On en discute depuis au moins deux décennies. Le Produit intérieur brut, cet instrument primitif utilisé pour comparer les économies mais qui ne dit rien sur l’environnement, la qualité de vie, a désormais un concurrent avalisé par le club des pays riches, l’OCDE.
Il s’agit de l’IVM, l’Indice Vivre Mieux. Les arbitrages utilisés par l’OCDE seront évidemment l’objet de moult critiques. Mais l’outil interactif mis en ligne ce lundi vaut le détour:
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La croissance économique pure, rendue par le chiffre de la croissance du PNB, est en ce moment l’étalon-or de la performance comparée de chaque pays. Or on sait cet indicateur sévèrement vicié. Il ne prend en compte aucune des dégradations irréversibles causées par un développement économique aveugle. Un pays qui augmente sa production minière pendant que sa pauvreté extrême augmente aura une bonne note à son PNB, comme celle qui creuse ses inégalités, son décrochage scolaire, sa mortalité infantile, alors même que sa production pétrolière augmente.
L’inventeur du PNB, l’économiste et prix Nobel Simon Smith Kuznets, mettait en 1934 lui-même en garde contre la surutilisation de son indice : « le bien-être d’une nation peut médiocrement être déduite d’une mesure du revenu national ».