Mémo à Bastarache : inspirez-vous de Pierre-F.

robe.jpgVous venez de perdre votre procureur principal, pour cause de dons au parti politique sur lequel vous devez enquêter. En se retirant, Pierre Cimon vous rend la tâche encore plus difficile.

Après lui, quiconque a donné de petites sommes au PLQ est interdit de commission d’enquête. Cela rapetisse le bassin d’avocats disponibles.

Que faire ? Inspirez-vous de Pierre-F. Côté. L’homme qui fut pendant près de 20 ans Directeur général des élections (de 1978 à 1997) avait un passé. Il avait été au cabinet de René Lévesque. Après le référendum de 1995, il avait un problème: il devait désigner un enquêteur pour renifler dans les recoins du Parti québécois.

En effet, le jour du vote, dans quelques circonscriptions anglophones, des scrutateurs zélés avaient rejeté des bulletins de vote dont les x dépassaient le cadre. Les procès intentés par Pierre-F allaient démontrer qu’il n’y avait pas fraude, mais la question restait ouverte dans les jours qui suivaient le scrutin.

Pour crever l’abcès, il fallait enquêter sur le caractère, ou non, systémique du phénomène. Était-ce un cas isolé ou une opération majeure ? Et qui pourrait le déterminer avec autorité ?

Qu’a fait le DGE ? Il aurait pu, comme vous l’avez fait avec Cimon, choisir un homme capable, intègre, à peine membre de sa grande famille politique. J’ai l’absolue certitude qu’il en connaissait un très grand nombre de bons procureurs souverainistes répondant à cette définition.

Mais non, sans en référer à l’alors Premier ministre Jacques Parizeau (il n’avait pas à le faire), Pierre-F. Côté a choisi un homme dont tous étaient absolument certains qu’il n’était pas péquiste, n’avait jamais financé le PQ et n’avait fort probablement jamais voté pour le PQ: l’ex-juge en chef de la Cour d’appel du Québec, un membre en vue de la communauté juive anglophone de Montréal: Allan B. Gold.

Après enquête, le juge Gold a conclu qu’aucune opération systémique, aucune tentative de fraude, aucune manipulation de résultat ne pouvait être alléguée contre le Parti québécois. Certains libéraux (notamment Thomas Mulcair) en ragent encore et en veulent à Gold de n’avoir pas saisi l’occasion pour salir à jamais la réputation des souverainistes. Reste que sa conclusion est d’autant plus crédible que ses liens avec le PQ étaient… inexistants.

Revenons à vous, monsieur le juge. Déjà, on vous sait proche des milieux libéraux fédéraux. Vous devez compenser ce biais apparent par le choix d’un procureur désormais au dessus de tout soupçon. Ayez le courage de Pierre-F. Côté et allez chercher loin, très loin, de la famille libérale.

Allez, chiche !

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !