Politique fiction: Vers un « référendum surprise » !

charest2-150x150Vous ne croirez jamais ce que concoctent désormais les séparatistes. Un référendum surprise. Oui, oui, c’est Jean Charest qui le dit, et il s’y connaît en séparatistes et en surprises.

Voici ce qu’il a dit ce lundi:

«Elle (Pauline Marois) cache ses intentions, c’est clair que Mme Marois ne veut pas parler de son référendum, parce qu’elle aime mieux prendre les Québécois par surprise. Sa priorité à Mme Marois, c’est de séparer le Québec du Canada, c’est de le faire par un référendum le plus vite possible.»

Essayons de réfléchir un peu à ce scénario. Vous vous levez un matin pour aller au boulot comme tous les jours et: BANG ! un référendum-surprise vous frappe en plein visage ! Personne ne vous en a jamais parlé ! En une nuit, toutes les affiches sont posées, les tracts distribués, ne reste plus qu’à aller voter. Ah, ils sont forts, ces séparatistes !

Charest: Prendre des Québécois pour des cruches

Plus sérieusement, il faut vraiment prendre les Québécois pour des cruches pour tenter d’utiliser des arguments aussi loufoques.

J’aime mieux respecter l’intelligence des Québécois — qui ne sont pas des nouveaux venus dans ce débat — et respecter, surtout, leur liberté de choix.

Car le choix est clair. Voici comment je l’explique, tous les jours, aux résidents de Rosemont (qui ne semblent pas autrement surpris que je sois souverainiste):

1) Nous sommes favorables à la souveraineté mais estimons qu’il serait à la fois irresponsable et irrespectueux de dire que nous allons tenir un référendum dans le mandat, quoi qu’il arrive.

Irrespectueux parce que nous ne voulons pas imposer cet exercice si les Québécois ne sentent pas que c’est une question qui mérite d’être posée à nouveau;

Irresponsables parce que nous n’avons pas l’intention de tenir un référendum qui affaiblirait le Québec, si le Non gagnait.

2) Du même souffle, nous voulons être respectueux de la liberté de choix des Québécois

Avec le Canada qui renforce son caractère archaïque avec le retour de la Monarchie, l’importance grandissante de la défense, la nomination de juges et d’un vérificateur général unilingues anglais, etc.

Avec la distance prise entre le gouvernement Harper et le Québec sur une foule de sujets — environnement, registre des armes, construction de prisons — il ne serait pas surprenant que, d’ici quatre ans, les Québécois décident qu’ils peuvent prendre toutes leurs décisions eux-mêmes.

Si François Legault ou Jean Charest sont premiers ministres, les Québécois n’auront pas le choix de quitter le Canada. Ils seront prisonniers du Canada.

Avec le PQ, les Québécois auront le choix. Ils seront, déjà, libres de choisir leur destin s’ils veulent faire ce choix.

Ce ne sera pas un référendum surprise, bien au contraire. Mais si MM Charest et Legault sont au pouvoir et que les Québécois veulent choisir, ils auront la surprise de se rendre compte qu’ils ne sont pas libres de leurs choix…

Ce contenu a été publié dans campagne 2012, Indépendance, Parti libéral du Québec par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !