Le message du Canada au Québec, 30 ans après les longs couteaux

Un sondage pancanadien mis en ligne ce samedi exprime avec clarté le message que le Canada envoie aux Québécois, 30 ans après qu’une constitution ait été unilatéralement imposée au Québec.

D’abord, nos voisins sont vraiment tristes de ce qui s’est passé:

71 à 75% des Canadiens des provinces anglophones
estiment « regrettable » que le Québec n’ait pas signé la constitution.
49 à 58% affirment qu’il est « important pour eux personnellement » que le Québec signe.

De bonnes nouvelles ? Oui, jusqu’à ce que Léger ait posé pour l’Association des études canadiennes la question suivante.

Il est important de modifier la constitution canadienne
de façon à reconnaître le caractère unique du Québec.

En désaccord:
48% Ontario (43 d’accord)
49% Colombie-Britannique (38% d’accord)
53% Maritimes (37% d’accord)
60% Alberta (27% d’accord)
63% Manitoba/Sask (25% d’accord)

Notez, il n’est question ni de « nation » voire de « société distincte ». C’eut été encore bien pire. Même le caractère « unique » est recraché.

Au moins, ils sont lucides. Pensent-ils que le Québec signera un jour la constitution canadienne ?

de 60 à 72%, selon les provinces, pensent que « jamais des changements constitutionnels ne pourront satisfaire une majorité de Québécois ».

Remarquez, 57% des Québécois pensent aussi que le fruit constitutionnel ne sera jamais mûr.

Bref, le message du Canada est: on ne vous reconnaîtra pas et vous ne signerez jamais !

Ce contenu a été publié dans Canada, Indépendance par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !