On tue la Une: Le Québec fait plus avec moins!

droite-150x150Nous interrompons le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

Permettez moi de reprendre cette série du vendredi avec une citation d’une plume économique respectée du Québec. Je souscris parfaitement à ce qu’il dit:

Les mesures globales de richesse, basées sur le PIB, ou encore sur les revenus du marché, nous donnent une idée de la grosseur de la tarte. Mais une société riche n’est pas nécessairement une société heureuse. Le bien-être dépend d’une foule de choses, de la façon dont on partage cette tarte et de ce qu’on y met. Pour cette raison, l’OCDE a mis au point une approche plus fine pour mesurer le bien-être, intitulée Vivre mieux, dont j’ai déjà parlé lorsque l’organisme a publié ses premiers résultats.

Dans l’étude du CIRANO, les économistes Luc Godbout et Marcelin Joanis ont eu l’excellente idée d’appliquer la méthode au Québec, et de classer le Québec pour la vingtaine d’indicateurs – logement, revenu, emploi, démocratie, santé, éducation, etc. Le Québec dépasse parfois le Canada, parfois non. Mais en fin de compte, il arrive en tête, avec le Canada et l’Australie.

Le Québec est donc une société relativement pauvre – au 20e rang de l’OCDE, sous la moyenne – mais à la qualité de vie élevée. Ses retards en terme de richesse brute sont compensés, grâce, entre autres, à sa répartition des revenus, ses politiques publiques, sa cohésion sociale. En quelque sorte, le Québec réussit à faire plus avec moins.

Enfin! Il y a donc de l’espoir même pour Alain Dubuc, l’auteur de ces lignes. Merci mille fois à Luc Godbout et Marcelin Joanis d’avoir réussi à faire passer ce concept.  Notre tâche est de faire en sorte que le Québec continue à avoir les moyens de faire plus, non seulement avec moins, mais avec plus. (Les États-Unis, par exemple, font moins avec plus. Les Scandinaves font plus avec plus.)

Voici un graphique intéressant tiré du très bon livre de Godbout, Joanis et de Marcellis-Warin, Le Québec économique/Un bilan de santé du Québec 2011.

Ils ont calculé pour le Québec le niveau de satisfaction générale de la population à l’égard de la vie, tel que mesuré par l’OCDE, puis l’ont intégré au palmarès des pays industrialisés. Le Québec arrive second, juste après le Danemark.

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Puis, les auteurs ont calculé l’Indice de Mieux Vivre, proposé par l’OCDE l’an dernier, selon trois variations possibles. Cet indice combine l’économie, la scolarisation, le chômage de longue durée, la santé, la criminalité. Enfin, tout ce qui fait que la vie est douce ou dure. Le Québec est dans le TOP 2.

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La conclusion ? Le Québec « livre la marchandise » de façon remarquable. Pour la livrer encore mieux, et pour relever les défis importants qui sont devant nous (retraites, santé, environnement) il faut faire encore mieux.

Tiens, c’est un bon sujet de livre, ça !!!

Note en petits caractères :

Les billets « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, tant s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.