Memo to ze Roc: Harper no give truth on Quebec

flyDear friends of ze ROC,

Au cours des derniers jours, Stephen Harper tente de vous faire peur avec la séparation. Normal. Comme le disait la pub du remake du film « The Fly »: Be afraid, be very afraid.

Cependant il ajoute un argument, celui-ci: Le Bloc «sait bien qu’un fort gouvernement conservateur à Ottawa est une vraie barrière à son rêve d’avoir un autre référendum». Conclusion: un gouvernement conservateur majoritaire pourra « faire barrière » au séparatisme.

Comme il n’est pas question d’interdire la tenue d’un référendum, M. Harper doit vouloir dire qu’un gouvernement conservateur majoritaire serait un atout de plus pour le Canada.

Not quite. Consider this.

Madame 93%, Pauline Marois, donc la personne qui serait en position de déclencher un référendum, a une opinion sur ce qui aiderait mieux sa cause, un gouvernement conservateur minoritaire ou majoritaire. La réponse: « Harper majoritaire!!! »

Évidemment, ce n’est pas quelque chose que les responsables souverainistes crient sur les toits. Mais à table, il y a un mois, elle succomba au charme viril de Patrick Lagacé, quitta le terrain ferme de la langue de bois, pour révéler à son convive et au monde le fond du fond de sa pensée:

«Un gouvernement conservateur majoritaire aurait des valeurs différentes de celles des Québécois», a-t-elle dit avant de faire un long détour pour s’expliquer. […] Le Parti libéral du Canada, progressiste, «ressemble plus» aux Québécois que le Parti conservateur de 2011, rejeton du Reform Party, selon elle. «Un gouvernement conservateur majoritaire, plus à droite, va heurter le Québec.»

Fin du long détour: «Un gouvernement majoritaire conservateur va sans doute nous donner certaines munitions. En même temps, ça va nuire à quel point à des valeurs environnementales et sociales? C’est le dilemme qu’on a. Je veux que le Bloc soit fort à Ottawa, pour nous défendre. Si je dis que c’est mieux pour le projet de pays mais que le Bloc est moins fort, je ne suis pas plus avancée.»

Mme Marois pige de nouveau dans sa salade quand je lui demande: «Et si les gains du PC se font ailleurs qu’au Québec?»

La députée de Charlevoix sourit, note que nous nageons en politique-fiction et avoue: «C’est mieux.»

Tout est là, dear friends from ze ROC. Pour la chef séparatiste, le scénario idéal est: Bloc fort au Québec, Conservateurs majoritaires dans le reste du Canada. Alors, quand Harper demande une majorité dans le reste du pays, travaille-t-il pour réunir les conditions gagnantes de Mme 93% ?

Now, be afraid, be very afraid.

Ce contenu a été publié dans campagne 2011, Indépendance, Stephen Harper par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !