Lire: Lettre d’amour au Québec

Québec, Josée Boileau

Fêter le Québec, aimer le Québec, être fier du Québec, en 2019, qu’est-ce que ça peut vouloir dire, exactement, concrètement ?

La journaliste Josée Boileau, qu’on a beaucoup lu dans les pages du Devoir, s’est posée cette question toute bête.

Au-delà des débats du jour, des nids-de-poule et des inondations, au-delà donc des tracas de toute vie quotidienne, individuelle et nationale, où se cache notre attachement au pays ?

Victime comme plusieurs d’une certaine lassitude nationale, c’est à reculons qu’elle s’est présentée au grand spectacle du 24 juin 2017. Sa flamme a repris de la vigueur quand le groupe de chanteurs a repris « Le plus beau voyage » de Claude Gauthier.

La chanson de Gauthier a cet effet de nous sortir du quotidien pour nous remettre devant l’immensité du Québec, l’ampleur de ses ressources, la profondeur de son histoire, la rigueur de son passé, la force qu’il a fallu pour forcer le destin, de son enfance à aujourd’hui. « Le plus beau voyage » ne fait pas que nous raconter le Québec, il vient le chercher à l’intérieur de nous et le remonte à la surface. D’où la chair de poule.

Josée Boileau, née à Ville La Salle, revisite plusieurs des éléments de la chanson. Notre rapport au fleuve qui s’impose comme une tranquille puissance au cœur du territoire, les forets jamais lointaines et présentes même au cœur de la métropole, avec le Mont-Royal.

Elle réinterprète notre rapport à la langue à travers notre volonté de raconter des histoires. Elle scrute notre convivialité, nos rapports peu hiérarchiques — et avise les nouveaux arrivants qu’il ne faut pas confondre le tutoiement avec l’intimité.

Boileau développe l’idée de l’ancrage fort qui retient au Québec ceux d’entre nous qui font fortune à l’étranger — de Denis Villeneuve à Céline Dion. Un attachement moins commun chez les artistes canadiens-anglais transplantés au Sud.

De page en page, « J’ai refait le plus beau voyage » dessine par petites touches la singularité de notre nation. Sans arrogance mais sans inhibition. Un regard attendri, informé, invitant. Un regard québécois, donc.

Disponible en librairies.


Abonnez-vous et ayez accès à ma nouvelle balado:

Laicité: Seulement un (mais tout un) B- pour la CAQ

Extrait:

Ce contenu a été publié dans Choses lues par Jean-François Lisée, et étiqueté avec , , , , , . Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !

2 avis sur « Lire: Lettre d’amour au Québec »

  1. Toujours agréable et émouvant à entendre, cette version de 1972.

    À l’occasion du 24 juin 2012, 30 ans plus tard, une génération, Claude Gauthier a changé deux vers; « Je ne suis pas des grandes moissons » devient « Je suis des Premières-Nations » et « Je suis prévu pour l’an 2000 » devient « Je suis prévu vers l’an 2000″.

    https://pistoutte.com/2012/06/24/le-plus-beau-voyage/

Les commentaires sont fermés.