Mauvaise influence

Lorsque Justin Trudeau parle sérieusement, et en ce cas précis de l’ingérence étrangère, cela donne une citation comme celle-ci : « Nous sommes un pays assez grand pour que la Chine ou l’Inde nous visent, mais trop petit pour que notre riposte leur cause un tort réel. Nous sommes proches des États-Unis, donc, en nous visant, ils leur envoient un message à eux, mais puisque nous n’avons pas la force de rétorsion des États-Unis, ils peuvent se permettre d’être plus agressifs envers nous. Des pays du monde entier l’ont compris à propos du Canada — nous avons cette glorieuse diaspora où les gens viennent de tous les coins du monde, mais cela donne aussi aux pays qui se sentent menacés par notre modèle, ou notre diversité, un levier pour influencer nos politiques. »

Le défroqué de la laïcité

François Legault avait une décision lourde de sens à prendre cette semaine. Son parti allait-il garder le flambeau de la laïcité, dans la foulée de l’adoption il y a cinq ans de la loi sur ce sujet, ou allait-il signifier aux Québécois que sa soif de laïcisation était étanchée et qu’il n’irait pas plus loin ?

Vague à l’âme canadienne

Jean Charest est inquiet. Inquiet pour le Canada. Pour son avenir. « C’est une grave erreur de penser que le Canada va toujours exister sans que nous fassions par ailleurs des efforts. » Le fédéralisme ? Il y croit comme au premier jour. Mais il se sent bien seul. « Le problème, c’est pas notre système fédéral. Le problème, c’est qu’on semble avoir perdu le mode d’emploi. » L’ex-premier ministre du Québec et ex-aspirant premier ministre (conservateur) du Canada voit « plein d’enjeux sur lesquels le système fédéral devrait être efficace pour aider à régler les problèmes, puis non ! Ni au niveau fédéral ni au niveau provincial, les gens semblent capables de mettre à contribution ces outils-là pour résoudre les vrais problèmes, comme l’immigration et d’autres auxquels on est confrontés ».

Nos adieux au biafra

J’ai cherché très attentivement dans le document Finances d’un Québec indépendant. Un regard critique, je n’ai trouvé nulle part de référence au Biafra. Même pas dans les notes de bas de page. Ça m’a réjoui. Le Biafra est une province du Nigeria qui tentait de faire sécession pendant les années 1960. Sans succès. Dans cette époque lointaine, et pendant une partie des années 1970, les opposants à l’indépendance du Québec brandissaient l’exemple du Biafra pour évoquer dans nos consciences l’image d’un Québec indépendant où des enfants, torse et jambes nus, aux ventres ballonnés par la malnutrition, seraient réduits à mendier dans les rues en terre battue de leurs villages, comme on en voyait à la télé. Avec le facteur aggravant qu’ils devraient le faire, chez nous, à -40 degrés en février.

Ciel ! Des séparatistes !

Ceux de mes lecteurs qui sont indépendantistes auraient intérêt à renouveler leurs abonnements à des publications torontoises, car c’est là que, ces derniers jours, a été le plus clairement exposé comment s’installent les conditions gagnantes d’un prochain référendum.

D’abord dans le magazine intello The Walrus (son slogan : Canada’s Conversation), l’homme qui a conduit Justin Trudeau du statut de député d’opposition excentrique à premier ministre du Canada, Gerald Butts, avertit ses lecteurs : « The Quebec secession crisis is coming, and Canada isn’t ready » (« La crise de la sécession du Québec arrive et le Canada n’est pas prêt »). Trois forces sont selon lui à l’oeuvre pour préparer un Québexit.