L’image de 15h15: Message à Maxime Bernier

Le député de Beauce et ex-conjoint de Julie Couillard affiche sans inhibition son opposition aux politiques de réduction des gaz à effet de serre. Dans une lettre ouverte à La Presse, il met en doute la capacité des scientifiques de prévoir avec précision le réchauffement et en conclut qu’il est préférable de ne pas s’engager dans des dépenses inutiles qui auraient pour but de freiner ce réchauffement incertain. C’est le principe de précaution, à l’envers.

Pour l’instant, aucun scientifique n’a menacé de dévorer l’ex-ministre. Cependant, ce message anthropophage lui est clairement adressé par les trois habitants du grand nord que l’on voit ici, et qui semblent un peu gênés par le réchauffement en cours:

message-bernier

« C’est pour une réunion urgente, M Bernier… »

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Les internautes qui me visitent régulièrement savent que l’image de 15h15 est une caricature. Cependant, comme chaque fois qu’on aborde la question des changements climatiques, ce petit gag a valu une abondance de commentaires, y compris, indirectement, de Maxime (transparence totale: on se tutoie, je l’ai connu lorsqu’il conseillait Bernard Landry).

Certes, personne ne prétend, même au GIEC, pouvoir prédire avec précision la vitesse et l’intensité du réchauffement. Nous sommes dans la gestion du risque. Malgré toutes les critiques légitimes qui en ont miné la crédibilité, le consensus scientifique mondial essentiel n’a pas changé: la quantité croissante de CO2 projetée dans l’atmosphère, notamment mais non seulement de source humaine, atteint un niveau record qui risque de provoquer, d’ici la fin du siècle (mais non, nous n’avons pas la date) une augmentation de plus de 2 degrés par rapport au début de l’ère industrielle, seuil au-delà duquel ce changement provoque une misère humaine considérable.

Nous avons le choix. Faire comme les Européens et réduire significativement nos émissions de GES, faire comme les Chinois et investir massivement dans les énergies renouvelables de façon à en devenir les premiers producteurs et dominer ce marché, faire comme les Américains et cibler nos programmes de relance économique sur la réduction de la consommation d’énergie des édifices publics et l’investissement en infrastructures ferroviaire, ou alors faire comme le gouvernement Harper et se mettre la tête dans le sable, bitumineux.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !