L’image de 15h15: Message à Maxime Bernier

Le député de Beauce et ex-conjoint de Julie Couillard affiche sans inhibition son opposition aux politiques de réduction des gaz à effet de serre. Dans une lettre ouverte à La Presse, il met en doute la capacité des scientifiques de prévoir avec précision le réchauffement et en conclut qu’il est préférable de ne pas s’engager dans des dépenses inutiles qui auraient pour but de freiner ce réchauffement incertain. C’est le principe de précaution, à l’envers.

Pour l’instant, aucun scientifique n’a menacé de dévorer l’ex-ministre. Cependant, ce message anthropophage lui est clairement adressé par les trois habitants du grand nord que l’on voit ici, et qui semblent un peu gênés par le réchauffement en cours:

message-bernier

« C’est pour une réunion urgente, M Bernier… »

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Les internautes qui me visitent régulièrement savent que l’image de 15h15 est une caricature. Cependant, comme chaque fois qu’on aborde la question des changements climatiques, ce petit gag a valu une abondance de commentaires, y compris, indirectement, de Maxime (transparence totale: on se tutoie, je l’ai connu lorsqu’il conseillait Bernard Landry).

Certes, personne ne prétend, même au GIEC, pouvoir prédire avec précision la vitesse et l’intensité du réchauffement. Nous sommes dans la gestion du risque. Malgré toutes les critiques légitimes qui en ont miné la crédibilité, le consensus scientifique mondial essentiel n’a pas changé: la quantité croissante de CO2 projetée dans l’atmosphère, notamment mais non seulement de source humaine, atteint un niveau record qui risque de provoquer, d’ici la fin du siècle (mais non, nous n’avons pas la date) une augmentation de plus de 2 degrés par rapport au début de l’ère industrielle, seuil au-delà duquel ce changement provoque une misère humaine considérable.

Nous avons le choix. Faire comme les Européens et réduire significativement nos émissions de GES, faire comme les Chinois et investir massivement dans les énergies renouvelables de façon à en devenir les premiers producteurs et dominer ce marché, faire comme les Américains et cibler nos programmes de relance économique sur la réduction de la consommation d’énergie des édifices publics et l’investissement en infrastructures ferroviaire, ou alors faire comme le gouvernement Harper et se mettre la tête dans le sable, bitumineux.