Le chiffre : Monsieur 1 %

1 %

C’est la proportion de Québécois qui se disent « très satisfaits » du gouvernement de Jean Charest, dans le dernier sondage Léger mise-en-marché (ma traduction) pour Le Devoir et The Gazette. Ils étaient 6 % de très satisfaits en décembre, 4 % en février, 3 % en avril. Notre premier ministre réussira-t-il l’exploit historique de réduire ce chiffre à 0 % ?

La course est rude car Stephen Harper est également de la partie, la proportion de ses « très satisfaits » au Québec est passée de 4 % en décembre à 3 % en avril à 2 % aujourd’hui.  Le suspense est à couper au couteau !

Ma collègue blogueuse Chantal Hébert parle ce matin d’un score digne de Mulroney. Il y a quelques semaines, lors de l’excellente table ronde du jeudi soir au National de la CBC, elle parlait de Mulroneyisation du Parti libéral du Québec. Pour mémoire, Mulroney avait remporté à l’élection de 1984 la plus forte majorité de l’histoire canadienne. Quelques mois après son départ, à l’élection de 1993, son parti n’avait plus que deux députés… dont Jean Charest !

Bien qu’il soit mathématiquement impossible que le PLQ n’ait plus que deux députés au Québec, à cause de la concentration du vote non-francophone pro-libéral dans l’Ouest de l’île de Montréal, si la tendance se maintient, le PLQ court en effet vers une défaite historique.

Songeons que 68 % des Québécois ont une mauvaise opinion du premier ministre Charest, soit davantage que les 59 % qui ont une mauvaise opinion de son ex-ministre Tomy Tomassi ! (Soit dit en passant, 4 % des sondés ont une bonne opinion de l’ex-ministre. La famille élargie, sans doute.)

De plus, lorsqu’on cherche à savoir qui ferait le meilleur premier ministre du Québec, Pauline Marois reste à 25 %, mais Jean Charest, à 18 %, n’est plus qu’un écart de 8 points avec… Amir Khadir !

Alors, qu’arrivera-t-il d’abord: 0 % de popularité ou être doublé par Amir ?

Les paris sont ouverts !

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !