Il semble y avoir foule dans le placard du nouveau premier ministre. L’électorat lui a donné, depuis son arrivée, le bon Dieu sans confession. D’autant que, dès sa prise du pouvoir, il a déroulé une série de décisions et d’actions qui témoignaient d’une réelle prise de contrôle de la situation. Mise à zéro de la taxe carbone, rencontres positives avec Doug Ford et François Legault (un peu moins avec l’Albertaine Danielle Smith), visites éclair à Paris, à Londres et à Iqaluit.
Désaméricanisation
« Alors, vous avez voté pour construire un mur », commence le texte vu par des millions d’internautes depuis un mois. « Eh bien, chers Américains, même si vous ne comprenez pas grand-chose à la géographie, puisque l’Amérique pour vous, c’est votre pays, pas un continent, il est important que vous découvriez, avant la pose de la première brique, qu’il y a, au-delà de ce mur : sept milliards de […] consommateurs prêts à remplacer leurs iPhone par des appareils Samsung ou Huawei en moins de 48 heures. Ils peuvent aussi remplacer Levi’s par Zara ou Massimo Dutti. En moins de six mois, nous pouvons facilement arrêter d’acheter des voitures Ford ou Chevrolet et les remplacer par des Toyota, KIA, Mazda, Honda, Hyundai, Volvo, Subaru, Renault ou BMW, qui sont techniquement meilleures que les voitures que vous produisez. »
Et le gagnant est… l’Alberta ! (intégral)
Panne d’espoir (intégral)
Les temps sont durs pour l’espérance. Surtout à gauche. (Car l’espoir fleurit pour les trumpistes, merci beaucoup.) L’histoire se présente aux progressistes que nous sommes comme une espèce de montagne russe, alternant les périodes de progrès et de reculs. Tantôt les peuples imposent la démocratie, les femmes et les gais l’égalité, les réformistes une meilleure distribution des richesses, les écologistes une prise de conscience de la fragilité de la planète. Puis, réactionnaires et autocrates reprennent le dessus et détricotent tout ou partie du progrès réalisé.
Identité canadienne, après l’éclipse
Les écrivains du Canada anglais, surtout depuis la Seconde Guerre mondiale, se sont donné le mandat de définir l’évanescente identité canadienne. Comment nommer l’essence de ce pays neuf, qui a mis 100 ans à se donner un drapeau, un hymne national et un passeport tant son existence semblait engoncée dans la grandeur de l’empire ? Les universitaires s’y sont mis ; Pierre Elliott Trudeau a donné un élan nouveau à l’affaire avec une constitution et une charte.