On nous l’avait caché: c’était les PPPs ou la corruption!

La gauche québécoise, y compris votre humble blogueur, a beaucoup critiqué les PPPs qui furent, un temps, la mode au gouvernement du Québec. Nous aurions peut-être été moins durs si on nous avait tout dit.

Un argument massue nous a été caché. Nous n’avions pas le choix entre les PPPs et la méthode conventionnelle, comme nous le croyions. Non, nous avions le choix entre les PPPs et la corruption.

C’est ce que dévoile l’ex-femme forte du gouvernement Charest, Monique Jérôme-Forget, dans Le Devoir de ce lundi.

«Pourquoi pensez-vous que toutes les firmes étaient contre moi? Et qu’elles se sont arrangées pour convaincre le gouvernement que ce n’était pas bon. Elles savaient qu’avec ça [les PPP], tu ne peux pas frauder», a déclaré celle qui a été ministre responsable des Infrastructures jusqu’à sa démission en avril 2009 (alors qu’elle venait d’être réélue en décembre 2008).

«Les PPP, ça sauve la fraude. Et les dépassements de coûts. Ce qui fait que les ingénieurs n’aiment pas ça», peste-t-elle avant de lâcher «ils ont fait tellement un gros lobby».

Chère Monique, si vous nous aviez présenté les choses comme ça, à l’époque, nous l’aurions intégré à nos calculs !

Ce contenu a été publié dans Corruption/Intégrité par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !