Nous avons demandé à Paul St-Pierre Plamondon d’aller sonder les gens qui se sont détournés du Parti Québécois pour comprendre ce qu’ils nous reprochaient et comment nous y prendre pour rétablir le contact.
Les témoignages recueillis par Paul sont brutaux, parfois injustes, mais reflètent à la fois des vérités qui dérangent et des perceptions qui dérangent. Disons que nous en avons eu pour notre argent.
Dans la démarche de reconnexion de notre parti avec la jeunesse, la diversité et le monde de l’entreprise, il est dérangeant mais utile de prendre la mesure des défis que l’on a devant nous.
Le rapport, préliminaire, avance 108 propositions pour réussir notre reconnexion. Il appartiendra aux membres et aux militants de faire le tri et de retenir ce qui est le plus porteur.
Jean-François Lisée
Chers membres, sympathisants, orphelins politiques, sceptiques, et chers cyniques,
Bienvenue à cette étape importante de la démarche de relance du Parti Québécois! C’est avec fierté que je vous soumets ce premier document de travail, qui est le reflet des consultations menées depuis le mois de novembre 2016 dans le cadre de l’initiative Osez repenser le PQ, mais qui est également le point de départ de la plus vaste consultation en ligne jamais menée par le PQ, laquelle aura lieu demain soir, le 9 février 2017.
Osez repenser le PQ est un processus fondé sur la croyance que l’innovation fonctionne à source ouverte et que la transparence du processus est source d’adhésion et de confiance. Le document qui suit est le reflet des consultations effectuées à ce jour et l’activité de demain soir vous permettra de le modifier ou de le bonifier. La démarche repose en effet sur la prémisse selon laquelle la population est intelligente et capable de se saisir des défis qui la préoccupent, un principe que j’ai défendu à plusieurs reprises durant la course à la chefferie et qui cadre parfaitement avec la grande tradition démocrate du Parti Québécois. Vos commentaires qui seront recueillis demain le 9 février donneront lieu au rapport d’étape qui sera déposé le 18 février prochain et qui viendra influencer les travaux des circonscriptions qui préparent présentement le programme du parti. Un rapport final sera déposé à la fin avril, et le programme du Parti Québécois sera adopté en congrès à l’automne 2017 en tenant compte notamment de ce rapport.
J’en profite pour remercier les membres du Parti Québécois qui se sont montrés tout aussi accueillants et réceptifs lors de cette consultation que durant ma course à la chefferie. Je remercie aussi les nombreux non-membres qui m’ont ouvert leur porte et qui ont pris le temps de m’exposer de manière constructive et respectueuse leurs réticences vis-à-vis du PQ. Surtout, je veux remercier tous ceux qui ont décidé de faire partie de la solution en acceptant de participer à ce processus de relance d’un grand parti. L’ignorance et l’indifférence sont les pires menaces qui pèsent sur une démocratie et, en acceptant de donner quelques heures à Osez repenser le PQ, vous contribuez à contrer le cynisme et la désinformation, et à revaloriser l’activité politique.
L’esprit d’aventure est un concept flou mais néanmoins fondamental dans le cadre de mon action politique. Un tel état d’esprit implique qu’on ait le goût de préparer l’avenir, la capacité de se libérer de la peur et la volonté de prendre des risques dans la poursuite d’une vision. L’esprit d’aventure implique également une forme de naïveté, celle de croire que tout projet, même le plus original, lorsque amené de bonne foi, peut se concrétiser au bénéfice de tous. Cette ébauche du rapport d’étape comporte certes 108 propositions, mais c’est d’abord une invitation à reprendre confiance en l’avenir, en misant sur notre capacité à innover.
Je souhaite sincèrement au Québec, tout comme au Parti Québécois, de retrouver son esprit d’aventure et, par la même occasion, le goût de son avenir.
Bonne lecture,
Paul St-Pierre Plamondon
CONTEXTE ET NATURE DU MANDAT
Le 23 octobre 2016, Jean-Francois Lisée me nommait conseiller spécial au renouvellement du Parti Québécois, me confiant la mission spécifique de consulter les moins de 40 ans, la diversité et les entrepreneurs pour connaître leur point de vue quant à la manière dont nous pourrions repenser et relancer le Parti Québécois. C’est un mandat que j’ai accepté avec enthousiasme, notamment parce qu’il est directement lié aux valeurs que j’ai défendues lors de la course à la direction du parti de 2016, mon slogan de campagne étant alors « Redonnons le PQ aux Québécois, à tous les Québécois ».
À ce jour, j’ai consulté pas moins de 1800 personnes à travers plus de 90 rencontres et cette aventure m’a fait voyager tant dans le temps que dans l’espace, me donnant notamment la chance de faire le point avec des groupes de Québécois à qui le PQ n’avait pas parlé depuis longtemps. J’ai aussi fait appel aux militants de longue date du PQ dans le processus, qui ont été tout aussi généreux et valeureux qu’à leur habitude. Une dame impliquée depuis plus de 30 ans dans le parti a bien résumé la pensée de plusieurs de ces militants lorsqu’elle m’a dit : « ce parti m’a fait rêver et a beaucoup aidé le Québec; tout ce que je souhaite à la prochaine génération, c’est qu’elle ait, elle aussi, le droit et la capacité de rêver ». Au fil de ces rencontres, j’ai constaté un enjeu évident de transfert intergénérationnel du flambeau péquiste et de renouvellement de l’espoir. J’ai aussi constaté qu’il y avait eu plusieurs rendez-vous ratés à cet égard par le passé.
DONNÉES SUR LE PQ
Le Parti Québécois est considéré à juste titre comme un parti vieillissant. En janvier 2017, sur un total de 89 000 membres, on retrouvait 12 680 membres âgés de 16 à 40 ans (14 % des membres), 15 710 membres âgés entre 40 et 55 ans (18 % des membres), alors que les plus de 55 ans formaient 68 % du nombre total des membres du parti. Ces données sont saisissantes, mais il importe de souligner qu’elles s’inscrivent dans le cadre d’une tendance lourde qui touche tous les partis politiques.
Ainsi, dans un rapport interne récent du Parti libéral du Québec, on apprenait que sa base militante est en « chute libre » et que les moins de 35 ans n’en forment que 8 %, soit moins de 3000 membres. La formation ayant perdu 30 % de ses membres depuis 2014, le rapport identifie notamment les problèmes suivants : « la participation tiède de nombreux élus à nos événements militants, le choix presque systématique de candidats vedettes étrangers au militantisme dans des comtés prenables, l’absence de mécanismes d’investiture clairs, l’absence de réels mécanismes de suivi des résolutions et des engagements électoraux ».
Quant aux autres partis, la Coalition Avenir Québec (CAQ) déclarait en janvier dernier avoir un total de 11 500 membres, alors que le nombre de membres de Québec solidaire (QS) tournerait autour de 10 000. En d’autres mots, il y a davantage de membres de moins de 40 ans au Parti Québécois qu’il n’y a de membres au total au sein de la CAQ ou de QS. Autre fait à souligner, il y a actuellement au Parti Québécois beaucoup plus de membres âgés de moins de 40 ans (12 680) qu’il y en avait il y a quinze ans (8190).
Le Parti Québécois est donc un parti vieillissant, certes, mais c’est aussi le parti qui compte le plus de jeunes au Québec, et de loin. Le PQ étant d’abord et avant tout un parti de membres, cette statistique encourageante ne nous dispense pas de nous pencher sur les raisons qui expliquent la faible proportion de jeunes dans le parti.
En ce qui a trait à la présence de la diversité culturelle au sein du parti, le Parti Québécois ne détient malheureusement pas de statistiques, ce qui est peut-être en soi révélateur de l’absence d’une stratégie soutenue pour intégrer tous les Québécois au sein de notre projet national. Ayant parcouru le Québec à la rencontre des membres du PQ à deux reprises au cours de la dernière année, je peux affirmer que la diversité culturelle est présente au sein du PQ, mais pas en nombre suffisant pour pouvoir affirmer que la formation politique est le reflet de la composition de sa société.
LE JOUR DE LA MARMOTTE
Ce n’est pas la première fois que le PQ se penche sur sa capacité à se renouveler, notamment auprès des jeunes, de la diversité et des gens d’affaires.
Dès 2003, le Chantier sur le Parti Québécois avait notamment pour mission de se pencher sur « l’accueil des nouveaux membres au Parti, notamment des jeunes, des personnes issues de toutes les communautés et de toutes les régions ». En 2004, ce chantier identifiait le défi suivant :
« Le Parti Québécois est un parti de militants, un parti d’idées. Il en tire une large part de son originalité et de sa force de mobilisation. Après 35 ans d’existence, toutefois, il doit se moderniser et se renouveler, notamment pour réussir le tournant générationnel auquel il fait face. »
Le rapport recommandait entre autres un changement de garde générationnel de même qu’une modernisation du parti, notamment en revoyant son positionnement politique, sa structure organisationnelle et son image dans l’espace public.
Dans la même foulée, en 2004, les trois mousquetaires parcouraient le Québec à la rencontre des jeunes et en venaient à la conclusion que la nouvelle génération devait prendre sa place au sein du PQ et prendre les commandes du vaisseau. Le rapport demandait notamment au PQ de prendre conscience du fait que le militantisme au sein d’un parti politique ne semblait pas répondre au type d’implication que désiraient les jeunes. Il invitait le parti à inclure des préoccupations fortes quant à la mondialisation, à l’environnement, au développement durable et à l’éducation au lieu de débattre sans relâche d’une mécanique référendaire abstraite.
Quant à la diversité au sein du parti, dès 1998 les Intellectuels pour la souveraineté (IPSO) publiaient « Le pays de tous les Québécois », un recueil de textes écrits par plusieurs auteurs très connus au sein du milieu souverainiste. Parmi les idées mises en avant par cette réflexion, on insistait sur l’ouverture aux anglophones et aux allophones, notamment en favorisant leur participation politique pour s’assurer de les écouter et de les inclure dans le processus de réflexion. On demandait également au mouvement souverainiste d’être plus présent auprès de la diversité culturelle du Québec. On réclamait aussi que le gouvernement du Québec offre davantage de place à la diversité culturelle dans les postes de pouvoir et qu’il fasse la promotion d’un nationalisme culturel et civique et non d’un nationalisme ethnique.
En 2010, dans un rapport intitulé « La stratégie québécoise de lutte contre le racisme et la discrimination : Égalité des chances pour la proposition principale du PQ », on énonçait le principe selon lequel le fait de s’identifier comme Québécois ou Québécoise constituait un facteur déterminant dans l’appui à la souveraineté : « affirmer notre identité doit s’accompagner de gestes clairs et significatifs en faveur de l’inclusion ». Le rapport proposait à ce titre une stratégie de lutte contre le racisme et la discrimination qui contribuerait à susciter l’adhésion aux valeurs communes et à la citoyenneté québécoise, notamment en favorisant les mesures d’égalité à l’emploi, en assurant un accès équitable aux professions réglementées et en diffusant des campagnes de sensibilisation sur la lutte contre le racisme et la discrimination.
Plusieurs autres comités se sont penchés sur la place des jeunes et de la diversité au sein du Parti Québécois depuis 1995, sans pour autant que des résultats très tangibles n’aient suivi. De ce point de vue, mon rapport pourrait s’intituler « le jour de la marmotte » : tout comme dans ce film des années 1990 où le personnage de Phil est bloqué dans le temps jusqu’à ce qu’il ait donné un sens à sa vie, le même scénario semble se répéter sans cesse au PQ et ce cycle ne prendra fin que lorsque nous ferons des gestes concrets qui sont animés des valeurs justes, humanistes et empathiques.
CONTEXTE GÉNÉRAL D’AFFAIBLISSEMENT DÉMOCRATIQUE
Hormis ce contexte spécifique au Parti Québécois, la démarche Osez repenser le PQ s’inscrit également dans un contexte plus large d’affaiblissement des démocraties occidentales. Les participants ont passé beaucoup de temps à me décrire ce qu’ils percevaient comme la faillite de la démocratie représentative et comment, à leur avis, cette perception affectait le PQ.
Ils constatent ainsi à juste titre que le taux de participation dans les partis politiques est en perte de vitesse dans plusieurs pays et que la confiance envers les institutions démocratiques est à son plus bas. L’information est de moins en moins fiable et les gens votent de moins en moins en fonction des faits et des propositions des partis. Or, nos démocraties reposent sur le principe selon lequel les gens votent en fonction des politiques publiques qui leur semblent les meilleures. Toutefois, dans cette ère de relations publiques, du désintérêt politique et des « faits alternatifs », les gens votent davantage en fonction de l’impression qu’ils ont d’un politicien et en fonction de l’appât d’un gain à court terme. L’impression bien fondée que les démocraties ne font plus le poids vis-à-vis du pouvoir des acteurs de Davos et ne parviennent plus à régler les problèmes les plus importants de nos sociétés participe aussi à cette démobilisation politique, tout comme les scandales et les mensonges répétés de plusieurs acteurs politiques. Les participants à la consultation ont aussi soulevé le fait que les politiciens ne subissent plus aucune conséquence lorsqu’ils mentent et qu’à la limite, à la lumière de l’élection de Trump, il semblerait même que mentir puisse les avantager. Selon eux, la poursuite du bien commun et de la relance d’un parti démocrate constitue donc une aventure périlleuse, dans un contexte d’affaiblissement des démocraties occidentales au profit d’intérêts privés.
Bien que ces perceptions généralisées de la politique affectent tous les partis politiques, on peut émettre l’hypothèse qu’elles nuisent davantage au PQ, dont les succès ont historiquement reposé sur l’implication de ses membres, la confiance de ses électeurs dans le processus démocratique et l’honnêteté de ses élus.
MUTISME POLITIQUE
Les membres du Parti Québécois que j’ai consultés ont par ailleurs souligné que la famille n’est plus un lieu de transmission et de discussion politique, comme si l’échec du référendum de 1995 avait entraîné un mutisme engendré par la déception. Un membre m’a confié que « la blessure était tellement profonde que plusieurs ont choisi de fermer le volume de la politique ». « On n’a plus envie de parler de politique; comment transmettre l’espoir lorsque nous ne l’avons plus nous-mêmes », me disait un autre membre de longue date. La frustration d’avoir perdu en 1995 sur la base de fausses représentations et de stratagèmes frauduleux, ajoutée au sentiment d’impuissance face à l’ampleur de la corruption qui a caractérisé le régime Charest et aujourd’hui Couillard, a créé un sentiment qui a peut-être empêché les membres du PQ d’être empathiques et constructifs vis-à-vis ceux qui, faute d’information ou d’intérêt, ne partagent pas leur mission de donner aux Québécois un pays.
À cette conclusion s’ajoute le constat généralisé selon lequel le droit à la liberté d’expression politique, bien que protégé dans nos chartes des droits et libertés, est bien davantage théorique que réel, surtout lorsqu’on est péquiste. En effet, les entrepreneurs ne veulent pas parler de politique de peur de perdre des clients, les employés de grandes entreprises se font dire de ne pas s’afficher politiquement, les employés de secteurs financés par l’État refusent de participer à tout événement politique de peur de représailles quant à leur financement et plusieurs employés de l’État sont liés par un devoir de neutralité qui leur interdit formellement toute implication politique. Notre société est en quelque sorte aseptisée, privée d’une libre discussion sur nos politiques publiques et nos options politiques.
Les membres rencontrés m’ont cependant signifié à plusieurs reprises que l’élection d’un nouveau chef et les multiples initiatives pour relancer le PQ leur redonnaient de l’énergie et de l’espoir. « C’est un parti en deuil depuis trop longtemps. Il doit être capable de générer un nouveau cycle. » Pour être capable d’innover, il faut savoir prendre des risques. C’est ce que Jean-François Lisée a fait en me confiant le mandat de repenser le PQ.
La victoire du plan B?
À ces observations qui m’ont été explicitement soumises par les membres et les non-membres consultés s’ajoutent un certain nombre d’observations et d’hypothèses personnelles qui peuvent peut-être être utiles dans cette mise en contexte.
Ce qui frappe lorsque l’on consulte les jeunes, les entrepreneurs et la diversité du Québec, c’est que de moins en moins de gens sont porteurs de la fierté québécoise, comme si le Québec avait cessé de s’assumer et craignait d’affirmer qui il est. « Pour ceux qui, comme moi, étaient en âge de suivre le référendum de 1995, ce qui a le plus changé, c’est qu’on n’a plus de sentiment d’appartenance. C’est comme si c’était devenu tabou de dire je suis Québécoise et fière de l’être », me disait une avocate dans la trentaine. Face à un tel sentiment, une première hypothèse qui me trotte dans la tête depuis le début de ces consultations est que Le plan B de Jean Chrétien a fonctionné, du moins temporairement. Après le référendum de 1995, les Québécois qui avaient voté Non s’attendaient à ce que le Canada tienne ses promesses de renouveau et entame une négociation avec le Québec en ce sens. Or, le fédéral a fait l’inverse en abandonnant toute démarche de négociation avec le Québec, pour plutôt hausser d’un cran son intransigeance et sa stratégie d’intimidation, tout en distribuant des commandites à ceux qui se montraient loyaux. Le constat, en 2017, c’est que le fédéral a temporairement réussi à intimider et surtout décrédibiliser suffisamment le mouvement souverainiste pour le rendre moins attrayant, tout en rendant en apparence très fréquentable le régime le plus corrompu que le Québec ait connu depuis Duplessis. Je doute que cette situation soit le fruit du hasard; je crois qu’elle correspond plutôt à un affaiblissement calculé de l’identité québécoise depuis 1995.
Cette tendance est également accentuée par la mondialisation ou, plus précisément, par l’idée assez répandue selon laquelle la terre est un village global et que, par conséquent, toute identité nationale est désormais superflue. Dans cette vision de la mondialisation, le Canada a réussi à se mettre en marché comme étant ouvert sur le monde, alors que le projet souverainiste, lui, est présenté comme un vecteur de repli sur soi et de fermeture.
On retrouve deux visions du monde qui s’affrontent parmi les moins de 40 ans et les membres de la diversité québécoise consultés : dans l’une, la globalisation est une fatalité irrésistible qui emportera avec elle tous les écosystèmes culturels et linguistiques pour les remplacer par un produit culturel globalisé (principalement en anglais) et la mondialisation des échanges rendra graduellement les gouvernements nationaux impuissants et superflus. Dans l’autre optique, les nations vont réussir à baliser la mondialisation pour assurer la protection de leurs écosystèmes culturels et linguistiques, tout en faisant en sorte que leurs populations trouvent leur compte dans la mondialisation des échanges. Au cœur de cette bataille idéologique, on retrouve le concept de démocratie, car on constate que la mondialisation tend à affaiblir les démocraties pour transporter le pouvoir décisionnel entre les mains des entreprises transnationales et dans des cercles décisionnels opaques. Alors que pour certains il faut absolument rétablir le principe d’une démocratie nationale et locale, pour d’autres, cet affaiblissement des démocraties est irréversible et il faut simplement «faire avec» sous peine de se replier sur soi et ainsi de s’appauvrir.
J’ai aussi constaté que l’idée voulant que la mondialisation est source d’enrichissement pour tout le monde est assez répandue chez les entrepreneurs et jeunes gens d’affaires, comme si on oubliait, comme l’indique l’économiste Robert C. Allen dans son essai Une brève histoire de l’économie mondiale, qu’il y a des gagnants et des perdants dans chaque cycle de mondialisation. Or, si on veut être gagnant dans ce nouveau cycle de mondialisation, on doit évidemment débuter par une volonté de veiller à nos propres intérêts.
La citation de Gilles Vigneault, « avant d’être tout le monde, il faut d’abord être quelqu’un », n’a jamais été aussi criante de pertinence tant sur le plan économique que linguistique et culturel. Toutes les cultures semblent plus intéressantes que la nôtre dans le discours ambiant et il est difficile de ne pas faire le lien avec le « Quebec bashing » et la dévalorisation du Québec et du mouvement souverainiste dans l’ordre canadien. Dans un contexte de mondialisation déréglementée et d’un monde instable et violent, je me suis souvent posé la question suivante : comment le PQ peut-il convaincre à nouveau les Québécois de l’importance de veiller à leur propres intérêts? J’espère que cette démarche Osez repenser le PQ nous permettra de répondre à la question.
CONSTATS ET ANALYSES RECUEILLIS LORS DES TROIS PREMIERS MOIS DE CONSULTATION
A. Le parti
i) Constats
Désintérêt vis-à-vis la politique et le projet souverainiste
- Un premier constat unanime est que le désintérêt vis-à-vis la politique nuit beaucoup au Parti Québécois. À ce titre, les participants rapportent les dynamiques suivantes : de nombreux Québécois ne s’intéressent peu ou pas à la politique, celle-ci n’est pas un sujet de discussion dans leurs cercles sociaux ou familiaux, et ils ne sauraient dire quels sont les principaux arguments au soutien du projet d’indépendance du Québec.
La discussion sur l’échéancier référendaire occupe trop d’espace
- La discussion portant sur l’échéancier du prochain référendum occulte toutes les autres discussions, y compris celles portant sur les motifs qui sous-tendent la quête de l’indépendance, tel que l’a démontré la dernière course à la chefferie. Les participants à la consultation aimeraient entendre le PQ parler d’autres sujets.
Le parti aurait intérêt à actualiser son argumentaire et à laisser la relève se l’approprier
- Le parti n’a pas pris suffisamment d’initiatives pour actualiser l’argumentaire en soutien à la souveraineté et donner des outils à ses membres pour en discuter avec des non-membres, par exemple par le biais d’un fascicule ou d’un livre comme Le livre qui fait dire oui d’Option nationale.
- L’argumentaire souverainiste, dans le contexte d’une économie globalisée de 2017, devrait être différent de celui de 1980 et de 1995, le contexte de 2017 créant un environnement probablement plus favorable à un projet de pays. Or, on retrouve chez les membres un sentiment partagé selon lequel l’argumentaire n’a pas été actualisé ni communiqué, de sorte qu’il n’y a aucune appropriation du destin national par la génération montante.
- Plus précisément, tant les membres que les non-membres voudraient comprendre de quelle manière la souveraineté du Québec nous donnerait une prise sur les grands enjeux de notre époque : un Québec souverain aurait-il plus de succès dans la lutte contre la fraude fiscale, serait-il plus efficace vis-à-vis les changements climatiques, serait-il plus à même de créer de la prospérité? On pourrait imaginer en ce sens le top 20 des enjeux nationaux et internationaux qui intéressent les gens et analyser chacun de ces enjeux dans la perspective d’un Québec souverain.
Acceptation tacite d’une possible disparition du français en Amérique
- On ressent de la part d’une certaine proportion de la population un défaitisme devant le phénomène de mondialisation, un sentiment que ce mouvement va balayer plusieurs cultures et que le Québec ne peut rien contre ce mouvement à l’échelle mondiale.
- Cette partie de la population fait donc l’adéquation entre d’une part la mondialisation des échanges commerciaux et de l’immigration et d’autre part la disparition des identités nationales et des écosystèmes culturels et linguistiques.
- Pour d’autres, tout est une question de soutien de l’État et d’utilisation adéquate de nos leviers démocratiques nationaux : si nous n’affirmons pas notre propre culture, elle risque de disparaître, surtout si elle ne bénéficie d’aucun soutien étatique.
Absence de volonté politique constante de rejoindre tous les Québécois et de parler
- Le rajeunissement et l’accès à plusieurs communautés culturelles dépendent évidemment de la volonté du chef. Un commentaire qui est revenu tant de la part des membres que des non-membres est que dépendamment du chef et de la période, le parti n’a pas eu les mêmes positions ni les mêmes postures vis-à-vis plusieurs enjeux et groupes constitutifs de la société québécoise, ce qui crée de la confusion.
Un parti aimé d’amour, une source d’espoir
- Le parti est toujours porté par 90 000 membres qui, malgré les tempêtes, continuent à donner temps et argent pour la cause du Québec.
- De ce point de vue, le PQ a toujours une force de frappe bénévole hors du commun, tant en termes de nombre qu’en qualité du capital humain. Dans la mesure où ces membres retrouvent l’espoir et l’enthousiasme, leur implication peut faire la différence entre un échec ou une victoire électorale.
- Les gens ne votent pas pour le PQ de la même manière qu’ils votent libéral; les attentes sont plus basses envers les libéraux en ce qui a trait à l’éthique et à la compétence, comme si les gens se résignaient à voter pour le parti de la stabilité et de l’économie, même s’ils savent que ce parti ne leur dit pas toute la vérité. La population semble plus prompte à pardonner aux libéraux leurs inconduites répétées. Lorsqu’ils votent pour le PQ, par contre, les gens le font avec espoir et parce qu’ils ont confiance, ce qui fait de tout accroc une source de déception plus significative.
Un parti d’idées et de débats intéressants
- Les idées sont la carte de visite et le pouvoir d’attraction du PQ, ce qui rend le parti unique. La course à la chefferie de 2016 a démontré que la mise en valeur d’idées dans le cadre du débat politique peut contribuer à renforcer et rajeunir les rangs de notre formation politique.
Détachement ou manque de constance dans l’incarnation des valeurs progressistes du parti
- Certains membres de longue date soulignent qu’à sa fondation, le PQ était un parti innovateur « au service de valeurs humanistes avec un mélange d’idéalisme et de pragmatisme, ce qui nous a bien servis », alors qu’après 1995, il est devenu plus utilitariste et plus électoraliste. On constate l’existence d’un sentiment que le parti s’est défait de ses racines humanistes (ce que René Lévesque identifiait à l’époque comme le souci de promotion humaine, l’un des piliers du parti).
- Le PQ des belles années se définissait comme un parti réformiste, inventif et brasse camarade, alors qu’il serait aujourd’hui décrit par certains comme un parti figé, conservateur et vieillissant.
- Certains participants ont fait valoir que les Québécois ont décroché de l’idée de progrès social, l’idée selon laquelle un gouvernement peut et doit améliorer la qualité de vie de la population. La progression des valeurs individualistes a été soulevée à plusieurs reprises en ce sens. Il serait par conséquent plus difficile de convaincre les gens de voter progressiste et souverainiste dans un tel contexte.
- Le concept de servir le meilleur intérêt du Québec et des Québécois ne se démodera jamais, mais encore faut-il livrer la marchandise par la suite, et cela, sans bavure.
Structures trop rigides
- Pour plusieurs participants, le parti doit simplifier ou assouplir ses structures, de manière à ce que les idées soumises par les militants aient rapidement le plus d’impact possible et que leur implication soit une expérience valorisante.
- Les membres désirent également briser une culture du consensus qui rejette la différence ou les points de vue divergents.
- Les rapports entre les membres de l’organisation découleraient davantage de la hiérarchie que de la cohérence avec la mission et les valeurs de l’organisation.
- La structure du parti est, selon certains, trop lourde, lente et inerte, ce qui créerait un sentiment d’inutilité pour ceux qui s’impliquent.
- Les structures de travail des Y ne sont plus fondées sur l’autorité et la hiérarchie, mais sur la base de l’initiative en lien avec les valeurs de l’entreprise.
- Les participants ont également l’impression que le PQ a peu innové au cours des dernières années et certains émettent l’hypothèse que la structure du PQ a tendance à étouffer l’innovation.
Une frange marginale dommageable à la réputation du parti
- Un nombre minuscule de personnes membres du PQ agissent en « trolls » sur les médias sociaux, ce qui est dommageable et aucunement représentatif du caractère généreux et avenant des membres du parti.
Réserves quant à la fiabilité et à la constance du PQ
- Le PQ ne détaille pas clairement quelles sont ses valeurs et son identité, outre sa volonté de tenir un référendum.
- Le PQ aurait manqué de cohérence au cours des dernières années, notamment en ne respectant pas certaines de ses orientations politiques une fois arrivé au pouvoir : les dossiers d’Anticosti, de réforme du mode de scrutin, des frais de scolarité, de l’amphithéâtre de Québec, de la cimenterie McInnis ont été cités en exemple. Malheureusement, les participants constataient également que les réalisations du PQ, en seulement 18 mois d’un gouvernement minoritaire, bien que substantielles, sont très méconnues.
- Certains membres affirment que le PQ a tenté d’imiter les libéraux et, ce faisant, s’est désincarné, notamment par le biais d’une gestion à outrance du risque politique qui aurait nui à l’innovation et à l’esprit réformiste du parti. D’autres affirment que pour gagner, il faut se libérer de la peur, notamment de la peur d’essayer de nouvelles choses ou de faire des erreurs.
- Tant les non-membres que les membres demandent de la constance sur le long terme de la part des politiciens péquistes, et non de la tactique dans une optique à court terme, ce qui les distinguerait des politiciens libéraux et caquistes.
- « Qui est le PQ? » Les gens comprennent l’urgence de chasser les libéraux, mais veulent de bonnes raisons de voter pour le Parti Québécois, indépendamment des torts des autres formations politiques. Ils suggèrent ainsi de ne plus se définir principalement en fonction de la corruption libérale et de prendre le leadership avec des propositions uniques, propres au PQ.
Une soif de victoire
- Le parti n’a pas remporté une élection menant à la formation d’un gouvernement majoritaire depuis 1998 et les militants ont soif de victoire.
- Les non-membres soulignent que vivre des victoires est très important pour le momentum d’une organisation et que pour le PQ, un sentiment de victoire survient lorsqu’on obtient un gouvernement majoritaire, alors que pour QS, passer de 2 à 3 comtés donne de la satisfaction aux militants. Ceci crée un standard plus élevé à remplir pour les péquistes.
- Le thème du « chemin des victoires » est très approprié aux yeux des membres comme des non-membres.
L’image d’un vieux parti ou du parti d’une seule génération
- Non seulement le parti est perçu comme un vieux parti, mais il serait sur le déclin et tout aussi corrompu que les autres. Aux yeux de plusieurs, « les vieux partis sont tous pareils ».
- Une majorité des militants sont à la retraite et n’ont plus l’énergie d’il y a 20 ans. Ils ont donc de l’ouverture à s’assurer d’une relève à court terme. Cependant, malgré leurs efforts, leur réseau social n’est pas jeune, donc ils peinent à générer ce changement de garde eux-mêmes.
- Selon plusieurs, les exécutifs de circonscriptions sont hermétiques et ne sont pas nécessairement attractifs pour des nouveaux membres jeunes et issus de la diversité car, à priori, ces derniers ont de la difficulté à s’y reconnaître. Les nouveaux membres qui ont participé à la présente consultation indiquent qu’ils n’ont pas toujours des rôles importants et ont le sentiment de ne pas avoir d’impact ou de perdre leur temps. Tous les autres membres se connaissent depuis longtemps et fonctionnent d’une manière prédéfinie. Un ancien membre du parti a également parlé d’uniformité des idées : « on m’a essentiellement fait comprendre que si tu penses pas comme nous, c’est que tu n’es pas un vrai péquiste ».
- Les participants aux rencontres de consultation, tant à l’interne qu’à l’externe du parti, ont exprimé le sentiment que le parti est devenu engourdi.
Le Parti Québécois n’est pas assez présent sur le terrain
- Les participants ont, tout comme moi, constaté l’absence du PQ sur le terrain, notamment au sein des groupes communautaires plus proches de QS, auprès de la diversité, auprès des sphères d’influence économiques, comme les chambres de commerce, et auprès des jeunes. Il semble y avoir des difficultés à bâtir des ponts entre les influenceurs dans la société civile, d’une part, et les membres du parti, les membres de l’exécutif, les attachés politiques et les agents de liaison, d’autre part, et ce, tout particulièrement dans la région de Montréal et dans les circonscriptions orphelines.
- Lorsqu’on demande aux péquistes d’inviter des non-membres à une rencontre Osez repenser le PQ, ils éprouvent vraiment beaucoup de difficulté à attirer des personnes de l’extérieur du cercle de membres qui se connaissent depuis longtemps. Le rôle du personnel de la permanence du parti voué à la mobilisation doit être remis en question en ce sens car, dans certaines régions, le PQ n’arrive pas à mobiliser de nouvelles personnes et n’a pas réussi à tisser de lien avec les acteurs importants de leur communauté. On peut parler d’un sentiment que le PQ est un club social de gens qui, quoique très sympathiques et faciles d’approche, se connaissent depuis longtemps et s’autosuffisent.
- « Je ne vois pas d’activités de recrutement de sympathisants, ni d’activités d’initiation au Parti Québécois dans ma région, j’ai le sentiment qu’il y a un manque d’initiative à ce niveau. »
Le Parti Québécois pourrait être plus proche de ses membres
- Lorsqu’on obtient la rétroaction des membres, on obtient un son de cloche cohérent avec le témoignage des non-membres, à savoir un sentiment que le parti s’est détaché de ses membres et n’est pas très présent.
- On retrouve également un sentiment qu’une élite s’est créée durant les années fortes du PQ et qu’elle s’est détachée de sa mission première : représenter ses membres et « protéger son monde » pour reprendre les termes de Jacques Parizeau.
- De surcroît, les membres aimeraient être davantage partie prenante des activités du parti. Il faut entre autres souligner que le travail des employés du parti, et de ceux de l’Assemblée nationale, n’est pas nécessairement évalué, ce qui soulève la possibilité d’évaluer certains employés en fonction de leurs capacités d’animer la vie démocratique, d’attirer de nouveaux membres ou sympathisants, et d’entretenir des liens forts avec la communauté.
Un parti d’intellectuels qui fait d’excellentes politiques publiques mais qui aurait avantage à se faire comprendre de tous
- À l’origine, le PQ est un parti d’intellectuels et de professeurs, ce qui rendait son message sophistiqué et basé sur le bien-fondé mais pas toujours accessible et pas suffisamment énoncé en un « what’s in it for me ». Certains travailleurs non-membres suggéraient de réapprendre à parler aux travailleurs sans tomber dans des débats d’universitaires, mais en défendant l’intérêt de ceux-ci. Le seul fait d’avoir une excellente proposition ne suffit pas à gagner les élections; il faut que l’idée soit communiquée de manière à rejoindre le plus grand nombre.
Difficulté à s’afficher publiquement à titre de péquiste
- Il règne un inconfort et même une omerta politique qui empêche plusieurs sympathisants du PQ de s’afficher publiquement et de participer aux activités du parti, alors que les membres des autres partis ont tendance à s’afficher plus ouvertement.
La vision des boomers diffère de celle des milléniaux à certains égards
- Certains boomers veulent voir l’indépendance se réaliser avant leur mort, ce qui peut éloigner leurs orientations de celles des moins de 40 ans, qui focalisent sur l’intérêt de la cause à moyen et à long termes.
- Les points de vue vis-à-vis les thèmes de la laïcité, de l’immigration et des symboles religieux sont très différents chez les moins de 40 ans et chez les plus de 60 ans.
- Il y a eu une déprime postréférendum chez les militants de longue date et maintenant que cette déprime est terminée, les gens se demandent quelle sera la suite des choses : l’espoir ou la résignation? Pour ceux qui n’ont pas connu le référendum de 1995, par contre, on ne constate pas de blessure référendaire, mais plutôt une ignorance de l’enjeu et de son historique récent : les événements entourant les référendums n’ont presque aucune influence sur leurs positions politiques.
Réputation de chicane et de déchirement constants
- Les non-membres soulignent que le PQ a tendance à se déchirer sur la place publique, ce qui soulève des doutes quant à l’aptitude de la formation à gouverner. Ils réagissent cependant plutôt bien à l’argument selon lequel il en est parfois ainsi parce que le PQ est un parti intrinsèquement démocratique, tandis que d’autres partis semblent plus unis parce que leurs décisions se prennent derrière des portes closes et pas nécessairement sur une base démocratique. À ce titre, les participants proposent d’ouvrir les congrès à la société civile et au plus grand nombre d’observateurs possible pour qu’ils constatent le processus démocratique.
- Les participants font remarquer qu’il est payant pour un politicien de faire du grabuge parce que ça donne de la visibilité dans les médias sur une base individuelle; cependant, ils constatent que ce grabuge nuit à la réputation de l’organisation.
ii) Propositions
1. Réinventer l’implication politique au PQ : Les gens qui s’impliquent au PQ doivent vivre une expérience qui leur fera sentir qu’en peu de temps, leur implication aura été utile, car les moins de 40 ans vont là où leur investissement de temps donne le plus de résultats utiles et ont tendance à s’impliquer de manière ponctuelle; ils ne sont plus là par appartenance sociale. Le processus démocratique hiérarchique et pyramidal doit laisser place graduellement à des processus de cocréation non hiérachique basés sur la créativité et la collaboration. Ceci pourrait prendre la forme, dans un premier temps, d’un « off-congrès » du PQ – un laboratoire d’innovation en marge du processus formel de congrès du parti, lequel encouragera la participation des non-membres, des membres de la société civile et du plus grand nombre possible d’observateurs. Ce projet se voudrait une réponse concrète aux nombreux témoignages recueillis à selon lesquels il n’y a aucune chance qu’un moins de 40 ans s’implique dans une structure pyramidale où, dans l’hypothèse où il serait élu à l’exécutif, il courrait la chance de passer ses idées pour ensuite courir la chance que son idée soit retenue au régional, pour ensuite courir la chance que l’idée soit retenue lors du congrès national, en son absence, car il n’aura pas été sélectionné pour y participer. Si on ajoute que l’âge moyen aux exécutifs et que les façons de faire présentement en vigueur reflètent davantage une autre génération, il est donc difficile de se reconnaître. Le chef et l’exécutif national prendraient l’engagement moral de refléter les recommandations du congrès off-PQ lors du congrès national, ce qui constituera un indicateur intéressant pour la relève de la volonté du Parti Québécois de se renouveler et d’encourager ce processus d’innovation. À moyen terme, ces sommets de cocréation pourraient prendre de l’envergure et inviter des participants et des sommités de partout dans le monde.
2. Proposer des politiques publiques pour faire face au déficit démocratique et à l’indifférence politique dans la population : Le succès du PQ en forte corrélation avec le niveau de participation démocratique et les capacités civiques de la population. Le PQ doit donc proposer un plan robuste mais non partisan pour promouvoir la capacité civique et l’intérêt démocratique. Ainsi, si la population s’intéresse davantage à sa démocratie et à son avenir en s’informant, et dans la mesure où le PQ revient de manière convaincante à ses valeurs de base, les gens voteront PQ en masse puisqu’ils votent libéral dans les périodes de désengagement politique. Un cours de citoyenneté dès le secondaire est jugé essentiel à ce titre par les participants. Le changement du mode de scrutin et des cours d’histoire plus inspirants et plus substantiels, notamment quant à l’histoire récente du mouvement souverainiste au Québec, ont également été avancés comme pistes de solution.
3. Demeurer cohérent et clair en tout temps, tant en préparation des prochaines élections que durant son mandat : Les participants tant membres que non membres demandent à ce que le PQ soit clair et cohérent en tout temps, surtout en ce qui a trait aux grands axes de l’héritage péquiste qui a fait son succès : la souveraineté, la langue française, l’égalité des chances, la solidarité sociale, une vision volontaire du rôle de l’État, la protection de l’environnement, la volonté d’améliorer le niveau de vie des Québécois et la transparence démocratique.
4. Énoncer clairement les valeurs du parti : Les valeurs fondamentales et immuables du parti devraient être nommées et publicisées. Ces valeurs seraient une source d’adhésion tout comme une base de discussion pour convaincre des non membres d’adhérer au PQ; elles favoriseraient également la cohérence et la constance de la formation politique. Les candidats, les directeurs de campagne et le personnel du parti recevraient également une formation sur les valeurs du PQ.
5. Ces valeurs devraient entre autres inclure une étiquette démocratique : Les participants soulignent que les déchirements en public sous forme d’attaques personnelles, les huées, la porosité du caucus ou les montées de lait ne devraient absolument pas faire partie des mœurs péquistes. Ces comportements sont contraires à la mission du parti, plombent l’attractivité du PQ et laissent également l’impression d’une incapacité à gouverner. Les participants proposent de valoriser le désaccord dans le cadre du respect d’une étiquette démocratique empreinte de calme et de respect, qui donnera un avant-goût de la culture démocratique qui règnera dans un Québec souverain.
6. Mettre en place un programme de type « Gazelles » pour soutenir financièrement les meilleurs projets plutôt que de miser uniquement sur du financement par circonscription : Les membres sont créatifs et auraient de meilleurs incitatifs à mettre cette créativité en marche si du financement était disponible pour des propositions de projets visant la relance du parti.
7. Garder le lien avec les anciens du Parti Québécois en créant un réseau actif des anciens du parti : Le Parti Québécois a un réseau riche en capital humain et en connaissances qui est complètement inexploité parce que les anciens ne sont que rarement mobilisés. On devrait réunir les anciens sur une base régulière et promouvoir un esprit d’entraide et de coopération au sein de ce vaste réseau. Les participants suggèrent également de donner un rôle aux politiciens retraités : au lieu de bannir et de faire taire les belles-mères, on pourrait leur donner un rôle utile et actif dans le mouvement.
8. Ranger toutes les pancartes de 1995 et tout le matériel nostalgique pour créer du matériel de 2017 en source ouverte : Il faut mettre de côté la nostalgie et se concentrer sur l’avenir, en sachant que pour plusieurs le projet d’indépendance a été un espoir déçu en 1995. Ce nouveau matériel vers un référendum gagnant rimera avec espoir et optimisme plutôt qu’avec la nostalgie d’un événement triste et injuste.
9. Mettre en place un plan vigoureux de transfert générationnel et de mentorat : (Voir la section jeunesse)
10. Déployer une stratégie agressive sur les médias sociaux pour rejoindre des gens en dehors du réseau péquiste : Revoir les priorités budgétaires du parti pour débloquer des budgets qui seront utilisés pour rejoindre, par le biais de Facebook et d’autres médias sociaux, des gens qui ne sont pas dans le giron et ainsi élargir notre toile et notre portée en ligne. Équilibrer davantage le nombre de messages destinés à conquérir d’autres marchés avec ceux destinés à nos militants.
11. Centrer les communications du PQ autour d’un discours constructif et positif : mettre moins l’accent sur les attaques envers les autres partis et insister plutôt sur ce que le parti va faire pour les gens : « Les gens savent déjà que les libéraux sont corrompus et, plus on parle d’eux, plus on leur fait de la publicité sur les médias sociaux ». Miser sur l’originalité et le dynamisme de nos sorties. Les non-membres veulent savoir : « qu’est-ce qu’on a à gagner avec le Parti Québécois? Qu’est-ce qu’il va faire pour moi? ». Les participants soulignent qu’en aucun temps le Parti Québécois ne devrait se servir de la peur dans son argumentaire. Un participant proposait à ce titre une campagne des 10 idées constructives du PQ par l’entremise de 10 vidéos sur les médias sociaux; un autre participant proposait des clips sur ce qui nous distingue des autres partis et pourquoi le PQ a toujours été différent des autres partis.
12. Innover et prendre des risques dans la manière d’occuper les médias traditionnels et les médias sociaux : Abandonner la gestion du risque et le conformisme pour plutôt chercher en tout temps à être le leader et la source d’innovation en politique au Québec. Cette innovation pourrait par exemple passer par des « stunts » impliquant nos membres pour mettre en avant nos messages politiques.
13. Miser sur davantage de gestion des ressources humaines : Les employés de la permanence du parti et de l’Assemblée nationale devraient être évalués annuellement par une tierce partie neutre entièrement consacrée aux ressources humaines, en fonction d’objectifs individuels cohérents avec les objectifs de l’organisation. Les employés dédiés aux membres et à la promotion du parti pourraient entre autres être évalués en fonction des activités impliquant les membres, de leur capacité à attirer des non-membres et à entretenir des relations avec les acteurs clés de leur région. Tout le personnel de l’Assemblée nationale serait évalué, notamment sur sa capacité à travailler de concert avec le personnel de la permanence, et vice-versa.
14. Mettre en évidence toutes les fois où l’action citoyenne au sein du PQ s’est transformée en lois et en changements positifs pour la population : Valoriser les réalisations sociales du PQ et les mettre en lien avec les réalisations à venir. Mettre en valeur les propositions venant des membres qui ont changé le Québec et préciser la proportion des propositions qui composent le programme qui est issue de l’initiative des membres, pour montrer que la participation démocratique au sein du PQ change réellement notre société.
15. Donner des outils de promotion aux militants : Les membres réclament des dépliants et des outils qui résumeraient les arguments les plus forts du parti et du mouvement souverainiste.
16. Encourager une démocratie participative à source ouverte : Jadis le PQ était doté d’un « bureau national » qui s’occupait de recueillir les commentaires et les idées des militants et d’établir un lien direct entre les sphères décisionnelles et les membres. Un bureau national pourrait être reconstitué, mais dans une version en ligne. Un préposé aux membres serait en charge de recueillir les idées, d’échanger en ligne avec les membres et de transmettre les meilleures idées au chef. Ce processus permettrait l’innovation par tout un chacun et une communication constante avec les membres.
17. Bâtir et offrir une trousse d’accueil pour les nouveaux militants : Lorsque quelqu’un devient membre du PQ, il recevrait une trousse lui expliquant les principales activités, le fonctionnement démocratique du parti et les multiples possibilités d’implication, avec les coordonnées d’un préposé aux membres du parti embauché pour guider les membres dans leur implication.
18. Améliorer la mémoire institutionnelle du parti : Centraliser l’information, de sorte que l’historique, les rapports, les études effectuées et les contacts du parti soient facilement accessibles au même endroit.
19. Assurer la relance d’une information fiable par le biais de Télé-Québec : Un réseau d’information à Télé-Québec permettrait de donner de l’information fiable et objective aux Québécois, tout en rétablissant une conscience nationale au moment de s’informer. Certains participants soulignent l’acharnement de Radio-Canada à nous faire croire que des événements qui se passent en Alberta sont des nouvelles de chez nous : « À ce que je sache on ne me donne pas les nouvelles du Dakota du Nord et, pourtant, c’est plus près. »
20. Revoir la notion de nationalisme de manière à valoriser un nationalisme civique inclusif : Relancer la notion de nationalisme en invitant les gens à veiller à leurs propres intérêts, à défendre nos intérêts collectifs, tout en invitant tout un chacun dans cette mission. Se recentrer vers un nationalisme inclusif, c’est redéfinir le nationalisme pour l’éloigner du populisme et de l’intolérance parfois associés au nationalisme traditionnel et plutôt le définir en termes de défense légitime de nos intérêts à tous, dans un contexte chaotique de mondialisation prédatrice où les démocraties ne parviennent plus à défendre adéquatement les intérêts de leur population.
21. Canaliser la frustration des gens vers des solutions constructives : Alors que François Legault de la CAQ se réclame de Donald Trump, le PQ doit être capable de reconnaître que les gens qui votent pour la CAQ ont raison d’être frustrés du fonctionnement de nos systèmes de santé et d’éducation, tout en leur démontrant que ce n’est pas en démantelant davantage ces systèmes qu’on va arriver à régler quoi que ce soit. Le PQ doit plutôt les convaincre de sa capacité à améliorer ces systèmes, ce qui, compte tenu du fait que les urgences sont engorgées depuis que je suis en âge de me rendre à l’hôpital, n’est pas une mince tâche. Le sabotage de l’État par le PLQ ne doit pas profiter à la CAQ, qui œuvrerait probablement à le détruire davantage.
22. Ne plus présenter le pays comme une opposition au Canada, mais comme une occasion de prospérer et de donner mieux à nos enfants.
23. Parler d’économie en montrant notre potentiel d’innovation et notre capacité à s’entourer : Non seulement le Parti libéral se présente à tort comme le parti de l’économie, mais il tend également à essayer de miner la crédibilité économique du PQ. Le PQ pourrait à ce titre mettre sur pied un comité consultatif de personnes reconnues dans le domaine économique issues des milieux universitairex et des affaires.
24. Demander aux caribous d’être plus empathiques et respectueux envers les non-caribous : Adopter un ton et une approche qui donnent le goût de la politique, même lorsque son vis-à-vis a un point de vue divergent : « ce n’est pas celui qui crie le plus fort pour l’indépendance qui va gagner » me disait un participant.
25. Prévoir dans les statuts du parti que l’on peut exclure un membre s’il ne respecte pas les valeurs de l’organisation : Lorsqu’un membre agit, de manière répétée, en contradiction avec les valeurs du parti et cause du tort à l’organisation, le parti devrait avoir le droit de l’exclure.
26. Les propositions régionales qui n’ont pas le temps d’être traitées en congrès devraient être traitées en ligne à titre indicatif plutôt que d’être mises de côté : Historiquement, lors des congrès, un certain nombre de propositions en bonne et due forme sont ignorées, faute de temps pour en débattre sur le plancher. Les propositions qui n’ont pas pu être traitées pourraient désormais être soumises à un vote informel en ligne, de manière à ce qu’elles puissent influencer le chef pour la plateforme électorale, au lieu de disparaître.
27. Assurer la neutralité du parti et l’intégrité du processus démocratique lors des courses à la chefferie et des investitures : Les exécutifs, la permanence et les instances nationales devraient rester neutres durant une investiture ou une course à la chefferie, et ce, jusqu’à 3 semaines avant le vote. Actuellement, ces instances se trouvent placées dans une situation où leurs décisions peuvent affecter l’issue de la course, notamment en ce qui a trait à l’accès de chaque candidat aux membres. Parfois, elles sont en position de devoir trancher un litige entre les candidats. Elles ne devraient donc pas être juges et parties, ne devraient pas s’afficher de manière partisane ni s’impliquer dans une campagne.
28. Occuper davantage les radios de Québec et les radios anglophones pour mettre en valeur nos idées et ne pas laisser cours à la désinformation : Les participants demandent au PQ d’occuper toutes les sphères médiatiques, de ne pas fuir les sphères plus hostiles.
29. Faire une tournée de type « Osez repenser le PQ » aux deux ans : À tous les deux ans, en préparation du congrès, une dizaine de députés devraient conduire une dizaine de consultations de type « Osez repenser le PQ » dans chacune de leurs régions pour prendre le pouls de la population et générer des idées politiques qui soient le reflet des attentes des Québécois.
30. Ramener le savoir à la base des propositions du PQ : Les participants aux consultations ont insisté sur l’importance de soutenir les propositions du PQ par des références aux meilleures pratiques à travers le monde et aux études universitaires sur les sujets en jeu.
31. Se pencher publiquement et avec rigueur sur la tentative d’assassinat de Pauline Marois : Le silence et la timidité de notre réaction collective devant la gravité de la tentative d’assassinat d’une première ministre permet la continuité du plan de « bullying » des Québécois et laisse cours au « Québec Bashing », en conformité avec le plan B et l’intimidation constante qui ont neutralisé le Parti Québécois et le mouvement souverainiste au cours des 20 dernières années. Le silence transforme également l’inacceptable en une acceptation tacite dans la population.
32. Inciter les souverainistes à s’impliquer dans leur municipalité : Les participants aux consultations constatent que les municipalités du Québec sont gouvernées par une très forte proportion de sympathisants libéraux et qu’à plusieurs endroits, les mairies font campagne contre le PQ en faisant comprendre aux gens qu’il importe de voter « du bon bord » s’ils veulent conserver leurs acquis.
33. Publier des rapports de mi-mandat et de fin de mandat sur le suivi des engagements pris en campagne électorale : Inciter tous les députés à faire comme Dave Turcotte, député de Saint-Jean, et à publier des rapports de mi-mandat où chacune des promesses électorales fait l’objet d’un suivi pour déterminer si elle a été tenue ou non.
34. Favoriser la collaboration entre les employés de la permanence du parti et ceux de l’Assemblée nationale : Hormis le processus d’évaluation, certains événements conjoints, notamment le party de Noël, devraient amener les gens à mieux se connaître et à développer une identité commune, malgré leurs rôles distincts.
35. Faire du PQ un outil de propagation de l’identité québécoise : Le PQ est porteur de l’âme et de l’identité québécoises. L’inclusion dans le PQ des Québécois d’adoption, des jeunes mais aussi de personnes simplement désengagées doit être vue non seulement comme une nécessité démocratique, mais comme la meilleure manière de rendre l’identité québécoise contagieuse et partagée.
36. Démontrer une volonté politique ferme de mettre en application l’ensemble des rapports qui ont porté sur le renouvellement du PQ, mais qui sont restés lettre morte : Plusieurs travaux de réflexion ont déjà été réalisés sur les questions abordées dans ce rapport, mais un manque de volonté politique chez les membres et le caucus a donné lieu à peu de changements. Le caractère médiatisé du rapport final d’Osez repenser le PQ permettra aux observateurs tant membres que non membres de mesurer la volonté de suivi et de relance au sein du parti.
B. Les moins de 40 ans
i) Constats
La majorité des boomers tire à sa fin
- Les démographes indiquent qu’en 2018 aura lieu le point de bascule démographique par lequel les générations plus jeunes que les boomers deviendront la majorité des électeurs.
Manque de confiance dans le rôle de l’État
- Les jeunes croient moins à l’intervention de l’État, bien qu’ils reconnaissent que le retrait de l’État ait fait des ravages.
L’étiquette selon laquelle l’indépendance est un sujet dépassé
- Le message répété en boucle par les intervenants fédéralistes, à savoir que l’indépendance est dépassée et qu’il est inutile de recommencer des « vieilles chicanes », a fini par percoler.
La migration vers les petits partis
- Un nombre important des participants non membres du PQ ont déjà voté PQ par le passé, mais s’en sont détachés à partir de 2012 ou de 2014 pour aller vers QS ou ON.
Difficulté à se reconnaître dans le PQ
- Les gens s’impliquent lorsqu’ils se reconnaissent dans un milieu, lorsqu’ils peuvent s’identifier à un groupe. Tant des membres que des non-membres ont indiqué qu’il est difficile pour les moins de 40 ans de se reconnaître dans un environnement social du PQ qui n’a pas beaucoup bougé depuis les années 1970 : ce sont en grande partie la même génération et les mêmes cercles sociaux qui se sont suivis. « Le PQ est comme une forêt qu’il faut régénérer et, pour ce faire, ça va prendre un espace protégé », nous écrivait une membre dans la trentaine. Un autre jeune témoigne également de ses difficultés à s’intégrer au PQ de la manière suivante : « Les exécutifs de circonscriptions ne retiennent pas les jeunes parce qu’ils sont résistants à l’innovation; les mêmes personnes qui se connaissent répètent les mêmes façons de faire ». Les jeunes n’étant pas nombreux au sein des exécutifs, les idées politiques qui découlent du processus démocratique au PQ sont ainsi peu susceptibles d’être le reflet des aspirations des jeunes en général. Les membres de longue date soulignent également qu’il n’est pas évident pour eux de recruter des moins de 40 ans, étant donné que leur réseau social est plus âgé.
Précarité et enjeux socioéconomiques pressants
- Plusieurs participants de moins de 40 ans soulignent que les environnements de travail d’aujourd’hui ont changé : une majorité sont travailleurs autonomes, se trouvent dans une situation de travail précaire ou encore n’évoluent pas dans des milieux syndiqués, ce qui rend leur situation financière plus imprévisible. À cela s’ajoute le principe d’utilisateur-payeur qui s’est étendu à la majorité des services qui étaient jadis gratuits, ce qui crée une pression financière importante sur les jeunes familles.
La crédibilité de leurs pairs
- Les études indiquent (et les participants nous le confirment) qu’à message égal, les membres de la génération millenium accordent plus de crédibilité et d’intérêt à un interlocuteur de leur génération qu’à un messager d’une autre génération.
Des valeurs compatibles
- Les valeurs sociales-démocrates et le goût de bâtir le Québec, plutôt que de saboter ses institutions, créent un lien naturel entre la plateforme du PQ et la grande majorité des non-membres de moins de 40 ans rencontrés. La nécessité d’être « maîtres chez nous » est encore plus pertinente en 2017 aux yeux de ces participants car, dans une économie globalisée, il y a beaucoup plus de prédateurs économiques qui ont le potentiel d’agir au détriment des intérêts économiques et sociaux de la population.
Peu d’intérêt pour les signes religieux
- La quasi-totalité des jeunes rencontrés ont peu d’intérêt pour le débat sur les signes religieux et ne voient pas le lien entre laïcité et identité. L’identité québécoise, si elle se limite à rimer avec laïcité, ne soulève aucun intérêt au sein de ce groupe d’âge, bien qu’il ne soit pas contre le principe de laïcité pour autant. Les jeunes s’attendent à juste titre que l’identité soit plutôt fondée sur la culture et la langue, et souhaitent que le Parti Québécois ait un plan convaincant en ce sens. « La laïcité n’est pas l’identité et ironiquement, en matière de promotion de notre identité québécoise, on ne parle presque pas de culture ».
Une identité québécoise affaiblie
- Les plus vieux au sein du groupe des moins de 40 ans ont connu le référendum de 1995 et, lorsqu’on les a interrogés sur ce qui a changé depuis, ils énoncent tous la même observation : nous n’avons plus de sentiment d’appartenance québécoise. « C’est comme rendu tabou de se dire Québécois et d’être fier de l’être. »
Une implication sociale limitée et ponctuelle
- Contrairement à la génération des boomers, qui s’impliquait dans la durée et se créait une identité sociale à travers son implication, les jeunes veulent des structures d’implication flexibles et instantanées qui leur permettent des implications sporadiques. Ils veulent obtenir, au terme de cette expérience, un sentiment d’utilité et une expérience sociale agréable à laquelle ils peuvent s’identifier. Les activités doivent être intenses et enthousiasmantes, dans l’esprit d’un participant qui puisse dire « j’étais là ». Or, la structure du PQ est rigide, nécessite une implication dans la durée pour espérer voir un résultat tangible, valorise généralement peu le membre et n’est pas à l’image de la génération montante, étant donné la moyenne d’âge des membres du parti. « Un congrès du PQ, ça doit sentir la cigarette », me disait un participant à l’Université Laval. Bien que dans les faits, un congrès du PQ est au contraire très moderne dans sa forme, il semble y avoir un enjeu d’image entourant les activités du parti.
Le projet de pays : synonyme de résistance au changement?
- Le rapport avec l’indépendance est problématique car, bien que plusieurs jeunes soient souverainistes de cœur, ils n’osent souvent pas l’affirmer ouvertement. L’indépendance a une image de repli sur soi, de nationalisme ethnique et de résistance au changement, alors que les moins de 40 ans sont à la recherche d’une approche entrepreneuriale et démocrate vis-à-vis de la mondialisation, d’un nationalisme inclusif et d’une force politique réformiste et progressiste, notamment pour permettre au Québec de tirer son épingle du jeu à l’international et pour protéger les intérêts de la population. Ils n’ont pas de frustration ou de comptes à régler avec le Canada; ils veulent savoir ce qu’un pays apporterait de constructif dans leur vie. Ils ne veulent pas conserver le Québec intact ou empêcher le changement, mais faire le changement.
Abandon des médias de masse
- Les participants de moins de 30 ans n’ont en général pas le câble et ne sont pas abonnés aux journaux, quoique certains écoutent la radio. Ils s’informent le plus souvent à même leur fil Facebook. Bien que cette façon de s’informer doit être remise en question eu égard aux risques de désinformation et de formation de microcosmes idéologiques, le PQ devrait à leur avis diffuser davantage de messages sur les médias sociaux auprès des jeunes non politisés.
Un rapport à l’anglais différent de celui des boomers
- Le rapport à l’anglais s’est transformé dans la génération Y et millenium : pour les participants, il ne faut pas avoir peur de l’anglais mais bien l’apprendre, ce qui n’empêche pas de valoriser notre langue française et d’en être fier, notamment en insistant pour qu’elle soit la langue commune et officielle au quotidien.
- La place de l’anglais dans leur quotidien a explosé chez les jeunes consultés; on a qu’à penser à tout le contenu culturel consommé sur YouTube et Facebook. Certains participants s’inquiètent qu’il y ait de moins en moins de références culturelles québécoises dans leur univers immédiat.
L’absence de sentiment d’infériorité ou d’injustice
- Les jeunes sont beaucoup plus entrepreneuriaux et leur moteur n’est pas leur sentiment d’infériorité à titre de francophone : les constats du rapport Laurendeau-Dunton n’ont plus aucun écho dans la nouvelle génération.
La déception des carrés rouges
- Certains participants ont souligné leur déception quant à l’issue du mouvement des carrés rouges au sein du PQ. À leurs yeux, le sommet sur l’éducation qui a suivi cette immense mobilisation a déçu et engendré une certaine perte de confiance vis-à-vis du PQ.
Un désir de changement de garde
- Plusieurs des réflexions recueillies font référence à la nécessité d’un changement de garde générationnel au PQ et en politique en général : « Les péquistes sont des baby-boomers qui se sont battus contre la génération de leurs parents pour générer un changement. C’est bizarre qu’ils soient aujourd’hui résistants à une nouvelle génération qui veut elle aussi brasser la cage. »
- « Au PQ, les jeunes (tout comme les personnes racisées, par ailleurs) sont comme des pokémons rares que l’on cherche depuis des années et, quand tu en as un, tu le mets dans la photo. Et, le plus souvent, ces jeunes tendent à ne pas avoir plus de pouvoir que des pokémons », me disait un ancien membre.
- Des jeunes du PQ affirment que les jeunes péquistes ont moins de pouvoir que les jeunes libéraux, ce qui n’est pas normal.
Une éducation défaillante par rapport à notre histoire
- Des étudiants du secondaire nous rapportaient les instructions suivantes de leur professeur d’histoire : « Les patriotes, ce n’est pas important, ce n’est qu’une ligne à l’examen. » Ils indiquaient ne posséder presqu’aucune notion sur l’histoire récente du Québec, notamment sur les deux référendums. Ils se plaignaient que l’enseignement était dispensé surtout en fonction de l’examen.
Omerta et aseptisation par rapport à la politique : les écoles, les familles et les milieux de travail n’osent plus parler de politique
- Pour les jeunes consultés, notre système d’éducation ne forme non pas des citoyens, mais des consommateurs. Il règne au Québec une peur de déplaire, à ce point qu’il n’y a aucune discussion politique entre amis et entre collègues. Les jeunes familles ajoutent que la liberté d’expression est une illusion aussitôt qu’on a un emploi : la peur de perdre son emploi ou de perdre ses clients l’emporte sur le désir de réflexion sur l’avenir du Québec.
L’absence de discours du PQ pour les jeunes familles
- Des députés et des ex-candidats se sont plaints que lors des dernières élections, ils n’avaient pas grand-chose à proposer aux jeunes familles. Sans surprise, les jeunes familles rencontrées demandent au PQ d’expliquer clairement, au-delà des grands principes, ce que le PQ va faire pour elles, concrètement.
Un manque de constance et de ressources pour les initiatives jeunesse du PQ
- Les membres de longue date du PQ soulignent que plusieurs tournées ont été faites pour impliquer les jeunes dans le parti mais qu’après, aucun suivi n’a été fait. Il s’agirait donc d’un enjeu de rétention davantage qu’un problème de potentiel de recrutement. L’hypothèse selon laquelle on n’ait jamais adapté le congrès et les activités du parti pour les rendre attrayants aux yeux de la relève est revenue à quelques reprises.
- Les jeunes péquistes soulèvent eux-mêmes qu’ils sont invisibles et inaudibles depuis plusieurs années. Ils soulignent à ce titre qu’ils disposent d’un budget insuffisant pour mobiliser et tenir des événements majeurs. Les anciens membres soulignent que durant les années où l’aile jeunesse était la plus vigoureuse, il y avait un coordonnateur d’activités payé et entièrement dédié à cette frange du parti.
Les jeunes péquistes ont moins de pouvoir que les jeunes libéraux.
- Le financement alloué aux circonscriptions n’est pas lié à la présence de relève; il n’y a pas d’incitatifs à générer de la relève ni à trouver des nouveaux membres.
Les médias sociaux ne sont pas une source d’implication politique
- Les jeunes veulent que les médias sociaux soient complémentaires à des réunions en personne, car sans contact humain il n’y a pas d’appartenance. Ils soulignent que les médias sociaux ont tendance à polariser les points de vue et qu’à leur avis, il faut retrouver une démocratie participative et constructive.
ii) Propositions
37. Mettre en place un plan vigoureux de transition intergénérationnelle et de mentorat : Dans le cadre d’une démarche de transition intergénérationnelle sur trois ans, tous les membres d’exécutifs âgés de plus de 70 ans devront trouver un protégé de moins de 40 ans à qui céder leur siège pour ensuite lui offrir du mentorat activement pendant une période d’au moins deux ans. En offrant du mentorat à un plus jeune à l’exécutif, le membre de longue date poursuit son implication et demeure présent au conseil tout en s’assurant de la pérennité du mouvement, sans quoi le parti ne pourra pas connaître de relance. D’autres participants ont également suggéré que les mandats aux exécutifs de circonscription soient limités à des termes de 8 ans de manière à assurer la présence de sang neuf sur une base continue.
38. Faire en sorte que le «off-congrès» proposé soit l’œuvre d’une majorité de participants âgés de moins de 40 ans : Le «off-congrès» devrait privilégier la participation des moins de 40 ans (et de la diversité, voir section suivante), de sorte que ces groupes puissent s’approprier un PQ qui leur ressemble et qui est porteur d’avenir à moyen et à long termes.
39. S’approprier les thèmes de l’international, de la mondialisation et de l’ouverture sur le monde : Placer l’international au cœur de notre discours : la mondialisation des échanges, le traité transpacifique et le traité européen, les paradis fiscaux, l’avantage concurrentiel du Québec à l’étranger, l’image de marque du Québec, notre politique culturelle dans la globalisation des produits culturels et la valorisation du principe d’exception culturelle, agir déjà en pays, les inégalités de revenu à l’échelle planétaire et ne pas hésiter à se prononcer sur tous les enjeux internationaux. Mettre en lumière que le PLQ a été invisible, inerte ou nul à l’échelle internationale, par manque d’envergure et d’ambition, et montrer ce que le PQ va faire pour faire briller le Québec à l’étranger. Le chef pourrait entreprendre une tournée internationale en ce sens.
40. Mobiliser en réactualisant l’argumentaire : Le nouvel argumentaire péquiste doit être le fruit d’une réflexion collective issue de la relève, de sorte qu’elle soit le reflet de sa vision, mais aussi que le processus de cocréation soit également une source d’appropriation par la relève de l’argumentaire péquiste. Ces mobilisations devraient aboutir à la création d’outils comme Le livre qui fait dire oui d’Option nationale : des outils créés par et pour les générations Y et millenium. Cette démarche viserait entre autres à définir de quelle manière l’indépendance permettrait au Québec de s’enrichir et de prendre sa place dans le cadre d’une économie mondialisée. L’indépendance serait alors davantage perçue comme une occasion à saisir et non comme un risque ou un boulet, surtout que le Brexit et la démarche de l’Écosse nous démontrent que le risque est très limité. La démarche permettrait également de définir tangiblement ce que sera le pays du Québec, tant pour les jeunes que pour la diversité, et les impacts positifs qui pourraient en découler.
41. Promouvoir la langue et la culture comme sources d’identité : La laïcité et l’identité québécoise sont deux choses dissociables pour les moins de 40 ans. Le Parti Québécois doit désormais parler de l’identité québécoise en faisant référence à la langue française, à la spécificité québécoise et à la culture du Québec. La laïcité doit être présentée comme un projet politique qui contribue au vivre-ensemble. Elle n’est cependant pas une composante de l’identité des citoyens et des citoyennes.
42. Mettre sur pied des consultations éclair en ligne, par une application mobile : Ces consultations éclairs permettraient d’influencer les positions du parti sur des enjeux ponctuels et donneraient un avantage tangible à être membre ou sympathisant du PQ.
43. Nommer un responsable exclusivement dédié à l’organisation d’activités jeunesse et au recrutement de jeunes membres : Cette personne serait évaluée sur sa capacité à tenir des événements jeunesse réussis et à développer une participation des moins de 40 ans au sein du PQ. On reverrait en ce sens les rouages du CNJPQ, qui ne gagne peut-être pas à imiter la structure nationale, mais qui devrait plutôt miser sur un nombre limité d’événements jeunesse nationaux à grand déploiement. La participation à ces événements nationaux ne serait pas liée à la présence ou non des jeunes au sein d’un exécutif et viserait la participation du plus grand nombre. Cela n’empêcherait pas pour autant les militants jeunes de se rencontrer régionalement sur une base informelle ni de participer au programme des gazelles. Le budget devrait être augmenté en fonction de ces objectifs.
44. Être ferme et intraitable sur la réforme du mode de scrutin et la protection de l’environnement : La relève ne veut pas de sentiment de flou, surtout sur ces enjeux cruciaux. Le PQ doit également chercher à innover dans les sujets qui comptent pour les jeunes : Par exemple, dans le cadre d’une constitution du Québec, octroyer un droit individuel et constitutionnel à la protection de l’environnement.
45. S’attaquer activement à la précarité chez les jeunes : Les jeunes voient leur situation socioéconomique reculer à plusieurs égards. Le PQ doit revenir à ses valeurs d’origine en défendant les enjeux qui sont importants pour leur prospérité : sécurité de l’emploi et encadrement du statut de travailleur autonome, lutte contre l’endettement des jeunes, alimentation de qualité exempte d’agents cancérigènes par une politique de l’agriculture forte, etc. Les participants soulignent que l’endettement est un enjeu prioritaire pour le PQ car le pays étant une prise de risque pour améliorer notre sort, il est plus difficile de prendre des risques lorsqu’on est lourdement endetté.
46. Multiplier les stages d’été au sein du PQ et de l’Assemblée nationale : Ces stages constitueraient une occasion d’identifier et de mobiliser de jeunes leaders, et de leur offrir une première participation dans la sphère politique active.
47. Contacter, à l’échelle nationale, tous les jeunes qui votent pour une première fois : Les jeunes qui obtiennent le droit de vote devraient recevoir une lettre du PQ pour leur parler de l’importance de la démocratie, tant représentative que participative, et de l’importance de prévenir la corruption et les inégalités. Cette expérience a déjà eu cours avec succès dans plusieurs circonscriptions, notamment dans Marie-Victorin, à l’initiative de Catherine Fournier, et peut favoriser l’ancrage d’une culture du vote. Il est à ce titre démontré que le fait d’exercer son droit de vote dès la première occasion est déterminant sur les habitudes démocratiques subséquentes.
48. Briser l’indifférence et la peur de la politique : Proposer des simulations de campagne électorale, des débats politiques et des référendums dans les écoles primaires et secondaires, dans la perspective de donner un avant-goût de la politique et des habitudes démocratiques à la relève. Demander aux écoles d’inviter tous les partis politiques à venir faire des ateliers, plutôt que de rendre nos institutions apolitiques, c’est-à-dire inertes et imperméables au débat démocratique. Nos écoles devraient bâtir nos compétences civiques, non les affaiblir.
49. Mettre sur pied des voyages autofinancés en Catalogne et en Écosse pour jeunes souverainistes : Sans nécessairement que cela constitue une initiative partisane, on pourrait voir un organisme non partisan comme la Société Saint-Jean-Baptiste organiser, à même des dons d’anciens du mouvement souverainiste à la retraite, des activités comme des voyages et des écoles d’été. Les participants à la consultation ont affirmé à ce titre qu’il ne faut pas hésiter à s’afficher publiquement avec les indépendantistes d’autres nations au destin similaire au nôtre.
50. Renforcer le pouvoir des jeunes péquistes : (Le congrès de jeunes ayant lieu les 18 et 19 février, je leur laisse le soin d’énoncer eux-mêmes leurs revendications à cet égard).
51. Développer une stratégie vidéo qui présente le top 10 des raisons d’adhérer au PQ : Cette campagne serait montée par des nouveaux membres de moins de 30 ans.
52. Ne pas uniquement parler de l’indépendance sous l’angle de la protection et de la conservation : Les jeunes consultés veulent savoir en quoi l’indépendance constitue une source de progrès et trouvent moins attrayante la partie conservatrice et résistante au changement du mouvement souverainiste. L’argumentaire selon lequel l’indépendance se transformera en gains personnels et collectifs, en progrès, doit être précis et spécifique.
53. Parler aux jeunes de la dépendance et de ses méfaits : Les jeunes consultés conçoivent très bien que la dépendance à une substance, la dépendance financière, la dépendance affective ou la dépendance à un seul client sont toutes des postures nuisibles. En plus de parler des bienfaits de l’indépendance, le PQ pourrait mettre en lumière les réalités de la dépendance au Canada.
54. Mettre fin aux injustices envers les Autochtones et protéger avec vigueur les langues autochtones menacées : Les moins de 40 ans, et fort probablement une majorité de la population, voient mal comment on peut promouvoir la protection de la langue française et de la culture québécoise tout en laissant mourir les cultures autochtones. De la même manière, un gouvernement en faveur de la justice sociale se doit d’agir contre les injustices vécues par les Autochtones du Québec.
55. Redonner une place au mouvement indépendantiste dans les cours d’histoire : Les élèves ont le droit à connaître l’histoire des patriotes, tout comme les épisodes des référendums de 1980 et de 1995.
56. Un plan famille : Le PQ a besoin urgemment d’une véritable politique qui parle aux jeunes familles et améliore leur vie, sans quoi elles pourraient se laisser tenter par un chèque découlant d’une baisse d’impôt de la CAQ.
57. Propulser un regroupement de jeunes professionnels pour la souveraineté : Les jeunes péquistes étant pour la plupart des jeunes de 16 à 24 ans, un regroupement de jeunes professionnels pour la souveraineté, âgés de 25 à 40 ans, permettrait quant à lui, par le biais de réseautage, de faire réaliser aux nombreux souverainistes silencieux qu’ils représentent en fait une force économique et politique. Une association informelle de jeunes professionnels pour la souveraineté existe déjà à Montréal et pourrait être propulsée en collaboration avec la permanence du parti.
58. Prévoir dans le programme du PQ des réinvestissements importants dans le domaine culturel et pour la fête nationale : Les fonds alloués à la fête nationale, de même qu’à tout ce qui touche la promotion de l’identité québécoise, ont été complètement coupés par les libéraux de Jean Charest et de Philippe Couillard. Le PLQ est devenu une machine à nuire à la langue française, à la culture québécoise et à l’identité québécoise, car toute initiative susceptible de contribuer à l’identité et à la fierté québécoises est éteinte dans le but de prévenir la souveraineté. Cette approche crée un désengagement politique, tout particulièrement chez les jeunes qui n’ont jamais connu la fierté québécoise au sein de grands événements, créant ainsi un cercle vicieux de désintérêt politique et pouvant difficilement créer un environnement économique entrepreneurial.
59. Lier le financement des circonscriptions au recrutement des nouveaux membres : Le financement des circonscriptions pourrait être en partie lié à des incitatifs financiers en fonction de l’aptitude de la circonscription à augmenter le nombre de ses membres.
C. La diversité québécoise
i) Constats
Un objectif clair, des résultats mitigés
- Le rapport du Chantier sur le parti de 2004 affirmait : « Les néo-Québécois, souvent arrivés au Québec à l’âge adulte, n’adhèrent pas spontanément au discours souverainiste traditionnel. Il est fondamental pour un Parti Québécois refondé de faire la promotion de la souveraineté au sein de cette population avec un discours neuf et résolument inclusif. » J’ai lu ce passage à certains jeunes pour leur demander si, à leur avis, cet objectif avait été atteint durant la période 2006-2016. « Poser la question, c’est y répondre. »
Rendre le projet québécois invitant, signe de multiculturalisme?
- Pour certains membres du Parti Québécois, s’intéresser à l’inclusion sociale des communautés culturelles, à leur réalité et à leurs besoins, et les inviter à participer au Parti Québécois équivaut à souscrire à une démarche dite « multiculturaliste ». Alors que le multiculturalisme propose la coexistence de diverses cultures sans qu’il y ait nécessairement d’interactions entre elles ni de processus d’intégration dans la société, ce dont il est question, ici, c’est d’ouvrir l’identité québécoise à tous les Québécois pour faire en sorte que nous soyons nombreux à tenir le drapeau et à veiller à nos propres intérêts communs. Il s’agit donc pour le parti de rebâtir des ponts avec certains groupes pour que la fierté et l’identité québécoises soient partagées par tous. Ne pas agir en ce sens serait encourager le modèle multiculturaliste, c’est-à-dire confiner certaines communautés à un isolement démocratique et social.
Être Québécois à part entière
- La diversité culturelle rencontrée veut être québécoise à part entière. Ses membres en ont assez de se faire demander d’où ils viennent ou de se faire accoler l’étiquette « minorité visible ».
- L’une des composantes essentielles de l’identité québécoise est l’emploi. Le thème qui est revenu le plus souvent est la discrimination à l’emploi et la non-reconnaissance des compétences des Québécois d’adoption. Après 15 ans de pouvoir libéral, le taux de chômage des Québécois d’adoption est anormalement plus élevé que dans l’ensemble de la population, ce qui constitue une préoccupation majeure.
- Au fil des consultations à ce sujet, j’en suis venu à la conclusion qu’il est très difficile de bâtir une identité commune si une société maintient sans broncher des injustices vis-à-vis certains groupes, par exemple un taux de chômage trois fois plus élevé au sein de certaines communautés dont bon nombre des membres sont pourtant très qualifiés.
Le PQ absent sur le terrain
- Alors que les libéraux sont omniprésents dans toutes les jeunes chambres de commerce, dans les regroupements des diverses communautés culturelles et les autres réseaux non partisans, le PQ est presque invisible. Une meilleure présence dans les jeunes chambres de commerce aurait sûrement permis d’obtenir des réponses plus proactives de la part de ces dernières dans le cadre de la tournée Osez repenser le PQ.
- Les groupes rencontrés étaient très reconnaissants de cette démarche de la part du PQ : « C’est la première fois que je vois le PQ s’intéresser à nous. Nous sommes très contents. » À presque toutes les rencontres, les participants demandaient qu’il y ait des rencontres d’échanges et de réflexion avec le PQ sur une base plus régulière.
- Particulièrement dans la région de Montréal, le PQ n’a pas beaucoup de députés ni de ressources, ce qui exacerbe le problème de présence.
- Il s’est installé une logique défaitiste chez certains militants, selon laquelle certains groupes ne voteront jamais PQ et qu’en ce sens ça ne vaut pas la peine de leur parler.
- Il n’y a pas, au sein du PQ, de calendrier des activités importantes des communautés culturelles; donc, il n’est pas étonnant qu’on n’y soit pas présents.
- Plusieurs personnes rencontrées pensent que le PQ a complètement abandonné certaines circonscriptions parce qu’elles ne voteront jamais PQ. Les participants soulignent que la dynamique serait peut-être différente si nous étions dans un régime proportionnel mixte.
- La diversité n’est pas dupe et comprend que les libéraux les instrumentalisent et amènent au Québec son lot de manquements importants à l’éthique mais, à défaut de connaître des péquistes, ils acceptent le discours libéral, notamment celui de la peur de la souveraineté.
Le PQ n’est pas un parti pour moi
- Bien que le PQ soit composé d’une certaine diversité, elle demeure insuffisante pour que les non-membres issus des communautés culturelles puissent s’y reconnaître et s’identifier au parti.
- Tant les participants membres que non membres sont d’accord avec l’affirmation qu’il faut changer cette dynamique.
Diffamation contre le PQ
- Chez certaines communautés, j’ai constaté une réticence à participer à Osez repenser le PQ : « J’ai souligné à des collègues de mon organisme communautaire que je participerais à une rencontre du PQ ce soir, et leur réaction fut de me dire : « pourquoi parler à des gens qui sont pour la discrimination? » Ce genre de témoignage fut corroboré à plusieurs reprises.
- Cette réputation découle non seulement de l’absence de représentants du PQ dans ces sphères, mais est également alimentée par ce que les représentants d’autres partis répètent en boucle à propos du PQ, à savoir que c’est un parti opposé à la diversité culturelle.
- Cette réputation du PQ, bâtie par d’autres formations politiques, agit comme une prophétie autoréalisatrice : les autres partis répètent aux communautés culturelles que le PQ est raciste, ce qui amplifie le phénomène d’absence de diversité au sein du PQ.
- Le PQ, aux yeux de certains participants non membres, présente une menace à leurs libertés et à leurs intérêts. Ils souhaiteraient plutôt un PQ qui favorise leur liberté en luttant contre les injustices vécues dans leur quotidien – notamment la discrimination à l’emploi – et en luttant contre les inégalités socioéconomiques.
Manque de constance dans l’engagement
- Les tentatives de collaboration entre le PQ et la diversité culturelle du Québec ne datent pas d’hier. En 1975, le résumé du programme du PQ était traduit en grec, en italien, en portugais, en arabe et en espagnol. Toutefois, le caractère discontinu de l’engagement du PQ dans cette démarche a été souligné à plusieurs reprises, notamment par les membres de longue date.
- Le constat selon lequel l’approche et l’intérêt du PQ pour les communautés culturelles ont été influencés par les intentions de vote à court terme de chaque communauté a été énoncé par les participants, qui concluent qu’il vaut mieux bâtir une approche à long terme et indépendante des intentions de vote à courte échéance.
Plusieurs membres de la diversité empathiques envers le destin national québécois
- Plusieurs participants sont très au fait des méfaits du colonialisme et très sensibles à l’argument de la nécessité d’être maîtres chez nous. Ils veulent cependant sentir qu’ils font tout autant partie de ce destin national que les autres Québécois.
Améliorer sa qualité de vie avant l’indépendance
- Cependant, pour une grande partie des membres de la diversité rencontrés, il est difficile de se pencher sur la question de l’indépendance et du bien commun, alors qu’on vit dans la précarité et l’incertitude. Certains Québécois d’adoption qui ont connu la pauvreté dans leur pays natal sont à l’étape d’assurer leur sécurité financière au Québec, ce qui veut dire qu’ils ont d’abord et avant tout « besoin d’une job ».
- « Qu’est-ce que le PQ va faire concrètement pour moi, c’est une question de base qui est légitime », affirmait l’un des participants.
La charte des valeurs a créé une méfiance
- Bien qu’une grande majorité des participants soient en fait très réceptifs à la notion de laïcité, la manière dont le débat de la charte des valeurs a été conduit leur fait craindre l’instrumentalisation de certains enjeux ou groupes de la population à des fins électorales. Les groupes rencontrés ressentent de la solidarité à l’égard des Québécois musulmans, ils se reconnaissent dans les problèmes vécus par cette communauté : une stigmatisation dans un contexte d’inégalités économiques et de discrimination à l’emploi.
- Ils auraient préféré qu’on ne parle pas de « valeurs québécoises », mais simplement de laïcité.
Plusieurs intervenants auraient souhaité que les centres d’orientation et de formation des immigrants (COFI) ne disparaissent pas
- Les COFI permettaient un apprentissage de la langue, certes, mais aussi l’apprentissage du fonctionnement de la société québécoise et de ses mentalités. Il créaient également un réseau d’entraide entre Québécois et immigrants.
- Le régime actuel crée une société discriminatoire de toutes pièces en ne donnant pas les outils aux immigrants pour s’intégrer et trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences.
La très grande majorité des membres du Parti Québécois rencontrés sont en faveur d’une plus grande diversité au parti :
- Il existe parmi les membres du parti rencontrés une volonté affirmée et sincère d’inclure le mieux possible la diversité du Québec dans le parti. De quelle manière il sera possible d’atteindre cet objectif demeure par contre une question ouverte.
Fierté d’être francophone et francophile
- Pour plusieurs personnes issues des communautés culturelles et non membres du parti, le fait d’être francophile et de contribuer au rayonnement du français au Québec est source de fierté.
La diversité voudrait embarquer dans un PQ inclusif, certes, mais aussi fier et sûr de lui
- J’ai recueilli les commentaires suivants de la part d’anciens membres ou de non-membres du parti issus des communautés culturelles : « Est-ce que le PQ veut vraiment gagner? Ils n’agissent pas en ce sens, ils sont plutôt guidés par la peur. »
- « La honte d’être Québécois francophone n’est pas très attrayante pour la diversité. Le PQ aurait intérêt à être plus fier de lui-même. »
Une forte proportion de jeunes Québécois a un bagage identitaire mixte
- Les participants ont souligné la proportion grandissante d’enfants nés au Québec qui ont un héritage culturel double ou triple, ce qui rend à leurs yeux la notion de nationalisme ethnique complètement dépassée.
Être clair sur ce qu’est être Québécois
- La question de savoir ce qu’est un Québécois est revenue régulièrement et, aux yeux de plusieurs participants, le PQ aurait intérêt à réitérer sa définition de « Québécois » et de « Québécoise », de sorte que la diversité comprenne que notre définition de Québécois l’inclut sans l’ombre d’un doute.
- La notion d’identité québécoise est fortement liée aux enjeux de discrimination : « J’ai un accent et un nom de famille difficile à prononcer, et en immigrant ici, j’ai accepté que je serais partiellement Québécois. Mais mon fils, né ici qui va à l’école en français, sera-t-il vraiment et pleinement Québécois, ou fera-t-il partie d’une autre classe de citoyens? »
La corruption n’est pas le meilleur argument
- Pour certains participants nés dans des pays en voie de développement, l’argument de la nécessité de se débarrasser de la corruption libérale n’est pas convaincant car à leurs yeux « la corruption il y en a partout, il y en aura toujours et il y en a beaucoup plus dans mon pays d’origine ».
Le processus d’immigration nie la spécificité québécoise
- Le processus d’immigration crée un lien avec le Canada seulement et prépare au multiculturalisme : « on m’a dit : au Canada, vous n’avez pas à vous intégrer, vous pouvez être qui vous êtes sans avoir à vous adapter ».
Intersectionalité des enjeux
- Les moins de 40 ans sont très influencés par la présence ou non de diversité dans le parti et vice-versa. Quand la diversité culturelle se sent vexée, on constate que les Tremblay et les Forget de ce monde le sont aussi, car notre société est de plus en plus mixte, moins segmentée par communautés.
Méconnaissance du Québec
- Selon le témoignage de certains participants, plusieurs Québécois d’adoption ont une méconnaissance du Québec à l’extérieur de Montréal et n’ont pas beaucoup voyagé à travers le Québec.
Gérer le message sur le nombre d’immigrants
- Bien qu’ils reconnaissent le droit légitime du Québec d’augmenter ou de diminuer le nombre d’immigrants reçus par année, certains participants notent qu’aux yeux des communautés culturelles, toute proposition ayant pour objectif de réduire le nombre annuel d’immigrants est reçu comme étant un message contre les Québécois d’adoption.
Reconnaître la peur légitime de l’intégrisme religieux et travailler sur des solutions constructives
- Suivant les non-membres consultés, faire taire la population et ne pas reconnaître la légitimité de ses appréhensions vis-à-vis l’islam radical ou d’autres formes d’intégrisme religieux ne fait qu’aggraver les difficultés d’intégration. Il faut plutôt reconnaître la peur des gens, mais la canaliser vers des démarches constructives, notamment du maillage et des projets collaboratifs avec les Québécois musulmans.
- Il y a également intérêt à mettre en lumière la montée du conservatisme, voire de l’intégrisme, au sein des autres religions monothéistes : les mouvements conservateurs des autres religions confinent également des femmes à des rôles et à des tenues vestimentaires prédéterminés. Ainsi, il convient de cesser de stigmatiser les Québécois musulmans et plutôt de jeter un éclairage global sur les enjeux de laïcité et d’égalité homme-femme dans le cadre de la montée du conservatisme religieux.
Une diversité au sein du PQ aurait pu aider à mieux parler de laïcité
- Dans la mesure où une majorité des participants rencontrés sont en faveur d’une laïcité, on retrouve un sentiment partagé que si la base militante du PQ avait été plus diversifiée durant la période 2012-2014, les difficultés vécues lors des élections de 2014 auraient été évitées, car les positions auraient été plus nuancées, mieux expliquées et mieux adaptées à des réalités qui, pour l’instant, ne sont pas suffisamment représentées dans le parti.
ii) Propositions
60. Mettre en marche un programme de 100 ambassadeurs du PQ qui assureront une présence constante et continue auprès de la diversité : Ces ambassadeurs devraient être présents et en dialogue sans chercher quoi que ce soit ni attendre quelque chose en retour, simplement parce que nous sommes humanistes et démocrates. Dans l’esprit de la pensée de Kant, il s’agit de servir ces Québécois « comme une finalité en soi et non pas comme un moyen ». Cette présence permettra de tisser des liens dans une perspective à long terme, de mieux comprendre des réalités du Québec qui, pour l’instant, ne sont pas bien représentées au sein du PQ, et de contrer la désinformation que font les libéraux. Les exemples d’Agnès Maltais ou de Louise Harel pourraient permettre d’établir les meilleures pratiques pour ces 100 ambassadeurs et il serait à ce titre très important d’assurer une stabilité dans l’implication des ambassadeurs car le lien de confiance est le plus souvent très intuitu personae : « C’est n’est pas le parti qu’on regarde c’est la personne ».
61. Faire de la lutte à la discrimination à l’emploi, au racisme et au profilage racial une priorité dans notre campagne de 2018 : Non seulement le PQ doit il réinvestir dans un plan de prévention du racisme et d’intégration au marché du travail, mais au lieu de prendre des mesures mur à mur, le plan pourrait s’adapter à la réalité de chaque communauté, car chacun des groupes rencontrés ne fait pas nécessairement face aux mêmes défis. Le PQ devrait à ce titre adopter un discours fort sur la réussite des immigrants et sur le fait qu’un potentiel économique et social énorme dort et ce en raison de l’inaction des libéraux, qui ne permettent pas au capital humain des Québécois d’adoption de réaliser son plein potentiel. Suivant les commentaires recueillis, un tel plan ne devrait pas reporter aux calendes grecques le changement mais plutôt offrir des mesures tangibles et efficaces dès 2018. Le PQ doit en quelque sorte briser l’association malsaine que certains font entre PQ et racisme (une allégation qui est non fondée lorsqu’on interroge les militants racisés au sein du PQ), en étant les champions de la lutte au racisme, au moment où un vent de populisme et d’extrême droite souffle à plusieurs endroits en occident. Tel qu’indiqué également dans la section sur les jeunes, la question des inégalités et des injustices vécues par les autochtones constitue une urgence au même titre que celle de la discrimination à l’emploi, car le Québec doit poser des gestes concrets au-delà des mots et se montrer cohérent vis-à-vis tous les Québécois.
62. Maintenir un calendrier des événements importants pour chacune des communautés : Les ambassadeurs devraient travailler de manière organisée et coordonnée, notamment sur la base d’un calendrier de tous les événements à ne pas manquer auprès des différentes communautés culturelles québécoises.
63. Donner à des membres de la diversité des postes importants dans le Parti : Le Parti Québécois étant résolument commis à enrayer la discrimination à l’emploi, il devrait rapidement donner l’exemple en nommant des membres de la diversité à des postes clés dans le parti.
64. Embaucher des membres de la diversité à titre d’attaché politique ou agent de liaison à l’Assemblée Nationale : Dans la même perspective, le Parti Québécois devrait rapidement embaucher des membres de la diversité dans son personnel politique et rendre public ces embauches.
65. Présenter des candidats racisés et issus des communautés locales dans des comtés gagnables dès 2018 : Le Parti Québécois a définitivement besoin de députés issues de la diversité dans une proportion représentative de la société québécoise et la seule façon d’arriver à cet objectif est de présenter des candidats dans des circonscriptions prenables.
66. Être en dialogue constant avec les Québécois musulmans et envoyer un message clair de soutien et de collaboration : La section suivante a été rédigée avant l’attentat de Québec : « Lors de son départ, Barack Obama a énoncé clairement qu’il voulait protéger les citoyens américains musulmans; nous devrions faire de même. Nous devrions faire un effort particulier pour avoir une discussion sur la laïcité avec les nombreux musulmans qui croient en ce principe mais qui n’ont pas apprécié d’être le dommage collatéral de la campagne sur la charte des valeurs québécoises. Le PQ doit activement tendre la main aux musulmans modérés et progressistes, qui forment la vaste majorité des Québécois musulmans ». Après l’attentat de Québec, j’ajouterais que le PQ devrait développer un plan conjoint avec la communauté musulmane de prévention contre la stigmatisation des musulmans, tout comme un plan de prévention de la radicalisation. Plus nous serons unis avec les musulmans laïques ou modérés qui forment la majorité des Québécois musulmans, plus nous serons en mesure de faire respecter les fondements de notre société et de promouvoir la paix sociale.
67. Insister sur la lutte contre les inégalités sociales : Démontrer le lien entre les valeurs péquistes : contrer les injustices et les inégalités sociales, d’une part, et l’approche d’entraide auprès des Québécois d’adoption que nous initierons d’autre part. La diversité est souvent victime de précarité socioéconomique et il n’y a qu’un gouvernement social-démocrate pour l’aider. L’austérité libérale a causé du tort aux communautés culturelles et cela doit être démontré clairement. Les libéraux ont créé de toutes pièces, au cours des 15 dernières années, une société discriminatoire et inéquitable et le mouvement souverainiste a l’occasion de convaincre la diversité et d’unir tous les Québécois dans une démarche vers une société plus juste, équitable et libre. À ce titre, le PQ doit mettre en lumière le lien entre la corruption et un faible développement économique, mais surtout faire réaliser à la diversité que c’est le PQ qui a réduit les inégalités et mis en place de nombreux programmes sociaux, permettant à tous de vivre dans une société équitable et, de ce fait, sécuritaire, puisque moins d’inégalités signifie également moins de criminalité.
68. Mettre en valeur le leadership mondial et la qualité de vie élevée des petites nations : L’argument qui revient souvent contre la souveraineté et le PQ est qu’en soustrayant le Québec du Canada, on s’affaiblit. Cette image de soustraction doit être nuancée en démontrant que les pays de petite taille réussissent mieux sur le plan économique et social que plusieurs grandes nations, leur gouvernance et leur réputation internationale étant plus facilement gérable que celles d’une grande fédération : « bigger is not always better ». L’autre argument qui revient souvent est celui selon lequel certains immigrants ayant connu des conflits ailleurs dans le monde sont à la recherche de stabilité. Le PQ doit à ce titre démontrer que le maintien artificiel du Québec dans le Canada place le Québec dans une situation d’instabilité et de corruption chroniques, et que seul le dénouement de ce chapitre par le biais de la constitution d’un pays procurera une réelle stabilité durable.
69. Transformer le PQ comme vecteur d’identité québécoise pour les Québécois d’adoption : Inviter activement des Québécois d’adoption à participer au Parti Québécois, notamment par un programme de jumelage entre des militants déjà membres et des non-membres du parti.
70. Nommer ce que le PQ a fait pour la diversité : Peu de gens savent que le Parti Québécois est le premier parti à avoir fait élire un député racisé et le seul parti à avoir fait nommer des juges racisés (2). C’est aussi Jean-François Lisée qui a initié des négociations pour l’équivalence des diplômes pour les pays du Maghreb (malheureusement les libéraux n’ont pas donné suite à cette initiative), pour ne nommer que ces réalisations. Il est important de mentionner à ce titre que nous avons décidé de revenir à nos valeurs fondatrices de manière non équivoque et que si d’autres formations veulent jouer dans le populisme intolérant, c’est leur problème. Montrer le côté « gagnant-gagnant » d’une association entre le PQ et les Québécois d’adoption, en ciblant les moyens : des dépliants spécifiques sur ce sujet et une campagne ciblée sur les médias sociaux.
71. Véhiculer une notion d’appartenance au Québec inclusive et invitante : Une portée inclusive et invitante du terme «Québécois» doit être répétée régulièrement pour changer le doute ambiant : si tu travailles à faire avancer le Québec, tu es Québécois. Faire en sorte que tous les Québécois aient la certitude qu’ils sont des Québécois ou des Québécoises à part entière.
72. Réimprimer des passeports québécois : Des militants de longue date m’ont montré des passeports québécois datant du temps de René Lévesque. Nous pourrions réimprimer des passeports et y inscrire ce que le PQ a fait pour la diversité québécoise depuis sa naissance et ce qu’il compte faire lorsque le Québec deviendra un pays.
73. Être très actifs, même dans les circonscriptions non gagnables : La mixité de la société québécoise fait en sorte que le travail dans une circonscription influence les résultats obtenus dans les autres circonscriptions. De plus, dans une perspective souverainiste, toute différence positive sur le taux d’appui au projet de pays compte peu importe la circonscription ou l’appartenance ou non à une communauté culturelle.
74. Vers un « ostie de bon gouvernement » – la diversité québécoise au cœur de la solution : Les néo-Québécois, par leur expérience du colonialisme et de la corruption, peuvent générer des solutions à notre impasse démocratique et identitaire. Une partie du «off-congrès» du PQ y serait donc consacrée dans le cadre d’un atelier intitulé : Vers un ostie de bon gouvernement : la diversité québécoise au cœur de la solution.
75. Faire renaître le conseil interculturel : Le conseil organisait des évènements pour que les questions de diversité soient discutées de manière plus calme et intelligente que ce qu’on retrouve parfois dans les médias traditionnels et sur les médias sociaux. Le Québec a grandement besoin d’espaces de dialogue constructif par les temps qui courent.
76. Des mesures pour briser l’isolement des femmes qui arrivent au Québec : Le Parti Québécois devrait être activement impliqué dans la cause de l’égalité homme-femme et devrait par conséquent proposer des mesures concrètes visant à briser l’isolement et la pauvreté chez les femmes qui viennent d’arriver au Québec. Un engagement à atteindre la parité hommes-femmes au Conseil des ministres et dans la députation allait de soi pour plusieurs participants, mais devrait faire l’objet d’un engagement ferme du parti.
77. Faire de la langue et de la culture des points de convergence pour tous les Québécois, notamment en créant un collectif de la diversité francophile : Regrouper la diversité autour de sa fierté du français et du rôle positif qu’elle joue pour la langue française au Québec. À ce titre, le Parti Québécois devrait souligner dans ses communications l’apport de plusieurs communautés à notre langue française québécoise. La francophilie est décrite par les participants comme un point de convergence de tous les Québécois, plus porteur que les débats sur les tenues vestimentaires, par exemple.
78. S’intéresser aux enjeux internationaux qui touchent la diversité québécoise : Le Parti Québécois pourrait par exemple mettre sur pied une agence de solidarité internationale et travailler avec la diversité québécoise à l’amélioration de la qualité de vie des compatriotes de nos Québécois d’adoption.
79. Prévoir dans le programme du parti une plus grande présence de la diversité dans les sociétés d’État et aux les C. A. d’organismes parapublics : Des participants suggèrent à ce titre de prendre exemple sur la STM.
80. Faire renaître les COFI ou leur équivalent : Plutôt que de laisser l’immigrant se perdre entre plusieurs guichets, recréer un environnement social à un seul endroit qui favorise l’intégration et la réussite. Cet environnement donnerait une place importante à l’intégration sur le plan culturel et des mentalités propres au Québec.
81. Donner au PQ des outils qui indiquent comment, concrètement et sur une base individuelle, il va améliorer la vie de tous les Québécois : Par exemple, faire un petit dépliant qui explique « voici ce qu’on a fait pour vous » et « voici ce qu’on va faire au prochain mandat ». Un autre dépliant pourrait expliquer comment le projet de pays est inclusif et permet de bâtir un monde meilleur, exempt de colonialisme et de racisme.
82. Dire non au modèle multiculturaliste, mais être irréprochable dans notre démarche de concordance culturelle : Briser cette étrange croyance parmi certains citoyens que les immigrants vont se sentir canadiens, montréalais, mais jamais québécois. Il est possible qu’un jour, les Québécois d’adoption se sentent d’abord et avant tout québécois mais cela dépend largement des gestes faits par le PQ. Le premier geste est de présumer de la bonne foi de chaque communauté culturelle; c’est à tout le moins ma conclusion après près d’une centaine de rencontres. Le thème «briser l’isolement et la division pour donner lieu à un réel vivre-ensemble» pourrait être mis en avant en ce sens.
83. Promouvoir les projets de cocréation culturelle dans le programme du PQ : Une bonne manière de générer de l’identité partagée est de mettre en avant des projets communs. Le Québec doit bâtir une identité partagée fondée sur des projets à l’intersection de plusieurs communautés constitutives du Québec, particulièrement sur le plan culturel.
84. Faire appel aux Québécois d’adoption dans l’achèvement de notre destin national : Demander aux néo-Québécois, particulièrement à ceux qui ont connu le méfait du colonialisme et de la corruption, d’être empathiques envers le destin des Québécois qui ont connu et continuent de connaître leur part de racisme et de problèmes structurels dus à l’ordre canadien. Or, mes rencontres avec la diversité m’ont convaincu que la seule façon d’arriver à cette collaboration est d’être nous-mêmes empathiques envers eux, envers leurs difficultés et leurs craintes et, surtout, en s’enlevant de la tête ce que les fédéralistes nous ont inculqué, à savoir que l’immigration allait rendre le projet de pays obsolète en raison d’une absence d’intérêt et d’empathie de l’immigration envers les Québécois. « Tant que leurs problèmes ne deviendront pas nos problèmes et vice-versa, je vois pas comment il peut y avoir un nous », me disait un participant. Ma conclusion préliminaire, c’est qu’au contraire, les Québécois d’adoption aspirent à être Québécois, mais qu’il faut remplacer la peur par l’empathie.
85. Faire des programmes d’échange entre les étudiants des diverses régions du Québec, tant au secondaire qu’au cégep : Le programme, qui existe déjà sous forme embryonnaire au niveau du cégep, favoriserait la concordance culturelle et la mixité au Québec, tout en s’attaquant à la méconnaissance du Québec par les Montréalais d’adoption.
86. S’impliquer dans les centres d’accueil d’immigrants : Les péquistes à la retraite pourraient choisir de s’impliquer dans les centres d’accueil d’immigrants partout à travers le Québec. Sans pour autant parler de politique, nos membres pourraient s’assurer que leur intégration se passe bien et tisser des liens d’amitié.
87. Faire renaître les programmes de visite de Québec et de l’Assemblée nationale pour les nouveaux arrivants : Jadis, des voyages à Québec étaient organisés pour les néo-Québécois pour en apprendre sur l’histoire du Québec et sur le fonctionnement de notre démocratie; un tel programme devrait revoir le jour.
88. Rendre essentielle et obligatoire la cérémonie d’accueil du Québec dans le cadre du processus d’immigration : Cette cérémonie leur souhaiterait la bienvenue au Québec, bienvenue dans notre projet différent parce que francophile, égalitaire et démocratique. Ce serait une occasion de célébrer le processus de naturalisation des immigrants par le gouvernement du Québec : un certificat symbolique, un certificat d’assurance maladie et la remise d’autres éléments constitutifs de notre citoyenneté. On pourrait à ce titre s’inspirer des meilleures pratiques de certains députés au PQ, notamment Véronique Hivon, qui organise de telles cérémonies dans Joliette.
89. Occuper les médias des communautés culturelles : Ces médias seront très heureux de travailler avec des péquistes et contribueront à ce que le PQ fasse valoir ses idées, au même titre que les autres partis.
90. Participer aux activités des jeunes chambres de commerce : On retrouve des dizaines de jeunes chambres de commerce liées à la diversité culturelle québécoise et le PQ devrait s’impliquer activement dans ces milieux de bâtisseurs économique, qui, pour l’instant, sont sous un monopole politique libéral.
91. Camp d’été sur le Québec, son histoire et son avenir : Inspiré de l’École d’été de l’INM, un camp d’été financé par des philanthropes pourrait porter sur le Québec et jumeler des jeunes Québécois d’adoption à des Québécois impliqués dans notre société civile.
92. L’indépendance est et devrait être expliquée en tout temps comme un projet essentiellement antiraciste : L’idée est de mettre fin à un régime colonial qui est toujours ouvertement raciste et discriminatoire à l’endroit des francophones tout comme des Autochtones. Colonialisme et racisme vont de pair, et le projet canadien depuis 1995 est de diviser sur une base raciale, culturelle et linguistique pour mieux régner : cette réalité se doit d’être en avant auprès de gens qui, pour l’instant, n’en ont pas conscience.
93. Parler à tout le monde : Plusieurs Québécois d’adoption ne sont pas communautaristes, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas d’appartenance active à une association représentant leur communauté culturelle. Le PQ ne doit pas en ce sens limiter ses actions aux présidents d’association, de chambre de commerce et aux leaders religieux : il ne faut pas voir les porte-paroles de communautés culturelles- qui, parfois, agissent en lobbys, car ils ont été habitués au clientélisme libéral- comme les seuls ponts de communication avec la diversité, mais également cibler les individus forts et vertueux de chaque pan de notre société. « Qu’est-ce que ça coûte de dire directement et individuellement à des Québécois d’adoption : on aimerait que tu te joignes à nous? », me demandait un participant.
D. Les entrepreneurs et les gens d’affaires
i) Constats
Il existe un malaise dans la communauté des affaires à s’afficher péquiste ou souverainiste
- Les gens d’affaires souverainistes se cachent, de peur de perdre des clients ou leur emploi. Il existe une perception selon laquelle une personne sérieuse en affaires n’est pas souverainiste.
- Même pour les personnes les plus politisées, il existe une honte ou une peur de s’associer à la politique partisane. Il est conseillé de se dire apolitique en affaires.
- La liberté d’expression politique est admise afin de défendre le fédéralisme, mais niée afin de promouvoir la souveraineté.
Les gens d’affaires sentent que la politique est déconnectée de leurs réalités
- Il n’y a plus ou il reste peu de sphères de dialogue entre les gens d’affaires et les partis politique. Le gouvernement doit pouvoir obtenir de la rétroaction dans toutes les régions du Québec sur ses stratégies économiques autrement qu’au travers des lobbys.
- Il y a un manque de hubs qui favorisent l’innovation.
- Les gouvernements n’incluent pas assez les gens d’affaires dans l’élaboration de leurs programmes, ce qui se traduit par un manque de compréhension de leurs besoins.
- Les gouvernements élaborent des programmes «murs à murs», destinés à l’ensemble du Québec, alors que des interventions et des politiques ciblées, adaptées aux petites structures et aux réalités de chacune des régions sont nécessaires. Il faut s’efforcer de donner les moyens d’agir aux organisations locales plutôt que d’appliquer des solutions uniques par le biais des ministères qui sont loin du terrain.
Le PQ n’est pas assez présent sur le terrain
- Le PQ n’est pas assez proche des réalités des gens d’affaires sur le terrain. Il n’a pas assez de liens avec les entrepreneurs et les différents cercles d’entrepreneurs pour être au fait de leurs besoins.
- Les attachés politiques ou autres représentants du PQ sont souvent absents du terrain, alors que les autres partis politiques sont représentés et à l’écoute. Les entrepreneurs et autres gens d’affaires qui seraient autrement enclins à avoir un dialogue avec le PQ sont plutôt sous l’impression que le PQ n’a pas besoin d’eux ou ne se soucie pas d’eux.
- Il existe une perception des gens d’affaires que le PQ est plus préoccupé à critiquer les autres partis qu’à reconnaître les bons coups, à embarquer et à participer dans les projets créés par les autres partis. Cela renforce l’idée que la préoccupation première du PQ n’est pas de servir les intérêts des gens d’affaires.
Il y a un manque d’aide et d’accompagnement pour les entreprises québécoises
- L’accompagnement à l’exportation des entreprises québécoises est considéré inexistant par les gens d’affaires, alors que les entreprises étrangères prennent d’assaut le marché québécois.
- Il manque de mentorat pour les entreprises existantes afin de leur permettre de croître et de devenir des joueurs majeurs.
- La bureaucratie est beaucoup trop lourde pour les entrepreneurs.
- Il existe un manque d’accompagnement des entrepreneurs qui désirent acquérir des entreprises québécoises afin qu’elles demeurent au Québec.
Il y a un besoin et un désir pour le retour de l’État stratège et interventionniste
- Les gens d’affaires sont ouverts au retour de l’intervention de l’État suite aux dernières années d’austérité.
- Ils croient en l’État qui dirige et qui s’implique plutôt qu’en l’État qui se désinvestit pour baisser les impôts.
- Le PQ, qui était un gouvernement réformateur, est devenu trop institutionnel, figé et conservateur.
Les gens d’affaires ont des réserves quant à la stabilité au PQ
- La stabilité est un élément clé pour les gens d’affaires et il y a une impression que le seul parti stable au Québec est le PLQ.
- Le PQ donne l’impression de gouverner de manière impulsive sur des coups de tête, ce qui nuit son l’image (ex. idée de l’impôt rétroactif).
- Le PQ ne se présente pas comme un parti uni et stable, contrairement au PLQ. Des députés font des sorties publiques non concertées et se critiquent entre eux (ex. course à la chefferie). Cela nuit à la perception d’unité du parti.
- Le PQ est parfois perçu comme un parti nerveux qui cherche l’instantanéité de la nouvelle et manque de préparation. Il passerait plus de temps à éteindre des feux qu’à bâtir des idées.
- Le PQ veut faire un pays, mais semble avoir de la difficulté à s’organiser lui-même.
Il y a un manque d’information sur les avantages de la souveraineté
- Plusieurs gens d’affaires voient les discussions entourant l’indépendance comme étant la source de l’instabilité économique du Québec et la cause de la centralisation des affaires vers Toronto, ce qui leur nuit. Ils ne veulent pas de cette instabilité.
- Ils sont prêts à considérer l’indépendance comme un moyen, mais pas comme d’une fin en soi, un objectif absolu. Le but est d’abord d’aider et de faire croître le Québec, pas de faire l’indépendance à tout prix, au détriment de ses meilleurs intérêts économiques.
- Ils sont réceptifs à l’idée de prendre un risque pour le bénéfice des intérêts économiques du Québec, plutôt que de dépendre des nations étrangères ou de Toronto.
- Une image de marque et une stratégie économique québécoises permettraient aux entreprises et aux gens d’affaires québécois de rayonner à l’étranger.
ii) Propositions
94. Mettre sur pied un comité consultatif économique (voir proposition 23).
95. Parler de progrès économique d’un Québec indépendant dans le contexte d’une économie globalisée : On doit démontrer que l’ouverture sur le monde passe davantage par le Québec que par le Canada. L’indépendance permettrait au Québec d’obtenir des sièges et de bâtir des liens directs à l’international, permettrait la création d’une image de marque pour le Québec et favoriserait le rayonnement des entreprises québécoises à l’échelle mondiale. Il faut mettre en lumière l’impulsion qui découlerait d’être désormais véritablement maîtres chez nous.
96. Parler de l’importance de la prise de risque pour obtenir un retour sur l’investissement : On doit livrer un message clair, appuyé d’un rapport d’analyse sur la balance risques/bénéfices liée à la séparation du Québec. Il faut, d’une manière transparente, parler des risques réels de la séparation et des bénéfices attendus. Les gens d’affaires sont prêts à prendre des risques pour obtenir des avantages à long terme, en autant que le gouvernement agisse de manière transparente et qu’ils aient l’impression de faire un choix éclairé. Il faut démontrer, par un historique d’économie mondiale, qu’il y a des perdants et des gagnants dans le présent cycle de mondialisation et que les gens d’affaires font partie de la stratégie à adopter pour gagner.
97. Faire de la différence québécoise un avantage concurrentiel : On doit favoriser cette différence et refuser la standardisation canadienne et nord-américaine, de sorte que la spécificité québécoise devienne une source d’enrichissement, comme c’est le cas pour plusieurs petites nations prospères, et non un boulet ou une honte dont on cherche à se libérer.
98. Parler des limitations qui découlent de la dépendance économique actuelle du Québec : Les gens d’affaires comprennent bien l’importance de l’indépendance financière de leurs entreprises. De la même manière qu’ils ne voudraient pas être dépendants d’un seul client ou bailleur de fonds, le Québec doit jouir de la liberté économique nécessaire à sa croissance.
99. Montrer comment le maintien du Québec dans le Canada contribue à un climat d’instabilité et constitue un frein à notre progrès : Il existe au Québec une instabilité chronique ponctuée de corruption qui nuit à l’entrepreneuriat et fait stagner le Québec. Il faut développer l’argumentaire que c’est le maintien du Québec dans le Canada, plus que la peur de la séparation, qui est la source de cette instabilité chronique et qui constitue un frein à notre progrès. L’indépendance mettrait un terme à cette instabilité, pour de bon.
100. Renverser l’idée reçue selon laquelle le départ des sièges sociaux est causé par les discussions entourant la souveraineté : Plusieurs participants croient que la centralisation des affaires à Toronto est plutôt une conséquence de la fédération canadienne et que cette centralisation était déjà amorcée dans les années 1950.
101. Avoir une présence accrue auprès des communautés d’affaires afin de créer des liens durables : Le PQ doit être présent sur le terrain de façon à créer des sphères de dialogues avec les gens d’affaires. Les représentants du PQ doivent participer aux activités offertes par les chambres de commerce, être actifs auprès des associations d’entrepreneurs et, surtout, se présenter lorsque ces organismes nous invitent.
102. Insister sur l’importance de l’éducation, de la petite enfance à l’université, sur la croissance économique du Québec et faire des études comparatives en ce sens.
103. Consulter les acteurs clés des CLD et des CRÉ sur un plan de relance des régions : En abolissant les CLD (centres locaux de développement) et les CRÉ (conférences régionales des élus), le PLQ a retiré les leviers économiques et les outils de concertations nécessaires au développement économique et à la création d’emplois en région. Le PQ doit rebâtir les liens, consulter et bénéficier de l’expertise précieuse des acteurs clés de ces organisations afin de déterminer un plan de relance économique des régions. Les nombreuses personnes qui œuvraient jadis dans ces organismes accepteraient sûrement de mettre la main à la pâte.
104. Proposer davantage d’aide et d’accompagnement aux entrepreneurs et aux entreprises du Québec : Il faut accompagner les entreprises au-delà du stade de leur démarrage. On doit soutenir les entrepreneurs afin de leur permettre d’effectuer des transitions pour devenir des joueurs majeurs. Il faut qu’ils aient accès à du mentorat et à d’autres ressources liées à l’exportation gratuitement.
105. Proposer des solutions pour réduire la bureaucratie gouvernementale des entreprises : On doit alléger la charge administrative des PME. La lourdeur et la complexité de la bureaucratie constituent un fardeau qui limite les entreprises québécoises dans leurs efforts pour étendre leurs activités. Le temps perdu est du temps qui n’est pas consacré au développement, à l’innovation ou à la création. Le plan pour les PME proposé récemment par le PQ a été bien reçu à cet égard.
106. Encourager l’entraide et le rayonnement des gens d’affaires souverainistes : On doit former et encourager la formation des cercles et réseaux d’affaires entre souverainistes afin de créer des liens et de promouvoir un esprit de coopération et d’entraide dans le milieu des affaires.
107. Faciliter l’obtention du capital de risque pour les coopératives et autres entreprises de développement durable. (À définir d’ici le dépôt du rapport final)
108. Proposer un ménage de manière à assurer une cohérence dans les crédits d’impôt. (À définir d’ici le dépôt du rapport final)
Bonjour
j`ai imprimé les 40 pages que je ne peux analyser tout de suite.
J`ai toutefois jeté un rapide coup d`oeil.
Encore une fois vous parlez plus souvent des membres du PQ
comme si les non membres étaient quantité négligeable?
J`en veux pour preuve que c`est aux membres de décider des 108 propositions ! Lesquelles ?
Voulez vous créer 100% d`entreprises au Québec avec les immigrants ?
Si oui venez me voir j`ai des idées,fort de mes 40 ans d`expérience dans l`industrie justement
J`espère pouvoir débattre de visu un jour sans pour cela être obligé de prendre une carte à un Parti.Ce n`est pas parce qu`on regarde le menu,que l`on passe commande !
Bien à vous
Jean Luc
Vous concluez en disant que nous convergeons depuis 408 ans avec les autochtones. Vous mentionnez ceux-ci sept fois dans le rapport, principalement à l’article 54 où il est question de mettre fin aux injustices envers les autochtones et de protéger avec vigueur les langues autochtones menacées.
Vous parlez de plurinationalisme, sans faire mention des onze nations autochtones avec qui nous partageons le territoire, tout en soulignant les méfaits du colonialisme…
Mais, concrètement, que proposez vous pour faire du PQ LE Parti des Autochtones et les amener à soutenir l’indépendance du Québec?
Cordialement !
Si ce message s’adresse aussi à moi; j’imagine à la suite de mon commentaire au lien suivant :
https://jflisee.org/oser-repenser-le-pq-retrouver-lesprit-daventure-faire-renaitre-lespoir/#comment-184753
Le nombre 408 et le mot plurinationalisme qui s’y trouvent ne se retrouvent pas au rapport.
Je suis heureux de l’article 54 de Paul St-Pierre Plamondon concernant les autochtones et je fais partie des beaucoup plus que 40 ans.
Quand j’écris de plurinationalisme, j’inclus les nations que je considère fondatrices du territoire dans l’ordre : les autochtones, les francophones et les anglophones. Par exemple dans un billet proposé et accepté chez Vigile Québec :
«Si l’on parlait d’indépendance comme passage obligé, à une interdépendance mondiale à réussir, pour un peuple plurinational à trois groupes de nations fondatrices : Les Premières-Nations, les deuxièmes, les troisièmes ?
Quand j’aurai à réécrire, j’ajouterais là où il se doit, autochtones, francophones, anglophones et allophones; passage obligé d’une confortable dépendance irresponsable à une interdépendance responsable humanitaire équitable.»
Merci pour votre commentaire.
Bravo Jean-François Lisée avec votre nouvelle approche. (suite)
J’avais oublié de souligner:
à la fondation du Parti Québécois plusieurs noms circulaient pour le futur nom de la fusion du Mouvement Souveraineté Association de René Lévesque et du Rassemblement National de Gilles Grégoire.
Au second tour de scrutin, c’est à la majorité de 285 voix que le nom Parti Québécois est retenu. René Lévesque et 140 autres militants avait voté en faveur de Parti souverainiste du Québec tandis que 44 votes étaient inscrits en faveur de Parti Souveraineté-Association.
Je cite:
« René Lévesque prononce un discours au terme de ces assises de fondation.
Le président commente le choix du nom de Parti québécois, un beau nom, mais chargé d’une « écrasante responsabilité », qu’il faudra porter avec dignité et travailler à mériter. »
A voir en vidéo le discours de René Lévesque lors du choix du nom du parti
http://archives.radio-canada.ca/sports/partis_chefs_politiques/clips/6138/
( à voir et à revoir pour les jeunes, le club social et tous les autres québécois)
Je me souviens !
Eh oui, vous avez aujourd’hui Jean-François Lisée l’écrasante responsabilité de faire du parti québécois,
le parti de tous les québécois !!!
Et de réaliser ce pourquoi il a été créé faire l’indépendance du Québec pour tous les québécois.
Bravo Jean-François Lisée et Paul St Pierre- Plamondon avec votre nouvelle approche.
Vous revenez ainsi aux sources de la création de ce parti le 14 octobre 1968.
Je cite:
« René Lévesque prononce un discours au terme de ces assises de fondation.
Le président commente le choix du nom de Parti québécois, un beau nom, mais chargé d’une « écrasante responsabilité », qu’il faudra porter avec dignité et travailler à mériter. »
A voir en vidéo le discours de René Lévesque lors du choix du nom du parti
http://archives.radio-canada.ca/sports/partis_chefs_politiques/clips/6138/
( à voir et à revoir pour les jeunes, le club social et tous les autres québécois)
De nombreux thèmes d’aujourd’hui sont déjà là en 1968 sur repenser le PQ
Je me souviens !
Eh oui, vous avez aujourd’hui Jean-François Lisée l’écrasante responsabilité de faire du parti québécois,
le parti de tous les québécois !!!
Et de réaliser ce pourquoi il a été créé faire l’indépendance du Québec pour tous les québécois.
Merci pour votre travail et votre nouvelle approche en 2017 après plus de 48 ans de la création de ce parti de tous les québécois!!
Toujours d’actualité.
QUOI PRIORISER
Ma réaction vise deux périodes:
1- Période avant les prochaines élections;
2- Période avant le référendum.
Période un.
Le temps commence à manquer: Il faut se concentrer sur des priorités.
La plus importante consiste à battre les libéraux.
Les stratégies en cours me rassurent soit
– Faire ressortir les carences des libéraux.
– Se rapprocher des autres partis en vue d’un combat collectif. (Tout a été dit là dessus)
Période deux.
Surprenant que des gens disent encore que le PQ ne leur ait pas présenté d’arguments en faveur de l’indépendance.
– Il y a eu les 40 études de M. Lehir
– Il existe 1738 études sur l’indépendance du Qc?
http://vigile.quebec/1738-etudes-sur-l-independance-du-Quebec
Ces 40 études et ces 1738 documents très savants sont très bien.
Maintenant, il faudrait laisser la parole à des pédagogues, des communicateurs qui vous diront que tout çà est fort indigeste.
Heureusement, le site actuel du PQ nous montre la voie.
http://mon.pq.org/outils/documents
Quel bel argumentaire !
Quel esprit de synthèse !
Quel langage accessible à tous.
Paul St-Pierre Plamondon nous montre aussi la voie au niveau du discours à présenter.
Reste à demander à nos pédagogues et nos communicateurs de produire et diffuser largement un PETIT LIVRET SYNTHÈSE DECRIVANT LE PAYS PROJETÉ.
Tout le référendum serait centré sur ce livret.
Plus personne ne pourrait dire qu’ils ne connait pas le projet de pays.
Il ne serait plus possible de diaboliser le mot référendum puisque le focus sera déplacé sur un projet très clair au sujet duquel les gens voudraient se prononcer.
Les jeunes, les membres des communautés immigrantes, les gens d’affaires et tous les autres …
ne voteront pas pour un parti
– parce qu’il a été présent à leurs activités.
– parce qu’il offre une trousse d’accueil pour les nouveaux militants
– parce qu’il met en place un plan vigoureux de transfert générationnel et de mentorat
– parce qu’il améliore la mémoire institutionnelle du parti:
(bien sûr, je caricature)
non,
– ils voteront parce qu’un PROJET est sur la table, criant d’actualité et que ce PROJET commande une réaction immédiate.
Erreurs à corriger:
« Il ne serait plus possible de diaboliser le mot référendum puisque le focus SERAIT déplacé VERS un projet très clair au sujet duquel les gens voudraient se prononcer. »
Chose certaine: M. Plamondon aura réussi à faire mal paraître le PQ, à se mettre à dos une partie des membres.
Heureusement que vous, M. Lisée, possédez le doigté pour réparer un joli dégat.
De Québec, en tout respect M. Ricard, ceci n’est pas un dégat. C’est la vérité pure et simple et rien ne sert de se cacher la tête dans le sable. Bien sûr que M. Lisée y remédiera mais il ne peut pas faire ça tout seul ! C’est à nous les membres et sympathisants de s’atteler à la tâche dans les plus bref délai. Merci.
J’ai parcouru depuis 65 minutes le rapport préliminaire Plamondon.
Réactions raisonnées avec leur part d’ignorance, de mauvaise foi et de vérités aussi.
C’est un rapport défensif et même ultra-défensif.
-Le PQ a failli. Sur un point, deux points, trois points, quatre points,etc…
-Le PQ manque d’ouverture aux minorités. Comment voulez vous battre le multiculturalisme fédéral qui nie le Québec? Et qui dit aux immigrants: vous n’avez pas besoin de vous intégrer à une nation canadienne, Le Canada permet aux immigrants d’oublier la culture d’accueil canadienne puisque le Canada est une addition de communautés. Vos coutumes, vos traditions, voire, vos religions intégrales vous les faites canadiennes.
Effectivement, comme le dit doucereusement le rapport, le PQ doit tabler sur des immigrants laïques latinos ou musulmans laïques. Les pratiquants religieux ne sont pas abordables.
Considérer les Québécois nés ici et d’origine africaine, haïtienne ou autre, puisque évidemment partout dans le monde, entre populations blanches et noires, la séparation des rapports liée à l’esclavage historique et au racisme et aux vieux préjugés détermine qu’il y a aussi un communautarisme noir au Québec, absolument moindre que ceux fondés sur les religions. Mais bref, Des raisons qui débordent évidemment du Québec font en sorte que les Haïtiens ne sont pas précisément péquistes et souverainistes non plus.
Face aux minorités culturelles, le PQ ne trouvera pas de miracles. Il peut faire mieux sans se dénaturer ou au minimum se rapprocher du Bloc de G.Duceppe qui avait réussi à faire élire des candidats des minorités.
En sachant que la laïcité, suite au retour du religieux dans le monde doit être UN CRITÈRE décisif chez UN CANDIDAT DU PQ issu des MINORITÉS.
Suite à la charte des valeurs, madame Mourani, ex député du Bloc Québécois, d’origine d’un Liban constitué de communautés fermes et convaincues n’a pas démontrée une grande considération pour la laïcité qui justement en privatisant les convictions religieuses, neutralise les passions religieuses qui font que celles ci cherchent à s’accaparer l’espace public. Un rappel fugitif de la guerre du Liban des années 70 devrait dire le terrible danger des affrontements confessionnels.
Le rapport ainsi a quelque chose de défensif donc face à un multiculturalisme et à un État fédéral canadien qui pousse à la DÉFENSIVE par son arme offensive de Radio Canada.
L’attentat de Québec concerne un individu qui a des problèmes personnels qui font sortir l’attentat de l’interprétation politique exclusive. La culpabilisation qui s’ajoute à celle puissante qu’Ottawa développe depuis Trudeau le père du fait de notre stricte existence nationale est non recevable.
Du côté des jeunes; le défaitisme de 1995 des parents souverainistes souvent, l’électoralisme aussi des L.Bouchard et Landry pour rester au pouvoir en 1998 et 2001 s’en tenant à la gouvernance, le néolibéralisme
antinational mondial, l’idéologie canadienne trudeauiste ont tous dépolitisés les jeunes du Québec davantage que de les rendre canadiens puisque le rejet des nations prime l’adhésion à un patriotisme canadien qu’un S.Harper lorsque au pouvoir a échoué à mettre vraiment en valeur sans renier réellement le multiculturalisme.
Ce qui a contribué à l’échec d’Harper qui a maintenu le fond de ce qui s’oppose à une notion de nationalisme canadien articulée à sa construction et élaboration britannique anglophone.
Les jeunes Québécois aussi tout comme les jeunes d’Occident sont divisés en sensibilité sociale et politique. Ils ne sont pas tous écologistes malgré ce qu’on avance et ne sont pas fervents d’aucune chapelle en particulier.
En Europe, aux É.U, la remise en questions du multiculturalisme dans un sens plus fortement qu’au Québec tout dépendant des angles, du libre échange et de la délocalisation d’usines davantage qu’avant, au delà -de Trump lui même qui est inégal plutôt que de le diaboliser comme Harper- hier sans qu’on y comprenne rien, de l’immigration de masse sont quoi qu’on en dise dans une virgule ou deux dans le rapport, des réalités que le PQ ne devrait pas mettre dans le placard.
Le PQ veut être souverainiste tout en étant globaliste ou mondialiste. Dans une époque où l’ordre établi reste celui du néolibéralisme multiculturel, ce qui donne le contenu idéologique de Radio Canada.
Le PQ aura de la difficulté à émerger à tenter la quadrature du cercle.
Joindre, la gauche de QS c’est rejoindre une orbite où la gauche est à la fois plus sociétale, axée sur les minorités culturelles aveuglement quitte à expédier par dessus bord la laïcité que sociale autant ce que pouvait être la gauche des années 60 et 70.
Si monsieur Plamondon trouve ringard tout ce que le PQ a été? il créé aussi ce que monsieur Bock Côté a appelé pour la révolution tranquille, le syndrome de la révolution qui a coupé tous les liens avec le Québec du Canada français de l’avant 60 quitte à rendre incompréhensible pour les -vieux canadiens français- des années 1960 à 1980 le processus que le Québec de la révolution tranquille connaissait. Ces vieux canadiens français ont fait survivre longtemps l’Union Nationale avant qu’elle ne disparaisse tout comme ils ont eu leur part pour le référendum de 1980. Rodrigue Biron, dernier chef unioniste qui a joint le PQ en 1980 a aidé pour le oui du référendum, partiellement seulement.
Tout comme Lucien Bouchard, le premier ministre péquiste le plus conservateur a frôlé comme chef du Bloc avec J.Parizeau, le oui au référendum de 95 renforcé par le soutien de M.Dumont plutôt conservateur. Dans des années 90 qui ont presque réussis l’union progressiste-conservatrice pour le pays du Québec, il faut voir qu’un parti et son engagement ne doivent pas rompre complètement avec le passé.
Que la table rase des jeunes contre les vieux, du neuf complet contre l’ancien ne sert qu’à faire disparaître de qui existe pour propulser dans le vide.
Le monde occidental actuel parie sur le présent perpétuel, les événements en succession y compris anecdotiques que les médias et les réseaux sociaux sur dimensionnent. Si l’avenir annonce que ça, nous serons alors de plus en plus foudroyés lorsque nous apprendrons l’existence de mouvements comme Al Qaida et Daesh qui nous envoient de nouveau la guerre en pleine face en Occident par le terrorisme réel ou encouragé et qui prétend nous -réapprendre à vivre-!
En 1970 lors d’une assemblée de cuisine près de chez moi, j’avais eu la chance de rencontrer, comme personnes ressources, 2 hommes que j’ai toujours admirés : MM. Jacques Parizeau et Bernard Landry. Ce soir-là, je suis tombé dans la potion magique qui me mènerait à la souveraineté du Québec. J’ai choisi cette destination et je ne me suis jamais laissé distraire par les écueils qu’on a mis sur mon chemin. J’ai toujours cru qu’il fallait faire la différence entre la destination, le but de l’expédition et le trajet à emprunter pour se rendre à bon port. Toutes le difficultés que le PQ a affrontées tout au long de son existence m’ont toujours paru comme secondaires en regard de l’idéal à atteindre. Je me levais au lendemain d’une épreuve en me disant que cette journée serait meilleure que la veille.
À plus de 75 ans, je ne me sens pas vieux, je contribue simplement à faire augmenter la moyenne d’âge de l’exécutif de la circonscription où je m’implique activement à titre de trésorier, exécutif dont près de la moitié des membres ont moins de 35 ans. …Et je rêve encore du jour où le Québec sera un pays reconnu avec toutes les attributions, les droits et les privilèges que cette reconnaissance internationale comporte.
Merci Paul, Jean-François et tous les autres. Le vrai courage est de se retrousser les manches, réfléchir et s’impliquer. J’ai choisi le Québec il y a 46 ans, et je me battrait bec et ongle pour l’épanouissement de cette société que j’aime, en sachant cet épanouissement passe par tous ceux qui y habitent, qui y travaillent, qui y élèvent leurs enfants.
Parfois je me dis que les personnes, de bonne foi, qui accrochent leur rêvent à une réalité passée se donnent inconsciemment la permission de décrocher. Le Québec de 2017 est très différent du Québec des années 70-80, et l’avenir du Québec est en avant,
Hélène
Je suis indépendantiste. Je l’ai toujours été et je le serai toujours. Mais voilà, le beau rêve est terminé. Le bon peuple y a renoncé par deux fois. Plus personne ne rêve d’indépendance. Et puis, avouons-le, les Québécois s’en câ.. de la culture et du le fait français, de la pérennité et je ne sais quoi encore. Aujourd’hui, c’est le beurre et l’argent du beurre, le reste on s’en fout. Et puis, admettons-le, les meilleures séries sont américaines, les meilleurs films sont américains et c’est cela la nouvelle culture québécoise y compris dans sa langue d’origine (comprendre l’anglais) et cela, les propagandistes fédéralistes comme Patrick Lagacé pour ne prendre que cet exemple, ne cessent de le répéter et de le diffuser massivement. Alors, ça finit par «rentrer».
De Québec, en tout respect M. Boulanger, vous ne trouvez pas que vous lancez la serviette un peu trop vite ? Vous vous dites indépendantiste alors prouvez le comme en parler autour de vous, vous impliquez plus dans le parti ( je ne connais pas votre âge cependant ). C’est avec des discours positifs qu’on va tous y arriver. On a quand même environ 6 ans pour y arriver et on a besoin de tout le monde ! Merci.
Bravo !
Rien n étant parfait, ce rapport est EXCELLENT! On y sent souffler le vent de l enthousiasme porteur d une énergie nouvelle.
Le PQ est à un tournant de son histoire et.s il ne le prend pas bien, il pourrait disparaître à court terme.
Pour survivre le PQ DOIT changer…et vite.
J ai 62 ans M.Plamondon et je ne tiens pas à voir la souverainete de mon vivant mais j aimerais bien voir prendre fin la mort de notre démocratie au Québec.
La démocratie c est bien plus que voter de temps en temps! Si le PQ veut survivre et mettre fin au règne libéral qui nous etouffe (tous comme Harper étouffait le.Canada)
Il faut que le PQ fasse revivre la démocratie interne qui le caractérisait avant qu il ne devienne un parti de pouvoir professionnel, soit avant que l aile parlementaire ne prenne toute la place et toutes les ressources. La base d un parti politique ce sont ses membres, et non ses députés!
Pas de membres = pas d avenir = pas de députés. C est tout simple.
pour faire plus bref, j ai offert mes services d ancienne avocate fiscaliste retraitee au PQ pour aider à mettre sur pied une politique fiscale progressiste à offrir aux Québécois à la prochaine élection.
J attend toujours une réponse. Voilà une exemple de transmission de connaissances non hiérarchisée dont vous parlez. Allons les élites du parti , sortez du salon de l Assemblee Nationale et relevez vos manches. Prêchez la démocratie par l exemple
Merci.
L’avenir du Parti Québécois et la cause souverainiste, parlons-en. Demandez à ceux et celles des Québécois et Québécoises qui dirigent le Canada aujourd’hui s’ils préféreraient diriger une République du Québec plutôt que le Canada.
Le Canada est membre du G-7 et membre du G-20. Il a un poids considérable auprès des instances internationales. Dites-moi c’est quand la dernière fois que vous avez entendu parler du Danemark ou de la Finlande, ou même de la Grèce ou du Portugal dans les grandes décisions qui se prennent face aux situations actuelles dans le monde.
Vous parlez d’une République du Québec pour en faire un Danemark, une Finlande, une Grèce ou un Portugal? Vous voulez en faire un pays qui va continuer de ce rétrécir comme il se rétrécit aujourd’hui par rapport au Canada?
La République du Québec va s’asseoir à la table des Grands quand il s’agira d’orienter la destinée de l’Occident? Elle sera une petite voix inaudible dans le concert des Nations. Vous préférez cela en comparaison au rôle que jouent les Québécois et Québécoises aujourd’hui auprès de l’Alliance Atlantique, de l’Union Européenne, des Nations Unies, ou même des États Unis?
En fin de compte, pour le plaisir de parader « La République du Québec » sans une voix audible dans le concert des Nations, vous préférez le démantèlement du Canada car c’est bien de cela dont il s’agit.
De Québec. En tout respect M. Lagacé, je ne vois pas pourquoi en quoi cela vous dérange que le Québec devienne un pays. Nous n’avons même pas de voix par rapport à Ottawa et au reste du Canada. Je préfère que l’argent de nos impôts demeure ici et que nous prenions nous-même toutes nos décisions. Nous ferons partie de l’O.N.U. et de l’O.T.A.N. . Nous aurons les mêmes partenaires commerciaux. Le Canada et l’U.S.A. auront besoin de nous, vous verrez. Quand Ottawa donne ses contrats à d’autres provinces et nous laisse les miettes, alors oui je le veux ma République du Québec ! Merci.
Un peu vite dit. Vous oubliez la francophonie où le Québec pourrait avoir une voir importante. Vous oubliez aussi les petites nations qui peuvent jouer un rôle important. Les grands continueront d’imposer leur hégémonie mais il n’est dit que la partie est jouée.
Bravo!! Excellent travail M.Plamondon. Merci aux noms de tous les Québécois (et néo-Québécois ;).
Bravo M. Plamondon !
Il était temps qu’un jeune péquiste puisse apporter un regard plus actuel et sincère sur la nature des rapports qui existent entre les québécois de «souche» et les nouveaux québécois.
Il est essentiel voir urgent que le P.Q. devienne le parti de toutes les québécoises et de tous les québécois et cela peu importe leur lieu de naissance, leur religion et encore moins leur type d’habillement.
Nous ne serons jamais une grande nation respectées de tous si on reste indifférent face à l’injustice, au racisme ou à l’inégalité de chances.
Pour que le Québec puisse un jour devenir un pays, il se doit d’être un modèle d’ouverture, d’acceptation de l’autre, un endroit où on puisse se sentir respecté et en sécurité, un endroit où tout le monde aimerait y vivre, un endroit qui puisse nous permettre de rêver à un monde meilleur, un endroit où nous nous sentions tous chez nous.
J’espère de tout cœur que le résultat de vos conclusions et de vos recommandations ne reste pas en lettre morte, et qu’au contraire il soit le début de quelque chose de positive pour le Québec de demain.
On garde espoir que «le meilleur est à venir»
Je dois relire avant de commenter, mais je tiens à assurer Paul Plamondon que j’apprécie son apport.
À maintenant 73 ans, je dois admettre que je n’ai plus l’énergie pour lutter efficacement, mais je serai là quand ce sera utile.
Mais, place aux jeunes!
Enfin aux plus jeunes…
Bon rapport, beau travail. De la discussion jailli la lumière. Il faut continuer. Bien sur qu’il faut aller chercher les jeunes mais pas en tassant les plus vieux.
Je salue l’initiative du chef et je perçois M. Plamondon comme un nouveau bâtisseur.
Ce rapport envoie carrément le Parti Québécois dans la mauvaise direction.
Il faut le faire!
Un parti est nationaliste ou ne l’est pas.
Un parti nationaliste mise sur l’émancipation nationale et s’intéresse d’abord au peuple fondateur. Le Parti Québécois ne fera jamais l’indépendance avec les communautés culturelles, un nationalisme civique ne fonctionnera jamais.
Les écossais ont échoué dans cette voie et les catalans échoueront aussi.
Le seul vrai nationalisme digne de ce nom promouvoie une démarche basé sur l’indentité.
C’est ironique et triste que le rapport cadre tout ce que le PQ ne doit pas faire et qu’il ne fait pas d’ailleurs depuis qu’il s’est aplaventri devant tous suite à la déclaration de Parizeau en 1995.
Que le PQ redevienne un vrai parti basé sur la terre, l’idendité et le projet commun ou qu’il devienne un genre de PS français voué à gouverner un mandat sur quatre.
Le pire c’est que Lisée a été élu avec un vrai engouement quand il a commencé à planter M. Cloutier sur son adhérance à Aild Charkaoui le vent a tourné en deux semaines, il n’a vraisemblablement rien appris et subira l’échec comme les autres.
Bravo pour ce rapport préliminaire très élaboré et rempli de constats lucides et de pistes à explorer pour faire avancer le parti et la politique québécoise en général.
Je partage la plupart des éléments avec une attention particulière sur la forme et l’attitude politique, en particulier les points 3, 4, 5 et 11 qui me semblent incontournables pour «faire de la politique autrement».
J’ajouterais un point en toute humilité concernant l’importance pour les personnes qui s’impliquent en politique d’accepter les opinions différentes et de faire des débats sans toujours sentir le besoin d’écraser les autres et de se présenter comme le meilleur et en changeant son discours au gré des sondages. Les propositions 3, 4 et 5 me rejoignent grandement à ce sujet.
Ce serait très rafraîchissant d’entendre des personnalités politiques nous dire «Voici ce que nous avons à offrir, libres à vous de nous appuyer, on pense vraiment que ce que nous proposons contribuerait à améliorer la situation du Québec». Le point 11 va grandement dans ce sens et me rejoint grandement.
Bref le message doit être clair, et il l’est de plus en plus, mais il doit aussi être livré dans le respect de la diversité des opinions en demeurant constant.
Bravo et merci !
Ce rapport soulève sans doute un vrai problème pour le Parti Québécois et tous les partis politiques au Québec : les jeunes s’en foutent de la politique
Le rapport n’apporte aucune réponse à ce problème, ni au PQ ni à quelque parti que ce soit
Rapport non documenté et peu crédible
Alain Major
Québec
De Québec, en tout respect M. Major, qu’est-ce qui vous fait dire que le rapport n’est pas documenté ? C’est une vaste consultation que M. St-Pierre Plamondon et son équipe a faite. Et ce n’est pas terminé parce que toutes les régions n’ont pas été visitées. Je suis cependant d’accord avec votre premier paragraphe mais ça s’arrête là ! Vous parlez de crédibilité du rapport donc vous vous contredisez avec votre premier paragraphe il me semble, merci.
Quand j’ai entendu que Mme Marois démissionnait et ne voulait plus diriger un gouvernement minoritaire, j’ai bien compris que le PQ ne méritait pas de gagner des élections, ni minoritaire, ni majoritaire. Il y avait tellement à faire pour améliorer le Québec et il n’était pas nécessaire de faire voter des lois pour cela et de les faire approuver par une majorité de députés. L’administration honnête et intelligente de ce qui existait, était déjà un immense travail à entreprendre. Ben non, c’était pas assez reluisant, pas assez grandiose. cela en dit long sur la personnalité du PQ et de ceux qui le publicise au sein du parti. Le lieutenant de Montcalm a fait la même chose quand il est allé brûler ses drapeaux à Lévis. Je ne compte pas sur vous pour faire l’indépendance et la prospérité du Québec. Je vous ai abandonné à votre sort il y a 35 ans et les raisons énoncés par Plamondon sont les mêmes qu’à cette époque.
De Québec, en tout respect Mme Loiselle, vous avez abandonez beaucoup trop longtemps. Rien ne vous empêche de revenir au P.Q. . On a changé de chef et de députés vous savez. Si vous y croyez vraiment tout au fond de vous, venez aider cette noble cause de devenir enfin un pays, peu importe qui est le chef. Nous sommes une équipe, pas une dictature. Merci.
Un travail de collecte et d’analyse honnête et colossal.
Le nombre de propositions ahurissant qui en découle manque de synthèse et de priorisation. Ça donne l’impression que c’est bourré de voeux pieux et que nous n’y arriverons jamais…
Il faut mettre l’essentiel en évidence pour donner davantage de valeur au rapport.
Les communautés culturelles ou ethniques détiennent la balance du pouvoir au Québec et au Canada. L’immigration de toute nature est en force. Le Parti libéral l’a compris depuis longtemps, tant au fédéral qu’au provincial. C’est la raison pour laquelle ces deux formations se définissent comme le « natural governing party ». La
démographie joue en faveur des communautés qui ont préservé un schème de valeur axé sur la famille, la religion, etc. comme le Québec d’autrefois.
On ne fait pas une société avec du vide: il faut des personnes 0+0=0. Les communautés en ont, en masse! Arrivées au Canada, on leur a donné la citoyenneté canadienne après un très court laps de temps…et l’envie de devenir libéral. JAMAIS, ils ne seront péquistes JAMAIS. Pour eux libéral veut dire citoyenneté qui veut dire sécurité et liberté. Le processus migratoire au Canada porte l’empreinte du parti libéral comme les DÉMOCRATES aux USA. D’ailleurs, ils fréquentent les mêmes cercles à New York et Harvard.
C’est la raison pour laquelle TRUMP ébranle les colonnes du temple aux USA et au Canada, que ça plaise ou non! Il faudra trouver autre chose pour vendre l’indépendance aux québécois de souche, car les nouveaux arrivants comme les anciens, c’est une nouvelle bataille perdue Plaine d’Abraham XXXIII…ad infinitum! Bonne soirée à toutes et tous.
De Québec, en tout respect M. Laferrière, Je vous trouve bien pessimiste sur la fin de votre texte. Mais je suis en accord sur le début jusqu’à ce que vous nous ameniez M. Trump dans le portrait ! Franchement !
Il y a un monde entre le rapport de Paul St-Pierre Plamondon et la couverture journalistique qu’en fait le Devoir. Vivement un organe de presse qui assure la transmission correcte des informations en provenance des indépendantistes. Si on se contente de lire le Devoir de ce matin, on a l’impression que le PQ est devenu un parti de vieillards. Or ce n’est pas du tout ce que le rapport dit. Il faut remercier le blogue de J.-F. Lisée de le publier en entier. Pour ma part, je vais le faire circuler. Ceux qui prendront le temps de lire verront bien par eux-mêmes que nos journaux rapportent quelques bribes du rapport, juste ce qu’il faut pour qu’on s’en fasse une idée complètement déformée.
On reconnait la rigueur de M.Plamondon.
La déficit démocratique me semble être un thème moteur sur lequel il faudra travailler.
Il faut redonner confiance dans l’acte collectif qui pense en terme de rigueur, de transparence et d’intégrité. L’acte collectif est altruiste car il sert l’intérêt de tous.
Ce n’est pas vrai que le dossier de l’intégrité et de la bonne gestion de la chose publique appartient à la CAQ. Il faut se réapproprier ce thème.
Oui à la social démocratie mais aussi oui à la bonne gestion de la chose publique. Le balai de 1976 servait surtout à souligner notre gestion honnête de la chose publique.
Un vent de jeunesse souffle sur le PQ.
Ce matin dans le Journal de Montraél, on faisait rapport de l’étude qu’a faite M. St-Pierre-Plamondon de la composition du membership au Parti Québécois.
D’après lui, les personnes âgées, les personnes de plus de soixante-dix ans surtout, y prennent trop de place. Le PQ a besoin d’une grande cure de rajeunissement. François Gendron doit vraiment apprécier. Ma femme , elle, n’a pas apprécié. Elle se trouve maintenant trop vieille pour signer des chèques en faveur du PQ.
Ce M. St-Pierre-Plamondon nous dit aussi que le PQ est «déconnecté de la société civile», notamment au sein des groupes communautaires qui sont plus près de QS, plus près de la diversité. Il y a une communauté au Canada qui est minoritaire et dont l’existence est à statut précaire: c’est la communauté québécoise francophone. Je crois que notre premier souci doit être pour les besoins de cette communauté. Pourtant , comme QS, M. St-Pierre-Plamondon n’en a que pour les autres communautés culturelles.
Il nous dit aussi :« La manière dont le débat de la charte des valeurs a été conduit leur fait craindre l’instrumentalisation de certains enjeux ou groupes de la population à des fins électorales. » La majorité des membres et des partisans du PQ, du moins je le pense, est contre le multiculturalisme. La majorité de ces membres et partisans sont aussi pour la laicité de l’état. Et ce rejet du multiculturalisme et la quête d’une laicité de l’État se retrouvent chez la majorité des francophones québécois.On n’a qu’à consulter le résultat du dernier référendum et les sondages sur la laicité. Pour M.St-Pierre-Plamomdon, tous ces gens seraient dans l’erreur
Et pour finir: »l’instrumentalisation de certains enjeux à des fins électorales »Cou’don, ce n’est pas la vocation d’un parti politique que de tenter de vendre un projet de société?
Ce rapport de M. St-Pierre-Plamondon, tel que rapporté bien sûr, est franchement décevant. Il sent la rectitude politique à plein nez.
D’autant plus je constate que, ayant 80 ans, je n’ai plus ma place au PQ. Et dans les circonstances, je préfère laisser ma chaise vide que de la donner à un altermondialiste.
De Québec, en tout respect M. Ricard, je vous trouve très pessimiste sur votre réponse à M. André Cyr. Dans un autre ordre d’idée, les 80 ans et plus ont et ont toujours eut leur place au P.Q. Mon propre grand-père décédé maintenant était indépendantiste et il était plus âgé que vous ! Il aimait la jeunesse et a toujours été un exemple pour sa très grande famille. Moi je félicite M. St-Pierre Plamondon qui est un monsieur qui n’a pas peur des mots. Bravo pour ce rapport qui nous donne un début de quelque chose qui va grandir. Merci.
Bonjour de Québec, M. Lisée. Je ne suis pas surprise du résultat qu’a récolté M. St-Pierre Plamondon. Il faut s’atteler à la tâche le plus rapidement possible. Après tout il y a environ 90,000 membres au P.Q. qui ont sûrement des idées et du temps à donner. Mon idée est qu’il faut aller chercher les 40 ans et moins là où ils sont, là où ils regardent, c’est à dire les réseaux sociaux, internet, téléphones intelligents, enfin vous comprenez ce que je veux dire. C’est par la publicité partout, comme le dit M. Michel Vandal, qu’on fera un tabac ! Il faut de multiples réunions partout au Québec pour faire connaître notre programme et ce qu’est l’indépendance et où ça nous mène. Il faut leurs donner le goût de la politique. Souvent, les personnes plus jeunes se désintéressent vite de la politique et ont l’impression que tous les partis sont du pareil au même. Il faut leur prouver le contraire pour gagner l’élection de 2018. Il n’y en aura pas de facile, comme disait l’autre ! Le fait qu’une jeune nouvelle députée vient de se faire élire est un filon qu’il ne faut pas négliger. Des jeunes, il y en a au P.Q. et il faut que ceux-ci mettent aussi la main à la pâte. C’est ensemble qu’on réussira. Je sais, le nerf de la guerre c’est l’argent pour la publicité et autres. Il faudrait faire une levée de fond extraordinaire. Il faut aussi que les 40 ans et plus participent à cette grande réflexion, c’est primordial à mes yeux puisque je vais bientôt avoir 60 ans. J’y vais par idées en ce moment et je verrai pour la suite ce qu’il faudra faire concrètement. Et les 40 ans , soyez de la partie vous aussi !
Rapport exhaustif s’il en est. Les constats sont clairs, pertinents et confirment le potentiel dont dispose le Parti. Les propositions, justes et précises, méritent maintenant une bonne réflexion pour bien les traduire en actions concrètes, gage du succès du Parti. Sans cela, la campagne de 2018 sera longue. La place aux jeunes et à la diversité est une priorité: Il faut leur redonner une place importante.
100% d’accord avec le rapport de PSPP. Mon avis : Le PQ a plusieurs faiblesses, dont celle de ne pas savoir parler aux communautés culturelles et celle d’ignorer les jeunes. Aux élections, ce sont précisément ces deux groupes qui nous feraient gagner, sur les Libéraux. Le PQ doit se réveiller, sinon le PLQ aura le champ libre pour nous canadianiser à 100%.
André Cyr, membre PQ, Indépendantiste avant d’être péquiste.
Regardez bien les résultats, comté par comté. Ce ne sont ni les gens ni les les cummunautés culturelles qui nous feront gagner. La seule communauté qui compte vraiment est la nation québécois…que la CAQ va râfler.
Bon rapport, assez critique et complet; encore faudra t’il , suite à ces constats, mettre le plus rapidement ces recommandations en pratique, assisté d’un bon programme de publicité nationale,sur le web, les médias locaux et par l’envoi de tracts ; sans quoi, ce sera un autre coup d’épée dans l’eau.
Félicitations à Paul St-Pierre Plamondon pour son travail…!
Et pourquoi pas des sujets qui touchent tout le monde de bien près?
Comme laicité ou neutralité? Multiiculturalisme ou convergence?
Selon M. St-Pierre-Plamondon, ce serait des sujets à éviter.
Long rapport ouvert au possible à la conversation verbale et écrite qu’il faudra synthétiser une fois enrichi par le suivant et abrégé à fins de diffusion pub et conversation Internet.
La laïcité et la neutralité ne touche pas tout le monde de bien près à ma connaissance. Je ne suis pas de Montréal.
À mon âge, proche du vôtre, je n’ai eu l’occasion que d’une burka; elle était accompagnée d’hommes vêtus de noirs, dont à chapeaux et tresses, en été, à midi, en plein soleil sur la Terrasse Dufferin. Remarquables ! des touristes à n’en pas douter ou des congressistes, ou les deux.
J’ai été choqué dans le sens de surpris. Je n’ai rien contre ça. C’est incroyablement intriguant, instructif et divertissant, à coût nul. À quoi s’attendre d’autre « dans ce monde en fusion » chantait Johnny Halliday. (pour ne pas cacher mon âge)
Plurinationalisme plutôt que multiculturalisme.
Nous sommes en plurinationalisme au Québec, en diminution au Canada selon le dernier recensement mais encore majoritaires pour longtemps. Les conditions du territoire et du monde auquel nous aspirons maintenant appartenir et contribuer feront le reste.
Nous convergeons depuis 408 ans avec les autochtones, la fondation de Québec; depuis 254 avec les anglophones, 1763, le traité de Paris, de mémoire; depuis 150 avec les Canadiens, 1867; depuis 84 ans sans les Britanniques officiellement, 1931, Westminster; depuis 35 ans, indépendant, sans accord avec le reste du Canada, ce qu’il faudrait s’habituer à appeler le Canada sans le Québec, CDQ plutôt que Rest of Canada, ROC.