L’impact de la crise sur la jeunesse américaine

hire-me11-150x150Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz écrit ceci, dans The Atlantic Monthly courant, au sujet de l’économie américaine:

L’économie ne va pas rebondir toute seule, du moins pas dans un laps de temps qui importe aux gens ordinaires. Oui, toutes les maisons saisies par les banques vont un jour trouver preneur, ou être détruites. Arrivera un moment où le prix de l’immobilier va se stabiliser ou, même, se mettre à remonter. Les Américains vont s’ajuster, non seulement à un niveau de vie plus bas et à vivre sous leurs moyens car ils devront rembourser une montagne de dette.

Mais le dommage sera énorme. L’idée que l’Amérique a d’elle-même comme terre d’opportunité est déjà grandement érodée. Les jeunes chômeurs se sentent abandonnés. Il sera de plus en plus difficile de réintroduire une grande partie de cette jeunesse sur une voie productive. Ils seront marqués à vie par ce qui arrive aujourd’hui.

Traversez en voiture les vallées industrielles du Midwest ou les petites villes des plaines ou les villes ouvrières du Sud, et vous verrez l’image d’un déclin irréversible.

Stiglitz estime que la seule façon de sortir l’économie américaine d’une longue période de déprime est d’envisager, comme pour la sortie de la crise des années 30, un investissement massif pour faire pivoter l’économie. Dans les années 30 d’une économie agricole à une économie industrielle. Aujourd’hui d’une économie industrielle à une économie de services. Comment ? En investissant dans les infrastructures, la recherche, l’éducation, l’énergie verte.

Rien dans le paysage politique américain actuel ne semble permettre quoi que de soit qui ressemble à ce virage. Stiglitz écrit: « Pouvons-nous décider de faire un tel effort, en l’absence de la mobilisation induite par une guerre globale ? Peut-être que non. »