À ma connaissance, j’ai été victime de plagiat quatre fois.
* Une chroniqueuse a pompé, pour trois chroniques d’un grand quotidien anglophone, une longue entrevue que j’avais réalisée pour L’actualité, mais a cessé de me citer à la seconde chronique ;
* Un éditorialiste connu a repris, sans me citer, le condensé en trois paragraphes d’une recherche constitutionnelle qui m’avait pris une bonne journée ;
* Un pigiste inconnu a inséré dans son portrait de la ville de Chicago, mot à mot, un bon feuillet d’un texte que j’avais produit l’année précédente ;
* Un essayiste qui m’avait déjà cité deux fois dans son bouquin et en avait marre de me donner raison a été particulièrement astucieux, écrivant, « comme le dit Lisée », mais n’ouvrant pas de guillemets. Le lecteur a pensé que le paragraphe qui suivait était de moi, mais toute la page était de mon cru.
J’ai été la première fois choqué, la seconde fois déçu, la troisième et la quatrième fois amusé. L’important, c’est que les informations et les idées circulent.
Cependant j’ai lu avec intérêt dans Rue Frontenac la tranche de réel offerte par l’ex-employé de TVA Stéphane Malhomme, démissionnaire/congédié pour avoir plagié un texte de Martin Bisaillon, de Rue Frontenac pour le site du Canal Argent, texte repris ensuite par l’agence maison QMI, de Quebecor, puis dans le Journal de Montréal — dont Bisaillon est lock-outé depuis maintenant 551 jours.
Ayant été, comme Malhomme, jeune journaliste en agence, je reconnais parfaitement la pression qui fut la sienne au moment de ce plagiat. Pour mes lecteurs qui ne connaissent pas le travail-à-la-chaîne que constitue souvent le travail journalistique, il vaut la peine de lire cette lettre, que le principal intéressé a envoyé aux médias hier.
Elle est criante de vérité et établit que Malhomme est un honnête homme.
>> La lettre de Stéphane Malhomme, sur le site de Rue Frontenac.