Où étiez-vous, quand René Lévesque est mort ?

Ce matin, Pauline Marois a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument de René Lévesque, sur la colline parlementaire. Photo de Pascal Ratthé pour Le Soleil.

Ce jeudi matin, autour de la statue de René Lévesque devant le Parlement, les élus péquistes d’hier et d’aujourd’hui (et de demain, car il y avait beaucoup de brillants attachés politiques) saluaient l’homme qui incarne à lui seul l’intégrité et l’idéal d’indépendance.

Pauline Marois n’a pas manqué de noter le formidable ‘clin d’oeil’ que le destin nous fait: 25 ans jour pour jour après le départ de Lévesque, sa successeure dépose un nouveau Projet de loi 1 sur l’intégrité. Un ange passe.

Où étais-tu, il y a 25 ans, me demande Bernard Drainville avant la cérémonie ? Je m’en souviens très bien. Je l’ai même écrit, dans mon ouvrage Dans l’oeil de l’aigle. En voici un extrait :

Un matin de novembre 1987, le collaborateur de La Presse à Washington reçoit une commande de la rédaction : « Fais le tour des réactions américaines à la mort de René Lévesque.»  La tâche ne semble ni agréable, ni difficile.  Il n’y a qu’un certain nombre de cognoscenti aux États-Unis, on aura vite épuisé la liste.

En Nouvelle-Angleterre, la moisson est bonne.  La gouverneure du Vermont, Madeleine Kunin, pourtant en voyage en Italie, fait rappeler sa secrétaire pour compatir, dit-elle, « cette véritable tragédie ».  Un ancien gouverneur du Maine rappelle personnellement pour souligner combien « René », dit-il, « faisait honneur au peuple du Québec ».  Et le conseiller de Michael Dukakis, gouverneur du Massachusetts et aspirant président, prend sur lui de composer sur-le-champ une petite formule de regrets où il parle de Lévesque comme d’une « source de fierté et d’unité » pour les siens.  Il était passé là deux ans auparavant.  La trace était encore chaude.

Le journaliste tente ensuite sa chance dans le Washington officiel, chez les professionnels de la politique internationale.

Premier pépin, à Foggy Bottom (surnom donné au département d’État), chez le responsable de presse du pupitre des affaires canadiennes.

Qui? Lé-What? Can you spell it? Who was he?

L-é-v-e-s-q-u-e.  Toute la journée, les mêmes lettres doivent être laborieusement répétées.  La même explication, patiemment donnée.

À la Maison-Blanche.  « On le connaît? » Mais oui, Reagan l’a même brièvement rencontré, lui a serré la main, au sommet de Québec en mars 1985.  Ah bon.  On vous rappellera si…

Chez le conseiller politique du sénateur Ted Kennedy, même ignorance.  Chez celui du sénateur Patrick Moynihan (qui a reçu Lévesque à l’été de 1985), c’est comme si on parlait d’un leader serbo-croate.

Le journaliste québécois s’impatiente.  Une douleur mêlée de colère monte en lui.  Avec les conseillers de trois autres sénateurs, il joue sa meilleure carte.  «Écoutez, pour le Québec, c’est l’équivalent de la mort de Martin Luther King.  Votre patron le connaît, lui a parlé.  De grâce, faites le message.  Je serais surpris qu’il ne veuille pas au moins dire une phrase polie. »

Poli.  Le bureau du vice-président George Bush est poli.  Ou oisif.  Il rappelle le journaliste.  Pour l’aviser qu’on l’avisera si jamais Bush exprime un avis.

Puis le téléphone reste tragiquement muet.

À Washington, on n’a pas le temps pour les has-been.

Surtout quand ils sont morts.

… Voilà où j’étais il y a 25 ans.

Et vous, où étiez-vous, que faisiez-vous, qu’avez-vous ressenti?

Racontez-le moi…

29 avis sur « Où étiez-vous, quand René Lévesque est mort ? »

  1. jetais sur la rue rougemont a quebec etudiant a laval . l emotion populaire etait ressentie . j avais l impression que les deceptions et desillusions l avaient ravage . perte du referendum affaire morin . . l homme brise de godin .

  2. J’étais en Colombie-Britannique dans le cadre du programme d’échange Jeunesse Canada Monde. Les québécois du groupe avions beaucoup de peine, ce qui était casi incompréhensible pour ceux qui nous entouraient… J’ai revu mon journal ce matin et j’avais effectivement noté que la nouvelle du décès de ce grand homme m’avait « assommée ». Depuis, trop d’occasions me rappellent la pertinence de notre indépendance. A quand notre prochaine fois…

  3. Aujourd’hui à 63 ans, je me demande encore quel coup de poignard a vraiment enlevé la vie à notre « César » ?
    – Lorsqu’il a constaté que les congressistes libéraux ne voulaient pas le suivre sur la voie de l’autonomie du Québec en 1966 ?
    – Lorsqu’il a été battu dans son comté en 1970 et en 1973 ?
    – Lorsque son jeune député, Claude Charron,a demandé sa démission avant l’élection de 1976 ?
    – Lorsqu’il a constaté qu’une majorité de Québécois et qu’une majorité de francophone refusaient de lui accorder le simple mandat de négocier la Souveraineté avec le Fédéral, lors du référendum de mai 1980 ?
    – Lorsqu’il a constaté la traîtrise de ses collègues provinciaux après la nuit des « longs couteaux » ?
    – Lorsqu’il a appris le « double jeu » de Claude Morin?
    – Lorsqu’il a vu plusieurs de ses ministres quitter son Parti en refusant d’appuyer sa proposition du « beau risque » ?
    Quel coup a été fatal ? Ou est-ce l’ensemble de ces refus qui a eu raison de ce visionnaire ?
    25 ans plus tard, c’est trop facile de dire qu’il a été un brillant journaliste, le meilleur Premier ministre du Québec et un homme intègre comme il n’y en a peu. …, mais nous n’avons pas suffisamment crû en lui pour le suivre ! C’est tellement triste !

  4. Le 1ier Novembre 1987 était un dimanche… Le lendemain matin, j’arrive au bureau dont j’étais le directeur régional et je dis à ma secrétaire: Apportez-moi le
    le drapeau du Québec (lequel servait lors de conférences de presse aux ministres en tournée dans la région). Les stores vénitiens sont ouverts partiellement et je commence à installer le drapeau sur son mât et je le hisse
    à 50% de sa hauteur et, avec du ruban gommé je place bien en vue, au milieu de la fenêtre le drapeau . Et là les employés(es) continuent de rentrer en ce lundi matin exceptionnel… Je leur dis que dès que tout le monde sera arrivé nous aurons une courte rencontre en face de mon bureau, donc près du drapeau. Je commence par souligner que j’ai pris l’iniative de mettre ce drapeau bien en vue dans la vitrine-qui donne directement sur un trottoir très passant- car un ex-premier ministre du Québec vient de mourir. L’un de mes me demande: C’est quoi un drapeau en berne? Un autre me
    demande si on a eu un téléphone de Québec pour autoriser une telle chose?
    C’est un peu tôt 9 hres a.m…. car, on ne sais pas si celui du Parlement l’est ( en
    berne!). L’un me dit: qu’étant un libéral, il ne comprend pas que je fasse un tel
    geste! Finalement, je leur dis nous allons si vous le voulez bien saluer tôt ce
    matin-avant de commencer nos tâches- ce premier ministre. Je leur dis que c’est
    un geste qui va démontrer notre au delà de tout ce qui peut
    nous diviser … Une minute de silence s.v.p. à la mémoire de Monsieur René
    Lévesque. Tout le monde à regarder par terre… et finalement j’ai dit merci à
    tous et à toutes pour ce geste éminemment civique! Sans autres commentaires.
    25 ans plus tard, je réalise tout le chemin que certains employés(es) de la fonction publique québécoise ont à faire pour le sens de l’État…
    Des Québécois nés ici… qui ont appris ce que signifie le service public dans un État… grâce à ce petit geste qui me paraissait . Salut, Monsieur Lisée et bonne chance dans vos mandats.
    Gérald Durocher,Administrateur d’État retraité.

  5. Je me rappelle comme si c’était hier. J’étudiais à l’Université du Dakota du Nord et j’habitais dans une fraternité (Delta Tau Delta). Un étudiant ontarien, membre de la fraternité, me dit :
    – Sais-tu qu’un ancien premier ministre du Québec est mort hier ? Radio-Canada (Winnipeg) a annoncé cela tantôt.
    – Mais qui ? Et j’essais de voir dans ma tête quel ancien premier ministre est toujours vivant ?
    – You know the one, the separatist.
    – René Lévesque ?
    – Yeap that guy.

    De l’étonnement je suis abattu. J’ouvre la télévision cherche Radio-Canada et tombe sur une émission spéciale sur René Lévesque. Je pleurs.

    Dix jours plus tard, je reçois un colis postal. Un copain Benoit, qui connaissait très bien ma fibre souverainiste m’avait donné la première section du journal Le Soleil des éditions de la semaine suivant le décès, qui était consacré à M. Lévesque. Je n’oublierai jamais ce beau colis. J’ai conservé précieusement ces journaux. Merci Ben.

    Je lisais chacune des pages et je pleurais à chaude larme. Les américains, membres de la fraternité étudiante, ne comprenaient pas ce qui m’arrivait. Je leur ai dit simplement :

    -This guy, he’s my father. Les américains me regardent avec surprise.
    -Not the real one but my spirit father. For the Quebecers, the dead of René Lévesque is like the dead of John F. Kennedy. Everybody in Québec are shock.

    J’ai aimé mon expérience à l’UND mais je me suis senti bien loin de la maison, de mon pays en cette période, il y a 25 ans.

    Merci Jean-François de me donner l’occasion de l’écrire.

    Et bon travail pour tout ce que tu accomplis pour le Québec.

    Stéphane Pigeon

  6. Pour moi, difficile à oublier, c’est le jour de mon anniversaire! Je venais d’entrer à l’université et j’ai appris la nouvelle à la télé. J’y pense, veut veut pas, à chaque année. A cette époque, je n’étais pas encore d’allégeance indépendantiste. Mais en suivant bien ce qui s’est passé dans les années suivantes, je le suis devenu, et je le prône haut et fort, maintenant.

  7. J’étais diplomate à Ottawa en compagnie d’un ami québécois qui fut délégué du Québec en Chine après l’avoir été en Acadie…Nous étions atterrés se rappelant des rencontres mémorables avec ce personnage si controversé que nous avions côtoyé comme anciens leaders péquistes

  8. Je me suis rendu triste sur les marches du palier de la porte principale du parlement près des colonnes pour voir sortir le cercueil où reposait le corps de M. René Lévesque en ce jour froid de novembre. Je me consolais avec la pensée que je lui avais au moins parlé une fois alors que j’étais attaché politique du ministre des Affaires Culturelles Clément Richard . Nous étions au club sélect des attachés politiques sur la Grande Allée à Québec et Ti-Poil était venu chercher la jeune fille qui m’accompagnait pour danser. Je lui avais dit « c’est pas juste M.Lévesque  » et il m’avait répliqué , mais « monsieur vous m’avez regardez ! Moi!.  » Ce souvenir joyeux me réconfortait un peu en regardant passer maintenant sa dépouille qui sortait pour la dernière fois par la porte centrale du Parlement . Mais aussi je ne pouvais chasser l’idée que je perdais mon phare , un être irremplaçable dans sa capacité à nous convaincre de devenir un peuple souverain . J’avais l’impression de perdre pour quelque temps l’espoir d’un pays.

  9. J’étais à l’Hôpital St-Luc; j’écoutais la radio; deux jours auparavant, je venais d’accoucher de notre petite Clémence. La prochaine, je me suis jurée que si c’était une fille, je l’appellerais…Corinne. Et ainsi fut-il fait. Clémence a eu 25 ans avant-hier. Un quart de siècle. Un quart de siècle que nous manquons M. Lévesque.

  10. Vous nous demandez ce que nous avons ressenti ? En ce jour qui ravive ma soif de ce que nous avons ressenti en commun, j’ose avouer que votre colère contre ces étrangers inconscients est bien étrangère à mes émotions du moment. J’éprouvais tellement de peine ! Un immense chagrin, un sentiment que nous étions tous orphelins. Je me doute pourtant qu’au delà des sentiments autorisés par votre fonction journalistique à l’époque, cette peine était le carburant de votre colère.

    Et aujourd’hui, ayant lu ou relu vos derniers billets et tous leurs commentaires, je contemple l’effet que vous faites en ces pages comme dans tous les médias et j’en viens à croire, mon cher député «premierministrable», que vous êtes en voie de devenir… quelque chose comme rien de moins que notre prochain René Lévesque.

    Ça ressemble à ça !

    Dès avant l’élection, le soir du débat des chefs, j’écrivais dans mon journal Facebook: «Un débat des chefs entre Lisée et David dans quatre ans ? Ce serait sûrement passionnant !». Quelle haute voltige ce serait…

    Bien sûr, j’ai voté pour vous, avec fierté, mais j’aimerais bien que vous ne vous présentiez jamais contre Françoise David dans aucun compté (je trouve le mot circonscription trop long). Ça ne me dérangerait pas de sacrifier la jouissance du débat ci-haut évoqué pour m’assurer d’une harmonie entre vous ! (et j’écrirai la même chose à Françoise David).

    Mais l’essentiel de mon message d’aujourd’hui, c’est que depuis que vous êtes au pouvoir, je me sens enfin guérir pour la première fois de ce sentiment d’abandon laissé par l’absence de René Lévesque. C’est vous qui me faites cet effet-là (et non Madame Marois, malgré toutes ses qualités), et je vous en remercie profondément.

  11. J’avais 35 ans, je pensais que M. Lévesque me donnerait un pays!
    J’ai pleuré et je pleure encore mon idole et mon rêve!

  12. ( pour faire suite….)

    Si Robert Bourassa a été quelque part un grand Premier Ministre du Québec on peut en dire autant sinon plus de René Lévesque. En ce 25e anniversaire de son décès, rendons-lui hommage et souhaitons-nous de nous souvenir nous tous et les générations futures, encore longtemps, de l’important leg politique et identitaire qu’il nous a laissé……..

  13. Bonjour M.Lisée

    De ce que je me souviens à l’époque, j’étais entrain de jouer une partie de scrabble arrosée d’une bonne bouteille de vin. Nous avions appris la triste nouvelle à la radio je crois.Nous avions alors une sorte d’impression âcre qu’une page d’histoire venait de se tourner……..Je crois que M.Lévesque ne s’est jamais totalement remis de la défaite référendaire de 1980 et de ce qui en a suivi par la suite jusqu’à sa sortie de la vie publique en 1985. Des hommes politiques de cette trempe, tout peuple ne peut en espérer qu’un ou deux par siècle je crois. M.Lévesque a contribué de multiples façons à la transformation du Québec moderne. On a qu’à penser au fameux maître chez nous entre autre par la nationalisation d’Hydro-Québec. On a qu’à penser également au sens identitaire que M.Lévesque et son parti à l’époque, ont su inculquer au peuple québécois. Si Robert Bourassa a été quel

  14. Novembre 1987: je suis une jeune poulette de 25 ans travaillant à Rome depuis peu. Je n’ai ni la télé, ni la radio, ni le téléphone. C’est une amie, en larmes, qui m’appelle au travail pour m’annoncer la nouvelle. Sentiment d’irréalité…
    Quelques jours plus tard, des collègues me disent avoir vu à la télé des gens pleurer et chanter devant le cortège funéraire. Pour les Italiens qui m’entourent, constarer qu’un politicien peut inspirer de tels sentiments est incompréhensible.

  15. « Je me souviens  » ! Quel choc suivie d’une peine profonde. Je répétais sans cesse :  » pas possible, pas possible…qu’allons-nous devenir  » ?
    OUI il y en a eu d’autres leaders mais jamais un comme lui. Pas un à sa cheville…

  16. Ce fût tout un week-end. Mes parents célébraient leur anniversaire de mariage cette fin de semaine soit le 31 octobre. J’avais 17 ans un nouveau conducteur. Mes parents étaient hors du domicile familiale pour la fin de semaine. Il m’a été confié de prendre soin du 2e véhicule de la maison mais moins horrible que ce que l’on entends souvent au nouvelles télévisée il est arrivé que j’ai eu une malchance me faisant réduire la valeur de la voiture à moins que ce qu’il y avait d’essence dans la dîtes voiture. Mes parents revenant le dimanche. La discussion se déroulant ainsi.
    1- Ne voyant pas la voiture à la maison, croit que je n’y suis pas.
    2- Je ne me souviens plus l’ordre des questions.
    3- La discussion tournait autour de sais-tu la nouvelle?
    Les moyens de communication ne sont pas comme ils sont aujourd’hui.
    Moi voulant expliquer la voiture.
    Mon père René Lévesque.
    Et ma mère je crois qu’elle ne savait pas encore le décès.
    Il y a 25 ans.
    Tout cela c’est déroulé sur le perron en 120 secondes à peu près.
    Frédéric Pineau

  17. Moi, je ne me rappelle pas de l’annonce ni du moment exact de sa mort, mais alors étudiante au Cegep de Ste-Foy, ma cousine et moi avions fait l’interminable file qui longeait alors le Bld René Lévesque pour rendre hommage à ce grand politicien qui était exposé au Parlement . Je me rappelle du froid cinglant et du silence qui accompagnaient notre avancée. Le froid et la lenteur de la marée humaine avaient finalement eux le dessus sur notre dévotion. À notre grande déception, nous n’avions pu atteindre les portes du Parlement et avions rebroussé chemin. Encore aujourd’hui, j’ai souvenir de cet instant figé dans le froid de novembre, réconforté par la chaleur de ces nombreux citoyens présent à qui René Lévesque avait donné une fierté d’être Québécois.

  18. À côté d un du Canada et un de la compagnie. Je me suis rendu au bureau en jurant que je démissionnerai sur le champs si le drapeau du Québec n était pas en berne …les trois drapeaux l étaient et je me suis mis à pleurer comme un veau…

  19. Je travaillais pour une compagnie de l Angleterre dont le président avait déjà jurer qu aucun Frenchies serait dans le top management de la compagnie tant qu il serait vivant. Il y avait un drapeau du Québec a cot

  20. J ai ouvert la télé avant d aller dormir et horreur je tombe sur une émission spéciale , Monsieur Lévesque etait mort. Je n ai pas dormie de la nuit.
    j ai suivi le cortège le jour de son enterrement . J ai pleuré et aujourd hui
    j ai été bien triste toute la journée .
    en partant il nous a laissés orphelin , sans boussole.

  21. C’est fou, je ne me souviens plus ce que je faisais le 1er novembre quand j’ai appris la mort de René Lévesque. Probablement parce que mon père est décédé le dimanche suivant, le 8 novembre, d’une crise cardiaque à l’âge de 55 ans.
    La dernière fois que j’ai parlé à mon père, c’est le jeudi, jour des funérailles de René Lévesque, sur l’heure du dîner. Il était sur son heure de dîner, il travaillait à l’usine Consolidated Bathurst à la Baie, et il pleurait en écoutant les nouvelles. Nous avons parlé de la magnifique caricature de la Presse ou l’on voyait René Lévesque donner une tape sur les fesses d’un enfant portant une couche avec une fleur de lys… J’ai dit à mon merveilleux papa, j’ai l’impression d’avoir perdu mon père national, il va falloir s’occuper de nous tout seul maintenant…

    René Lévesque et mon père, Réal Larouche, avaient certains points communs, une grande intégrité, une foi inébranlables dans la souveraineté du Québec et dans la capacité des Québécois à être maître de leur destinée, un grand respect pour tous les êtres humains de la planète quelque soit leur race et leur couleur…
    Ces deux décès sont liés à jamais pour moi et je dirais que chaque 1er novembre depuis 25 ans, je ne sais pas trop pour qui je pleure…

  22. Le lundi 1er novembre 1987, il est 5h15 du matin j’arrive à la station de radio où je travaillais comme animatrice du matin. Le fil de presse débordait…à 6h00 du matin, j’allume le micro pour souhaiter une belle journée à mes auditeurs ma
    is cette fois-ci en annoncant le décès de… René Lévesque…les auditeurs me téléphonaient en pleurant, certains me disaient que c’était le 1er novembre et non le 1er avril choqué que je fasse une joke platte!!. Le vendredi de la même semaine (jour de ses funérailles) toutes les stations de radios du Québec s’étaient passé le mot en diffusant que de la musique québécoise… ouf quelle semaine nous avions passée!! Je m’en rappelle encore comme si c’était hier. Des moments qui nous marquent pour le reste de notre vie.

  23. Moi je rentrais à la maison après avoir été chercher mon bébé de 6 mois ainsi que son frère. Je rentre puis ouvre la télé pour apprendre cette terrible nouvelle qui n’était pas encore confirmée. Pour moi ,le monde se figea…puis vint la confirmation de la nouvelle. Mon plus vieux me demanda ce qui se passait tant j’étais sous le choc et je lui expliquai que le Québec avait perdu en ce jour son plus grand leader. Cet homme était l’exemple de l’honnêteté, de l’intégrité et de la simplicité. C’est l’image que j’ai en tête quand je pense à lui qui est toujours présent dans mon coeur. Je l’ai connu très jeune par ces après-midi d’adolescent en écoutant mon grand-père parler de lui comme une il parlait de son meilleur ami.

  24. Plutôt triste souvenir… J’étais en ondes à la radio ce soir-là. C’était au FM93 à Québec.Un dimanche. Durant une émission pré-enregistrée, je jette un coup d’oeil au fil de presse puis la nouvelle tombe…Étant seul à la station, je décide d’interrompre l’émission et de communiquer l’information .Peut-être un des premier à avoir annoncé sa mort…

  25. Bonjour M. Lisée,
    Mon fils Patrick a 25 ans aujourd’hui même…. Donc, j’étais à l’hopital Rosemont (tiens, tiens) en ce 1er Novembre 1987, pas trop difficile d’oublier cette journée mémorable.
    Salutations !

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