Ce dimanche, à Larocque-Lapierre, puis à TLMEP, Jack Layton a fait grand cas de sa volonté de faire en sorte que les salariés québécois de compagnies réglementées par le fédéral, comme les banques, aient « le droit de travailler en français ». Cela lui a valu des applaudissements à TLMEP.
Mais qu’en est-il exactement? Voici, en rappel, les termes du débat, tel que je les résumais dans Mes cinq questions à Jack Layton.
M. Layton, vous avez plusieurs fois indiqué que vous étiez favorable au « fédéralisme asymétrique ». Et vous avez déclaré, selon une dépêche de presse, que ça n’a pas de sens que des salariés dans une banque réglementée par le Québec aient leurs droits linguistiques protégés mais que ceux qui travaillent de l’autre côté de la rue dans une banque réglementée par Ottawa n’ait pas les mêmes droits.
Pourtant, vous refusez de permettre l’application de la loi 101 aux quelque 100 000 salariés québécois d’entreprises privées, sous juridiction fédérale, qui ne sont pas protégées par les mécanismes de la loi 101. Pourquoi refusez vous d’appliquer, sur ce point crucial de la langue, le fédéralisme asymétrique dont vous vous réclamez?
Si vous répondez, comme d’habitude, que vous souhaitez mettre dans la loi fédérale le droit des salariés québécois de travailler en français, pourquoi ne pas donner à ces salariés l’égalité de traitement avec les autres Québécois et la protection des mécanismes de la loi 101 qui ont fait leurs preuves, soit les comités de francisation, le rôle de l’Office de la langue, les amendes et le reste ? La loi 101 est-elle contradictoire avec les valeurs des lois canadiennes ?
En fait, le NPD avait voté pour un projet en ce sens, du Bloc Québécois, en juin 2009. (Vos députés ont voté pour mais vous étiez absent.) Mais il semble y avoir eu blocage, car vous refusez maintenant d’adopter une application aussi conséquente du fédéralisme asymétrique. Pourquoi ce recul ?
En fait, le projet de loi du NPD ne serait qu’à peu de choses près que symbolique. Les salariés québécois lésés dans leur droit de parler français auraient très peu de recours.
Rien à voir avec la protection assurée par la loi 101. Pas question, non plus, de faire du français la langue habituelle du travail dans les banques et autres entreprises québécoises réglementées par Ottawa.