Legault: Comment faire travailler les riches!

money-health-centralFrançois Legault vient donc de déposer son second document de réforme, portant celui-là sur la santé.

Sa trouvaille: ajouter un-demi milliard de dollars en salaires aux omnipraticiens du Québec.

Il s’agit donc d’une augmentation salariale de 36%, à condition qu’ils fassent ce qu’on attend d’eux: devenir des médecins de familles.

Autrement dit, la somme, divisée par les 8000 médecins de famille existants, équivaut à une augmentation de salaire de 62 500$ par médecin ! (Je calcule à partir des chiffres contenus dans le document Legault. Je suis conscient que d’autres évaluations existent.)

Cela pour inciter les omnipraticiens qui préfèrent prendre des clients sans rendez-vous à se joindre à un Groupe de médecine familiale et à faire le suivi des patients dont ils auront la charge.

C’est cher pour une redéfinition de tâches

Question: Puisque les contribuables québécois, via leurs taxes et impôts paient déjà,  en moyenne, chaque omnipraticien 225 000$ par an et puisque les représentants de ces contribuables, par leurs gouvernements élus, réclament depuis dix ans qu’ils se constituent en Groupe de médecine familiale, une augmentation de salaire de 62 500$ est-elle la seule façon de modifier leur définition de tâche ?

Notez que 62 500$ équivaut à deux fois et demi le salaire du Québécois moyen !

Et a-t-on calculé la somme rétroactive que vont demander les Omnis qui ont accepté, eux, de devenir médecins de famille sans avoir ce bonus ? Il y a deux, quatre, six ans. Toute une rétro en perspective ! Pensez, ils faisaient ça « pour rien », tout ce temps. Avouez que c’est choquant !

Je ne dis pas que, compte tenu du contexte, la proposition de François Legault soit mauvaise. Mais permettez moi de rager contre ce qui semble être le mot d’ordre général de notre société moderne:

1. Si vous souhaitez que les riches travaillent davantage:
donnez leur plus d’argent!

2. Si vous souhaitez que les pauvres travaillent davantage:
coupez leurs salaires !

Ce contenu a été publié dans François Legault / CAQ par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !