Les électeurs à Harper: « Coalition broche-à-foin? D’accord! »

Plus votre argument politique est coupant, plus vous risquez de vous blesser. Depuis des mois Stephen Harper a déterminé l’enjeu électoral: un gouvernement conservateur majoritaire ou une « coalition broche à foin ».

Les sondages nous annoncent le choix des Canadiens: donner une majorité, oui, mais à la « coalition broche à foin ». En sont-ils conscients ? La firme Ekos a eu la bonne idée, dans son sondage publié ce mercredi, de poser directement la question:

Après l’élection du 2 mai, si le parti vainqueur est immédiatement renversé par un vote de non-confiance, comment le Gouverneur général devrait-il réagir ?

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Même réponse des Québécois: 46% vs 14%

Bref, les électeurs ont parfaitement bien compris le premier ministre (sortant?). À moins que les conservateurs sachent quelque chose que nous ignorons (leur machine électorale aurait correctement ciblé une majorité de circonscriptions), ils se retrouveront le soir du deux mai à nouveau en minorité, donc en perte de légitimité.

Ils devront représenter leur budget, mais l’opposition aura beau jeu de le refuser, avec ou sans des améliorations de dernière minute. « La majorité des électeurs ont rejeté votre approche », tonneront-ils.

Le chef de l’opposition, qu’il soit Layton ou Ignatieff, s’offrira comme gouvernement de rechange. Un chef de parti fédéral démissionnera immédiatement. Ses initiales seront SH.

(PS: Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous avais pas avertis.
Voir ici la dernière section du billet du deux février dernier,
Coalition: glaive et talon d’achille
.)

Ce contenu a été publié dans campagne 2011 par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !