Mes choix politiques de 2012:
À voir

À voir: Boss

D’abord, si vous entendez l’anglais, je vais vous faire un énorme cadeau. La série télé politique de l’année s’intitule Boss. En fait, elle a deux ans d’âge et deux saisons à voir. À mon avis, il s’agit de la meilleure série politique depuis The West Wing, ce qui est beaucoup dire.

Il s’agit d’un maire fictif contemporain de Chicago. Un maire autocrate, corrompu, sans scrupules. La première scène: il apprend qu’il souffre d’une maladie mentale dégénérative. Il décide de garder le secret.

Le maire est joué avec brio par Kelsey Grammer, qu’on n’avait vu que dans des comédies et qui y tient le rôle de sa vie. L’écriture, les dialogues, le montage, l’intelligence du propos, tout y est. (Avertissement: yeux chastes s’abstenir. La série est produite pour le câble  donc l’anatomie féminine est visible.)

La première saison est shakespearienne, librement adaptée de King Lear. La seconde est à peine moins palpitante, car on se demande si le maire a décidé de quitter le côté obscur de la politique pour son dernier tour de piste. (On trouve le tout facilement sur iTunes.) Il n’y aura pas de troisième saison — la cote d’écoute est trop basse — mais un film viendra peut-être attacher les fils laissés pendants à la fin de la seconde saison.

À ne pas voir: Les hommes de l’ombre, série française avec la candidate à la présidence jouée par Nathalie Baye, est une perte de temps.

À voir si on sait ce qu’on voit: Le Lincoln, de Spielberg, est certes remarquable, mais c’est la chronique des stratégies et tactiques politiques — y compris assez éloignées de l’éthique — utilisées par Lincoln pour faire voter l’amendement abolissant l’esclavage. L’objectif était noble, les moyens, moins. Intéressant et dérangeant.

Manipulations / Scandal / Veep


Par ailleurs, je vous suggérais ici cet été trois visionnement télés: Manipulations — Une histoire française, excellent documentaire français qui ramasse plusieurs scandales récents, jusqu’à Clearstream;

 

Scandal, une fiction sur ABC autour d’un président et de son ex-maîtresse devenue une sorte de super-détective.

 

 

Finalement Veep, la comédie souvent hilarante sur une vice-présidente en mal de reconnaissance.

 

 

Bons visionnements.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !

4 avis sur « Mes choix politiques de 2012:
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  1. Vous n’y êtes pas pour le Boss. Je me suis tapé les 8 épisodes de la saison 1. C’est nul. L’histoire est totalement invraisemblable, les dialogues sont creux et truffés de lieux communs. Imaginez: la fille unique du Maire répudiée par sa mère, pasteur active de l’Église presbytérienne, responsable d’un dispensaire et … et … junkie ! Cela va de soi. Même l’acteur qui joue le bras droit du Maire a demandé au scénariste d’être assassiné à la fin de la première saison parce qu’il n’en pouvait plus de jouer dans cette série à quatre sous. D’ailleurs, on ne sait pas trop pourquoi il a été tué. Une histoire obscure de châtiment … genre. À côté de ça la WWF est patent de vérité.

    À voir toutefois: Borgen ! Mais pour adulte seulement. Ado s’abstenir.

  2. De la BBC, vous avez The Thick of It, dont Veep est le dérivé gentillet. Ça sacre, ça s’insulte, les personnages sont tous haïssables, pas mal tous incompétents et égoïstes… et apparemment, c’est la série politique la plus réaliste actuellement.

  3. Vous oubliez BORGEN – UNE FEMME AU POUVOIR, cette exceptionnelle série danoise vendue dans plus de 60 pays, diffusée ici sur ARTV. Ils viennent de tourner la saison 3.

    • Je confirme pour Borgen. L’épisode sur le Kharun est franchement prémonitoire par rapport à ce qui se passe actuellement au Mali. Une série, à mon sens, exceptionnelle.

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