Les Français souhaitent la gauche et aiment Le Pen

FRANCE-Marine-Le-Pen-R-listens-to-her-father-Frances-far-right-Front-national-partys-FN-president-and-presidential-candidate-Jean-Marie-Le-Pen-as-he-delivers-a-speech-in-his-house-17-March-2007--150x150Ceux qui suivent l’actualité française ont été un peu sonnés d’apprendre que la nouvelle chef du Front National, Marine Le Pen, pourrait répéter l’exploit de son père Jean-Marie en étant, lors de l’élection présidentielle de l’an prochain, une des deux gagnantes du premier tour de l’élection.

Mais, pour l’instant, contrairement au scénario de 2002 qui avait écarté le candidat de gauche (Lionel Jospin) pour ne laisser que Le Pen et Jacques Chirac au second tour, les sondages actuels indiquent la possibilité que le président actuel, Nicolas Sarkozy, soit éjecté au premier tour et que le combat décisif se fasse, au second tour, entre Marine Le Pen et le candidat de la gauche, quel qu’il soit.

Je dis « la possibilité » car, comme nous l’explique la sociologue spécialiste des sondages Claire Durand dans l’entrevue que j’insère plus bas, Marine Le Pen n’est pas statistiquement en avance, mais seulement à égalité avec Sarko et le candidat de gauche. C’est cependant déjà une information importante.

Mais cette popularité de la nouvelle porte-parole de la droite extrême masque une autre réalité, plus importante: Les Français souhaitent le retour de la gauche au pouvoir.

C’est Paris-Match, pas exactement un hebdo de gauche, qui vient d’en refaire la démonstration en faisant poser par la firme Ifop la questi0n clé:

Pour la prochaine présidentielle, au fond de vous-même, souhaitez-vous plutôt la victoire de la gauche ou plutôt la victoire de la droite ?

De la gauche: 56%
De la droite: 35%
Ne savent pas:  5%

Match pose la question depuis septembre et l’écart favorable à la gauche n’est jamais de moins de 5%. Pas étonnant, dans ce contexte, qu’un combat au second tour de Marine Le Pen contre le candidat de la gauche se solderait par une victoire de la gauche.

74% contre 24% si le candidat de la gauche était Dominique Strauss-Kahn
71% contre 27% si le candidat de la gauche était François Hollande
66% contre 31% si le candidat de la gauche était Martine Aubry

Notons qu’en 2002, Le Pen père n’avait attiré que 18% des voix, la totalité de la gauche se reportant sur Chirac pour lui donner les 82% restants.

Maintenant que je vous ai donné tous ces chiffres, voici pourquoi vous en méfier, selon Claire Durand:

Le lien n’existe plus

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !