Les marchés: des petits vieux ou de jeunes crocs?

Les citations du jour reviennent à Hubert Védrine, ex-ministre français socialiste des Affaires étrangères, dans une entrevue lumineuse accordée à Christian Rioux du Devoir et publiée ce samedi.

Sur les marchés:

l’Europe n’a pas décidé jusqu’où elle était solidaire ni comment dompter les marchés. Je dis «dompter» et non pas «rassurer», car ces marchés ne sont pas un rassemblement de vieilles personnes inquiètes, mais un marécage de crocodiles qu’il faut dompter.

Sur les élites et les peuples européens:

il y a plein d’eurosceptiques qui pourraient se rallier à l’Europe si on leur démontrait que celle-ci n’est pas une machine à éradiquer les identités. Ils voudraient que l’Europe soit un facteur d’équilibre face à la Chine, par exemple.

Si l’Europe est fondée sur le fait que c’est abominable d’être français ou espagnols et qu’il faut se fondre dans un grand magma européen, les peuples n’en voudront jamais. Ils ne sont pas xénophobes, mais ils n’en veulent pas. Vous comprenez ça très bien, vous, les Québécois!

[…] Il y a ceux qui veulent un système de décision supranational supplantant les États nations. Mais les peuples sont contre. Cela met les élites dans une fureur affreuse. Et elles insultent les peuples en disant qu’ils sont archaïques, nationalistes, lepénistes, souverainistes. Et les peuples les envoient promener. Il existe un fossé qui se creuse entre les élites et les populations. Et les élites n’ont encore qu’une seule idée, c’est de donner toujours plus de pouvoir au Parlement européen et à la commission. C’est comme un ressort.

Ce contenu a été publié dans Europe par Jean-François Lisée, et étiqueté avec . Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !