Pékin déclare la guerre à l’anglais!

chinglishLe mois dernier, « l’administration générale de la presse et des publications » de Chine a annoncé une décision ferme. Il n’y aura plus de mots étrangers, en particulier de mots anglais, dans les articles de journaux, magazines et sur les sites internet. Mais s’il faut absolument utiliser un mot étranger, l’explication chinoise doit suivre immédiatement !

Selon la BBC, qui rapporte la chose, l’organisme estimait que « ces mots salissent la pureté de la langue chinoise » et que leur usage se répand à la faveur de la mondialisation, ce qui a des « impacts sociaux négatifs » envers la culture chinoise. Finies, donc, les abréviations anglophones courantes comme CPI pour le taux d’inflation (Consumer price index) ou GDP pour Produit intérieur brut (Gross domestic product).

Également ciblé: le Chinglish, mélange de chinois et d’anglais.  Des exemples d’invasion de l’anglais. Les lettres BB, pour dire bébé. Email remplace l’équivalent chinois de courriel — comme en France ! Parmi les mots en progression: « offer », « show », OL pour « office Lady » (!) « ding ke », un calque de DINK, double-income, no kids,  pour signifier un couple sans enfants.

Les autorités chinoises n’arriveront pas à freiner la montée de l’anglais dans le langage courant, cependant. Les jeunes chinois se disent Hello et Bai bai, ou alors 3q qui veut dire thank you. On note aussi une montée du nombre de prénoms anglophones utilisés.

Les textos sont également le vecteur d’utilisation de l’anglais, jugé plus bref, plus efficace et, surtout, plus cool !

(Merci à l’alertinternaute Guatou pour ce signalement.)

Ajout: l’alertinternaute Bertrand Lemire me signale un papier portant sur ce sujet sur le site francophone Chine Information.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !