Le vote NPD peut-il encore croître ? Mets-en !

Le sondage Ekos mis en ligne en fin d’après midi ce lundi ne fait pas que confirmer la montée du NPD et indiquer que le parti de Jack Layton dépasse désormais les libéraux au fédéral, est désormais premier dans les Maritimes et au Québec et s’approche des Rouges en Ontario.

Il indique trois choses essentielles pour les sept jours à venir :

1) Le NPD n’a pas fait le plein d’électeurs potentiels. Il est, de loin, le principal deuxième choix des quelque 3000 électeurs canadiens interrogés par Ekos, comme on le voit ici:

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Comme quoi, être l’éternel second choix peut, un jour, devenir payant!

2) Si l’élection avait lieu aujourd’hui, avec les conservateurs à seulement six points d’avance avec 34% contre 28% au NPD et 24% au PLC, elle se traduirait par un gouvernement conservateur minoritaire, avec moins de sièges qu’à la dissolution, soit 130 contre 143 (il en faut 155 pour être majoritaire).

3) Si la tendance s’arrête — c’est-à-dire si le NPD arrête de progresser — il est désormais possible d’envisager:

– Un gouvernement conservateur réélu mais affaibli, donc à la légitimité amoindrie par l’électorat;

– Un NPD devenant l’opposition officielle, avec, selon le sondeur Frank Graves, une centaine de sièges, devenant donc officiellement le second parti à la Chambre;

“Il est difficile d’imaginer comment un gouvernement Harper diminué à 130 sièges pourrait garder le pouvoir face à une majorité claire de l’opposition et un avantage majeur en soutien populaire au NPD » affirme Graves. « L’idée qu’on puisse avoir une coalition dirigée par Jack Layton peut sembler tirée par les cheveux, mais c’est ce que les chiffres nous disent. »

Cette projection est cependant largement fondée sur l’hypothèse que, le lundi 2 mai prochain, le NPD aura au Québec 53 sièges !! le Bloc 14 !! les Conservateurs 4 !!! et les Libéraux 3 !!!

– Même sans cette explosion orange au Québec, on pourrait se retrouver avec un NPD devenant l’opposition officielle, donc légitimé de faire tomber le gouvernement conservateur lors de la présentation du budget et de tenter de former un nouveau gouvernement, avec l’appui ponctuel des libéraux et du Bloc.

Au Québec, Ékos enregistre un bond spectaculaire du NPD, une avance de 13 points sur le Bloc (38,7 vs 25,2)

Le site ThreeHundredEight, dans sa compilation du jour, est moins dur pour le Bloc (mais c’est sans le sondage Ekos) et montre un tir-au-poignet entre le bleu et l’orange:

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En attendant l’effet Parizeau…

Ce contenu a été publié dans campagne 2011, Le NPD et le Québec par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !