Voici comment j’ai présenté la chose, l’autre jour, à l’Assemblée nationale:
Verbatim:
M. Lisée: Merci, M. le Président. J’avais plusieurs choix pour commencer cette brève allocution, mais je remercie le député (libéral de Papineau, qui venait de parler) de m’avoir permis de choisir.
D’abord, il a demandé si la ministre responsable de la langue française pourrait avoir la bonne idée d’aller dans sa belle région de Gatineau. Bien, je réponds pour elle, parce qu’elle est occupée à parler avec son collègue au lieu d’écouter son ami le ministre de la Francophonie, alors je réponds pour la ministre que, bien, elle est allée dans la belle région de Gatineau dans sa tournée de préparation du projet de loi n° 14 et, M. le Président, en fait, elle voulait y retourner, elle voulait y retourner avec les membres de la commission parlementaire. Lorsqu’elle a déposé le projet de loi ici, elle a proposé à l’opposition officielle de tenir non seulement des consultations générales ici, mais de faire une tournée régionale, pour être certains de bien entendre ce que chacun avait à dire dans chaque coin du Québec, y compris dans Gatineau. Alors, j’inviterais le député à loger sa plainte auprès de son leader parlementaire, qui n’a pas été aussi ouvert d’esprit, aussi à l’écoute que l’a été la ministre responsable de la langue française dans ce débat. Et, s’il a besoin d’aide la prochaine fois, nous sommes prêts à lui prêter main-forte dans les deux langues.
Alors, le député a aussi abordé une question très importante, celle du bilinguisme, et du trilinguisme, et du quadrilinguisme — et je m’arrête là parce que j’ai peur de me tromper — et il a dit: Si on faisait un sondage, on se rendrait compte que les parents québécois veulent que leurs enfants parlent deux, trois ou quatre langues. Mais, M. le député, M. le Président, M. le député, nous n’avons pas besoin de faire de sondage: c’est la volonté massive des parents du Québec, c’est la volonté massive des membres du gouvernement, c’est la volonté massive des députés, c’est la volonté massive des militants du Parti québécois, des parents, des citoyens qui votent pour le Parti québécois.
Mais comment se fait-il qu’un député libéral qui vit au Québec puisse dire que les législations linguistiques adoptées par cette Assemblée ont pour but d’empêcher les enfants d’apprendre plusieurs langues? Moi, ça me dépasse, ça me dépasse. Mais là j’ai compris d’où vient l’erreur, d’où vient l’erreur. Bien, elle vient d’un certain — on peut le nommer ici — Dr Philippe Couillard. Philippe Couillard, vous en avez peut-être entendu parler, il a été choisi récemment, il y avait Liberal Idol, un truc, là, où on éliminait des gens, il a été choisi à la fin… Libéral Académie, d’accord, c’était à Libéral Académie, et il a gagné à la fin. C’est très bien. Et là il a dit, tout récemment, le 24 avril, ce n’est pas encore… il n’a pas encore corrigé le tir, c’est possible de le faire encore, on a toujours espoir, on a toujours espoir, mais il a dit: «C’est une étrange notion que le Parti québécois développe depuis quelques années. On se rend compte à quel point c’est une idée pernicieuse de présenter le bilinguisme comme une menace à notre société, alors que, partout dans le monde, le fait d’être bilingue ou trilingue, c’est un atout indispensable.» Et le journaliste dit: Il a déclaré ça à l’occasion d’un point de presse à l’Assemblée nationale, hein? Donc, je pense que cette citation n’a pas été mise en cause.
Et donc M. Couillard, comme son député, semble dire que de ce côté-ci de la Chambre, ou la loi 101, ou même la loi n° 22, avait pour but d’empêcher les jeunes Québécois d’être bilingues. Mais il n’en est rien. La politique… Bon, on peut nommer un ancien membre de cette Chambre, Jacques Parizeau, qui disait: «Je suis prêt à botter le derrière…» Excusez-moi, c’est la citation exacte, M. le Président: «Je suis prêt à botter le derrière à n’importe quel des membres de mon gouvernement qui ne parle pas l’anglais.» Il avait dit ça dans une entrevue à Time Magazine. Il l’avait dit en anglais, en plus. Bon, il est vrai que, malgré cette volonté forte d’agir, tous les membres de son gouvernement n’avaient pas acquis un bilinguisme optimal, hein? Bon. Mais quand même la volonté était là. Je peux même vous dire que M. Parizeau, récemment, dans une entrevue au Journal de Montréal, a tenu des propos semblables. Il a dit: Il est important pour les responsables, les gens, les Québécois, les techniciens, les ingénieurs de connaître la deuxième langue, et il l’a dit.
Mais comment se fait-il que le député puisse penser… M. Couillard, que le Parti québécois est contre le bilinguisme? C’est qu’il y a une distinction qui semble difficile à saisir chez certains de nos amis de l’opposition, c’est la distinction entre le bilinguisme individuel, qui est une richesse extraordinaire, et le bilinguisme institutionnel, qui est un danger pour une langue minoritaire en Amérique du Nord. C’est ça, la différence, et c’est une différence importante.
Et c’est pourquoi Robert Bourassa, qui n’est pas mon préféré parmi les libéraux… je l’admets, je l’admets, hein, je l’admets, mais, lorsqu’il a fait voter la loi n° 22 en disant: Le français sera la seule langue officielle au Québec, est-ce qu’il voulait empêcher les Québécois d’apprendre d’autres langues? Non, il disait… Il reflétait un consensus, pas une unanimité, pas une unanimité: il y avait des gens, à l’époque, qui trouvaient, y compris au Parti libéral du Québec de l’époque, que c’était un non-sens de ne pas faire du Québec une province officiellement bilingue. Il y avait des gens qui pensaient ça à l’époque, il y avait des gens qui ont pensé ça ensuite, au sein du Parti libéral du Québec, et il semble que M. Couillard, encore, je ne dis pas qu’il le propose, mais je dis qu’il ne semble pas saisir cette différence importante là.
**(17 h 10)**
Alors, quelle est la politique du Parti québécois en matière de bilinguisme des élèves? Écoutez, le projet de loi n° 14 donne une indication. Il propose un renforcement des cours de français dans les cégeps anglophones pour permettre une plus grande réussite des Québécois anglophones dans le marché du travail, et c’est ce que nous disent d’ailleurs les groupes anglophones. Vous savez, il y a une dégradation de la connaissance du français entre le diplôme d’études secondaires et le diplôme collégial parce qu’il n’y a pas suffisamment de français au cégep anglophone.
Et qu’est-ce qu’elle fait, la ministre, pour les cégeps francophones? Elle augmente l’offre de cours en anglais. M. le député écoute; dans ce projet de loi dont vous refusez le principe supposément parce qu’on est contre l’enseignement d’une deuxième langue, vous allez voter contre un projet de loi qui augmente le nombre de cours d’anglais au cégep francophone. Je vous invite à la relire. Je vous invite… Ce n’est pas trop tard. Ce n’est pas trop tard.
Et qu’est-ce que le gouvernement dit qui est l’objectif au niveau de l’école secondaire? C’est que tous les élèves, tous les élèves terminent le secondaire, au Québec, en ayant une bonne connaissance de la deuxième langue. On dit: Oui, mais vous avez reculé sur les cours d’anglais intensif à la sixième année du primaire. On n’a pas reculé, M. le Président, on a avancé, parce qu’une mesure qui est bonne en soi, qui est vue comme la meilleure façon d’apprendre une deuxième langue, c’est l’intensif en sixième année. Bien là, les parents, les enseignants, les spécialistes nous disaient: Bien, c’est bien, là, mais pas dans un délai catastrophique où on n’a pas suffisamment de ressources, où on ne peut pas l’implanter correctement et où certains élèves, par exemple venus de l’immigration, si on les oblige à faire ça alors que l’acquisition du français n’est pas assez ferme, on les pénalise.
Alors, est-ce qu’on pourrait faire ça intelligemment, prendre quelques années de plus? Et nous avons fait ce que nos amis de la deuxième opposition nous disent souvent de faire: décentraliser, au niveau des écoles, des hôpitaux, les décisions. Alors, on a décentralisé la décision, puisque, comme le député dit, les sondages montrent que l’immense majorité des parents veulent l’enseignement de l’anglais pour les jeunes francophones et inversement, bien, il est certain que les comités d’école, où les parents siègent, vont vouloir, le plus tôt possible, dans des conditions optimales, faire de ce programme une réalité.
Bon. Alors, maintenant qu’on a tenté — je ne prétends pas avoir réussi — de dissiper ce mythe selon lequel le Parti québécois ne veut pas que ces enfants parlent l’anglais, les enfants du Québec parlent anglais — ce qui est faux — pourquoi est-ce que le bilinguisme institutionnel est un danger? Pourquoi? Bien, parce qu’il y a une force gravitationnelle extraordinaire en Amérique du Nord, c’est l’anglais. Moi, je parle l’anglais, j’adore les anglophones, je les vois énormément…
Une voix: …
M. Lisée: Ma collègue dit: On a vu ça. Mais notre rapport à l’anglais, au Québec, je le résume un peu comme ceci: C’est comme notre rapport à l’eau. On veut tous savoir nager. On veut que nos enfants soient tous d’excellents nageurs, mais on ne veut pas être poussés dans la piscine. C’est ça la différence, O.K.? Et effectivement tous nos amis francophones dans le reste de l’Amérique du Nord, ils ont été poussés dans la piscine à leurs corps défendants. Les taux d’assimilation des autres communautés francophones en Amérique du Nord sont affolants: plus de 50 % par génération dans le reste du Canada, à l’ouest du Québec. Nos amis acadiens sont les plus résilients avec seulement 10 % par année de… pas par année, par génération, d’assimilation. Le seul endroit qui résiste, c’est le seul endroit — ça va être dans les galées, M. le député, vous pourrez lire la suite — le seul endroit où ça résiste, c’est l’endroit où, effectivement, on a adopté des mesures coercitives. On a dit: Il y a des choses qui vont être permises et des choses qui vont être défendues. Parce que, lorsque les Hollandais ont vu que la mer montait, ils n’ont pas essayé de l’inciter à ne pas monter. Ils ont construit des… — comment on appelle? — des digues, ils ont construit des digues. Il y a un moment où on a beau inciter puis mettre des carottes, etc., sans digue, l’eau passe. Bon. Et c’est la loi 101 et, à certains égards, la loi 22, et c’est le projet de loi n° 14.
Alors, beaucoup de mes amis anglophones et certains libéraux disent: Ça va tellement bien avec la loi 101, on accepte la loi 101, pourquoi en rajouter? Bon, d’abord, c’est un progrès, parce que ce n’est pas ce qu’ils disaient en 1977 et 1978, ni la communauté anglophone ni les libéraux. Ils ne disaient pas que c’était un progrès, hein? D’ailleurs, le futur… l’alors futur chef du Parti libéral du Québec, Daniel Johnson, avait signé une pétition, avec un certain nombre de gens des milieux d’affaires montréalais, disant que la loi 101 allait rendre les Québécois des analphabètes fonctionnels. Il avait dit ça. Bon. Et donc l’opposition libérale s’était opposée.
Maintenant, ils disent: Bien, ça, c’était bon, mais il ne faut pas en faire plus. Et ça, c’est un genre de rengaine qu’on entend à chaque fois qu’on veut faire quelque chose de neuf. Tout ce qui a été fait avant était bon, il ne faut pas en faire plus. Et donc, si, grâce à la sagesse de cette Assemblée, le projet de loi n° 14 devient loi, dans quelques années, on voudra modifier un ou deux aspects, et les libéraux vont dire: Tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant était bon, y compris le projet de loi n° 14, mais là il ne faut pas en rajouter. Donc, évidemment, savoir ça, ça dédramatise un petit peu cette opposition, quand on entend dire «la police de la langue», «la police politique», etc. On sait bien qu’un jour ils diront: C’est une grande loi québécoise, comme Stéphane Dion lui-même l’a dit. Bon.
Mais pourquoi agir, quand même? Ça ne répond pas à la question. Bien, parce qu’il est vrai que, grâce à la loi 101, des progrès considérables ont été faits, des progrès considérables. Cependant, quel est le but du jeu? On nous dit, par exemple, qu’en termes d’insertion des immigrants qui ne sont ni francophones ni anglophones, maintenant, il y en a 50 % qui vont du côté français et 50 % du côté anglais. Le jour où ils décident, à leur rythme, comme ils le veulent, de passer au français ou à l’anglais, dans leur vie de tous les jours, à la maison… Mais c’est 50-50, comme si c’était un référendum. Ce n’est pas un référendum, O.K.? C’est comme… Et, avant, c’était bien moins. Avant, c’était moins. Ça avance. Bien, c’est comme si vous aviez une baignoire dans laquelle l’eau est à 85° — il y a 85 %, à peu près, de francophones au Québec — et le robinet est à 50°. Vous dites: Ça va bien, le robinet est à 50°. On va rester à 85°? Non, on ne restera pas à 85°. On va rester à 85° si le robinet est à 85°.
Donc, l’objectif de notre politique linguistique, si on veut maintenir notre équilibre, ce serait qu’il y ait à peu près 85 % des nouveaux arrivants qui passent au français et à peu près 15 % qui passent à l’anglais. On est loin de ça. Une des raisons pour lesquelles on est loin de ça, bien c’est la langue du travail. Alors, les chiffres récents du Conseil de la langue française nous ont indiqué qu’à l’intérieur des entreprises privées sur l’île de Montréal ceux… la proportion des salariés qui utilisent principalement le français a baissé. C’était 67 % en 1997 et 53 % en 2010. La proportion des salariés, dans les entreprises privées sur l’île de Montréal, qui utilisent principalement le français tous les jours a baissé de 67 % à 53 %. Ça veut dire que, pour presque la moitié de tous les salariés sur l’île de Montréal, le français est une langue secondaire. Ce n’est ni la langue unique ni la langue principale, c’est une langue secondaire.
Alors, lorsqu’on sait que, des gens qui viennent d’autres cultures et d’autres langues, on leur dit, on affiche: Ici, c’est en français… Bon, c’est vrai qu’ils sont passés d’abord par Ottawa, ils ont prêté serment à la reine, on leur a dit que les deux langues étaient égales. Mais en tout cas nous, on fait notre bout de chemin puis on dit que c’est en français. Ils disent: Très bien. Ça prend des cours de francisation, ils disent: Très bien. Ça vous prend un emploi, ils disent: On le savait. Ils vont en emploi. À Montréal, dans la moitié des cas, l’environnement de travail est en anglais. Et ça, c’est une condition très forte qui leur dit: Passez à l’anglais. Passez à l’anglais lorsque vous quitterez votre langue première. Et ce projet de loi là, qui fait beaucoup d’excellentes choses, entre autres choses, il fait cela. Il fait dire: Nous sommes à l’étape que la loi 101 n’avait pas franchie pour étendre cette réalité que le français doit être la langue commune sur les lieux de travail des moyennes entreprises de 26 à 50 employés. Voilà où nous en sommes. Voilà où il faut agir.
**(17 h 20)**
Par ailleurs, il faut agir sur la composition linguistique de l’immigration. La ministre de l’Immigration s’en occupe. Et il faut agir sur la rétention des familles, majoritairement francophones, sur l’île de Montréal. Ça, c’est dans mon panier d’outils sur lequel je travaille en ce moment.
Avec ces trois mesures-là, on a une chance de renverser une tendance qui est dramatique, c’est celle de la minorisation des francophones sur l’île de Montréal. En 1970, il y avait à peu près 60 % des citoyens de l’île de Montréal qui avaient le français comme langue première. Aujourd’hui, c’est à peine plus de 50 %, bientôt, ça va être 47 %, et ensuite ça va continuer à descendre.
Il y a des gens qui disent et qui écrivent: Ce n’est pas grave. Ce n’est pas grave, parce que les anglophones n’augmentent pas ou si peu; ce sont les allophones qui augmentent. C’est vrai, mais, à ça, je réponds: Ça va être grave quand, M. le Président? Si ce n’est pas grave à 47 %, est-ce que ça va être grave à 40 %, à 33 %, à 20 %, à 25 %? Arrêtez-moi, là. Donnez-moi un chiffre. Personne ne m’a jamais donné de chiffre. Alors, on a la chance, au Québec, d’avoir un grand démolinguistique américain, M. Levine, Marc Levine, qui a écrit depuis des années sur la question linguistique à Montréal, et il dit, dans un de ses récents écrits: La minorisation des francophones de langue première à Montréal ne peut en aucun cas être un bon signe pour l’avenir du français à Montréal — ne peut en aucun cas.
Il y a des gens qui nous disent: Oui, vous savez, la langue seconde augmente. C’est vrai, il y a de plus en plus de bilinguisme et de trilinguisme sur l’île de Montréal, des anglophones qui parlent français à 85 %. C’est une réussite extraordinaire, les allophones qui sont bilingues et trilingues et des francophones qui, maintenant, majoritairement, sur l’île de Montréal, sont bilingues. Ce sont d’excellentes nouvelles, et ça donne un petit coussin supplémentaire au français, nous n’en disconvenons pas.
Cependant, moi qui parle l’anglais, et mes collègues qui parlent une autre langue, ce n’est pas dans vos interactions avec un immigrant qui parle une troisième langue que vous allez les intégrer à votre langue seconde. Jamais une communauté qui a une langue seconde n’intègre quelqu’un à sa langue seconde, hein? Donc, la qualité essentielle, face à ce pouvoir d’attraction, de gravitation anglophone sur le reste du continent, c’est qu’on ait au moins, dans l’île de Montréal, une majorité de francophones qui peuvent interagir en français et intégrer en français les gens qui viennent.
Alors donc, ce projet de loi, ce qu’il fait, entre autres, sur la question de la langue de travail, c’est étendre cette action de donner un cadre qui appelle vers le français dans les entreprises de 26 à 50 employés, qui donne, pour la première fois, une certaine indication supplémentaire aux entreprises jusqu’à 26 employés, et qui dit, à 10 % des grandes entreprises qui sont sous la juridiction du gouvernement fédéral — parce que ce sont des banques ou autres — il dit: Écoutez, nous ne sommes malheureusement pas souverains pour l’instant — tout le monde s’en désole dans cette salle — bon, nous ne sommes malheureusement pas souverains, donc nos lois ne peuvent pas s’appliquer aux institutions sous juridiction fédérale, mais il arrive que ces entreprises fassent des affaires avec le gouvernement du Québec. Elles ne sont pas obligées de le faire, nous ne sommes pas obligés de le faire avec elles, donc nous allons mettre une condition. Si vous voulez transiger avec nous, vous devrez avoir votre certificat de francisation. Vous devrez volontairement vous associer à la démarche québécoise.
My way… pardon… Comme d’habitude*, bravo pour la forme et impressionnant pour votre maîtrise de l’Histoire Monsieur Lisée.
La langue internationale actuelle est l’anglais, il faut l’apprendre et tenter de le parler le mieux possible, même chose pour le français.
@ Guy Beaubien – Tout à fait d’accord. Si Montréal doit parler un français difficilement compréhensible par d’autre francophones, où sera la victoire? Le français s’apprend d’abord par l’oreille. Il serait intéressant que les personnalités importantes donnent l’exemple. Entendu à la radio dernièrement, un porte parole d’une grande institution disant « quand qu’on aura réussi » et plus loin « d’où ce que », ou encore des journalistes importants parlant de cents zorphelins ou de vingts zhabitués. Ou encore la disparition dramatique pour la qualité de la compréhension de « dont » au profit de « que », amoindrit la subtilité de la langue. Etc..
* Joke bilingue montrant qu’une traduction peut rendre impossible la communication.
Quel idiot ce Jean Chrétien car il ne s’améliore pas en vieillissant ….
M. Lisée, vous parlez de noyade, moi je vous avais déjà parlé de la maison qui brûle au sujet de la division des souverainistes, je dirais encore la même chose pour la survie du français en Amérique du Nord. Je déplore depuis longtemps notre système électoral que je trouve un peu anti-démocratique. Je me permets ici de reproduire le commentaire de M. Guy Bergeron sur la page de M.Aussant que je trouve assez pertinent: » Que le PQ s’occupe de procéder à la révolution électorale en introduisant la proportionnelle, et il y aura probablement plus de chance qu’une bonne portion des presque 50% d’abstentionnistes voteraient pour l’une ou l’autre des formations solidarosouverindépendantistes plutôt que pour les fédéralaffairistes. C’est la seule manière pour le PQ de continuer à exercer une influence durable et positive sur la société québécoise et le projet de pays. Le seul moyen pour eux d’éventuellement obtenir des majorités sur des enjeux ponctuels qui passeraient par des coalitions ponctuelles et des alliances par les différents partis «fraternels» qui se trouveraient représentés en Chambre et qui pourraient voter selon les conjonctures des enjeux sans trahir les différences partisanes et se servir du ciment de notre cause commune pour balancer les «pas fins» rouges et multicouleurés pastels. L’usage du scrutin proportionnel au Québec donnerait encore plus de chances aux citoyens québécois de ne pas perdre leur vote pour des «raisons stratégiques», il permettrait à tous les nationalistes du Québec d’y aller selon leurs convictions profondes et il permettrait de faciliter les alliances éventuelles à l’Assemblée nationale sans que les partis trahissent leurs différences en ayant comme ciment commun le projet de pays. »
Sur un plan collectif, la liberté de choix linguistique au Québec s’exerce au dépens du français. Pour certains, l’utilisation du français est trop souvent perçu comme une contrainte et non pas comme un facteur d’inclusion.
