre, ex-député bloquiste, est critique de la position de l’église sur l’avortement et sur le mariage gay.

Cela le met en phase avec la majorité des catholiques québécois (et une proportion significative du clergé québécois), mais déphasé par rapport au Pape et, surtout, dévoyé aux yeux de la droite religieuse canadienne, qui en ont fait une de leurs cibles favorites.

Les site d’activistes LifeSiteNews parle de lui, ces dernières années, en ces termes:

Gravel est « proavortement » (en fait il est contre, sauf en cas de viol, mais refuse d’accabler les femmes qui y ont recours) il est un « supposé prêtre », il est « the shame of the Quebec Church » (la honte de l’église québécoise) et un  « little gay priest from a remote Quebec parish » (un petit prêtre gay d’une pariosse éloignée du Québec). On parle ici de Joliette.

Ce blogueur, vous le savez, est favorable à la liberté d’expression et à la liberté de critique, y compris parfois outrancière. Il est cependant aussi favorable à ce que les victimes de harcèlement — le site invitait systématiquement ses lecteurs à écrire aux autorités cléricales pour dénoncer Gravel — et surtout de propos mensongers puissent se défendre.

Raymond Gravel a intenté une poursuite de 500 000$ contre Lifesitenews et en appelle à votre générosité pour le soutenir dans sa démarche. Ce n’est pas une mauvaise idée. Surtout si vous n’avez pas vidé votre bourse pour la collecte du maire de Saguenay (!).

Ce samedi, le National Post consacre un excellent papier de Graeme Hamilton à l’affaire Gravel.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !