Pour ne pas être déçus de Hurt Locker (le Démineur)

48-554Oscar_Countdown.sff_.embedded.prod_affiliate.156-150x150La fin de semaine approche et vous serez nombreux à aller louer le DVD de Hurt Locker (Le Démineur), grand vainqueur des Oscars.

Je voudrais vous rendre un service. Et vous dire que le film n’est pas génial. Oui, oui, c’est un service. Vous vous souvenez d’être allé voir Eyes Wide Shut, le dernier film du légendaire Stanley Kubrick. Pendant presque tout le film de ce cinéaste génial, on se demande quand le film va devenir génial. Et quand c’est terminé, on se dit qu’on n’a probablement pas compris ce qui était génial dans le film.

Alors voilà. Lorsque Hurt Locker a eu ses huit nominations, mon ami Pat et moi l’avons loué, équipés de croustilles et d’un bon vin (c’était une soirée de gars), attendant d’être renversés par la qualité explosive du film. À la place, nous avons eu l’exacte réaction de Pierre Foglia,dans sa dernière chronique:

Je ne me suis pas ennuyé. À peine. C’est bien fait. Bien joué. Un film de guerre comme j’en ai vu 43 236, mais attention… réalisé par une femme. Nous l’ont-ils assez répété: réalisé par une femme.

Pis? Ce n’est pas un film de guerre, c’est un film d’explosifs. Quand une femme refera Apocalypse Now, on pourra parler d’une femme qui a fait un film de guerre.

Voilà. Un parmi des centaines de bons films que vous aurez vu. Maintenant que vous le savez, vous pouvez le regarder sans être déçus.

Vous me remercierez lundi.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !