Mon Autobiographie Non-Autorisée !

johnny_carson_01C’est l’humoriste Johnny Carson, du légendaire Tonight Show, qui avait inventé le concept. Une Autobiographie non-autorisée, c’est lorsqu’on écrit sa propre histoire mais en n’interviewant que des gens qui ont entendu parler de vous, en excluant ceux qui vous connaissent vraiment.

Puisque mon nom est dans les gazettes ces jours-ci, j’ai de la matière pour commencer à prendre des notes car j’apprends dans La Presse ce matin que l’Université de Montréal m’a demandé plus tôt cette année de quitter le Cérium. C’est faux.

Mais il est vrai que la réalité est souvent complexe. Alors, partisan de la transparence totale, je vous emmène dans la coulisse :

Cérium, la vraie histoire !

Non seulement la direction de l’Université ne m’a pas demandé de partir mais m’a au contraire demandé de rester et d’investir 100% de mes activités professionnelles au CÉRIUM. Elle souhaitait donc que je mette un terme à mes activités, disons, para-scolaires, pour me consacrer totalement aux succès du CÉRIUM. Je vais peut-être vous surprendre, mais mes patrons avaient raison. Je suis assez lucide pour savoir que ma notoriété a été mise au service du CÉRIUM pendant toutes ses premières années – c’était l’idée –, puis que ma présence dans les débats politiques au cours de la dernière année a atteint une intensité telle que le rendement, pour le CÉRIUM, était décroissant.

Je tiens évidemment au CÉRIUM et notamment à ses écoles d’été (en cours, les inscriptions sont toujours ouvertes), et je suis très fier de ce que j’ai pu y accomplir, parfois dans le consensus, parfois dans la controverse, car innover est toujours un combat. Le Centre n’existerait pas sans la formidable équipe qui m’a soutenu. (Je m’en suis expliqué plus longuement ici.)

Cela dit, comme je tiens aussi fermement à mon engagement social et politique, quitter mes activités para-scolaires me posait problème. De plus, je savais depuis au moins un an que je voulais m’adonner à d’autres tâches, ayant accompli au CÉRIUM tout ce que je pensais pouvoir y contribuer. J’avisais d’ailleurs la direction de l’Université en février de ma volonté de prendre l’équivalent d’une année sabbatique à compter de septembre 2012.

Simultanément, une entreprise de communication m’a approché pour m’offrir un emploi qui répondait exactement à mes vœux, pour une prise de fonction en septembre 2012.

J’ai donc avisé mes patrons que je quittais mes fonctions au CÉRIUM avec le sentiment du devoir accompli, avec beaucoup de reconnaissance pour l’Université de Montréal qui m’a accueilli pour cette aventure, et je souhaite de tout cœur que le CÉRIUM soit encore plus actif dans les années qui viennent.

Bref, il arrive que la vie soit bien faite.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !