Livres: Comprendre l’ultra-conservatisme

Je vais parfois, comme ça en fin de semaine, vous parler de quelques lectures. Pas toujours des nouveautés qui sortent des presses, mais des titres récents dignes de mention.

ghomorraMa meilleure lecture politique des derniers mois est Republican Gomorrah, du journaliste d’enquête Max Blumenthal. Publié en 2009, aujourd’hui en poche (mais en anglais seulement) ce livre éminemment lisible nous fait entrer dans le monde de la droite évangélique américaine et de ses liens maintenant, disons, consubstantiels, avec le Parti Républicain version Sarah Palin.

Blumenthal est de gauche, et on lui doit un ou deux dérapages argumentaires dans le bouquin. Mais on lui pardonne, car il s’est tapé des centaines d’heures de présence dans les églises, les assemblées politiques, les réunions de lobbies de la droite lunatique. Il nous en revient avec un récit détaillé, coloré, parfois loufoque, mais globalement inquiétant.

marci1Je vous ai déjà parlé du bouquin de Marci Macdonald qui nous donne le portrait de la version canadienne de la droite chrétienne montante, dans The Armageddon Factor, dans ce billet-ci et ce billet-là.

Ne les lisez pas l’un à la suite de l’autre. C’est trop déprimant. Laissez vous un répit entre les deux

Peut-être avec ce petit ouvrage charmant et remarquablement écrit qui vous emmène complètement ailleurs: Les grands pervers au cinéma.

perversL’auteur, le spécialiste de cinéma Michel Marie (actuellement au Cerium) nous fait revivre avec moult illustrations toutes les perversions (non pornographiques) qui nous ont et nous attirent toujours vers les salles obscures. Intelligent, érudit, superbement écrit.

Un petit bijou qui nous attire encore et encore vers les récits qui troublent.

Ce contenu a été publié dans Choses lues, Droite, États-Unis par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !