Liberticide

Le gouvernement Charest est entré dans l’histoire. Par la pire porte possible.

Le projet de loi spéciale déposé ce jeudi est proprement liberticide.

Voyons l’article 29 :

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Voilà où nous en sommes. Même une omission est désormais passible d’amende.

Cette loi, inédite, interdit aux associations étudiantes qui, légitimement, votent une grève, d’agir de quelque façon que ce soit pour faire appliquer leurs décisions majoritaires.

Cette loi interdit à un professeur de juger qu’il n’est pas en situation suffisamment sereine pour donner son cours.

Cette loi interdit à une direction d’établissement de juger que la situation n’est pas suffisamment sereine pour permettre les cours.

Dans tous les cas, les étudiants, professeurs, directeurs d’établissements qui n’obtempèrent pas feront face à des amendes, individuelles et collectives, considérables.

Ce qui signifie que les associations d’établissements et les syndicats de professeurs, de chargés de cours ou de personnel de soutien n’auront pas le droit, sous peine d’amende, d’omettre d’encourager leurs membres et les étudiants de se soumettre à la loi. Big Brother gouverne désormais le Québec.

Le droit de manifester est par cette loi soumis à l’autorité policière, qui aura le droit d’en changer le lieu ou l’itinéraire.Vladimir Poutine n’aurait pas fait mieux.

On reste pantois devant l’enthousiasme liberticide de cette loi. Plus qu’un texte inacceptable, et très certainement contraire à la Charte québécoise des droits et libertés et aux accords internationaux auxquels est soumis le Québec, ce projet est d’une gaucherie politique suprême. Il annule, d’un trait, le gain que le gouvernement aurait pu encaisser avec sa proposition de pause estivale.

Que les membres du gouvernement Charest ne le sachent pas en dit long sur la dérive répressive qui les a gagnés ces dernières semaines et qui les a fait quitter le monde de la raison.

(Lire aussi la réaction du Barreau du Québec, aussi sévère que la mienne.)