Même si par législation le gouvernement réussit à assurer la visibilité, la maîtrise et l’usage de la langue française au sein de la société québécoise, il faut se questionner sur le fait que l’appropriation de la culture québécoise est malgré tout fort mitigée auprès des personnes dont le français n’est pas la langue native.
Les Québécois d’expression native anglaise ou issus de communautés linguistiques autres ont plutôt tendance à ne pas s’intéresser aux médias, à l’expression numérique ou aux oeuvres créatives en français.
Le défi est la valorisation d’une société québécoise ouverte où la langue française est le maillon qui unit tous les Québécois dans le respect de leur différence. Il s’agit de réussir à faire en sorte que toutes les personnes qui vivent au Québec enrichissent notre société de leur diversité et se sentent manifestement Québécois en s’identifiant fièrement aux aspects singuliers de notre culture et notre langue en Amérique du Nord.
Merci! M. Lisée, c’est d’une grande clarté et si vous vous le répéter plusieurs fois ce sera encore plus simple, mais c’est extrêmement important que tout le monde (qui le veut bien) comprenne l’importance de cette loi au Québec.
J’aime la comparaison de la baignoire
Moi je le dirais autrement, ce qui presse pour que nous gardions notre langue et notre culture, c’est d’arrêter de penser qu’on ne s’aperçoit pas de ce qui se passe.
Ce qui est urgent c’est de prendre les moyens pour que au prochaine élection les votes soient sur le mode de scrutin avec une composante de proportionnalité. Comme cela on vient de régler le problème de la langue et de bien d’autres choses.
Je n ‘en reviens pas que pour une question d’égo, on passe à coté du moment le plus approprié pour envisager l’ indépendance du Québec.
De faire le ménage ne fait pas avancer la cause, d’y croire est simplement d’une fausseté et de penser que les indépendantistes y voient un plus c’est encore de la diversion.
Avec votre gouvernance vous êtes entrain de pénalisé tout le Québec qui veut son Pays. Mme Marois et vous les ministres vous devez vous ressaisir et arrêter de faire le jeu des fédéralistes qui doivent vous trouver assez culotte courte.
Montrez nous ce que vous pouvez faire avec le problème que nous avons c.a.d. la division du vote. Il y a une façon de régler ce problème et nous vous avons élu pour faire ce boulot aussi.
@BEAUBIEN, Guy
C’est un commentaire qui revient souvent. Pour en apprendre plus sur la réalité du français québécois, je vous invite à parcourir le blogue de la sociolinguiste Anne-Marie Beaudoin Bégin.
http://www.entouscas.ca
Vous y trouverez plusieurs billets traitant du problème que vous soulevez, dont celui-ci.
http://www.entouscas.ca/2012/04/des-deux-combats-linguistiques-quebecois/
M. Lisée, vous en avez trop sur les bras. Jusqu’ici ce n’est que du bla bla et rien ne se fait. Rien ne se fait pour Montréal dont vous etes pourtant le »ministre ». Les familles quittent la ville et vous ne faites rien pour les retenir, au contraire, votre gouvernement encourage l’étalement urbain de peur de perdre des votes à Mascouche, Repentigny, Ste-Julie ou ailleurs dans le 450. Et maintenant vous avez peur pour le français à Montréal.
Moi, un ancien PQuiste, je dois avouer en avoir marre de la question linguistique. Nous avons les outils nécessaire pour la faire aimer et la faire parler par le plus de gens possible et ce n’est pas en demandant à quelques municipalités de devenir unilingue que cela va améliorer le français, franchement.
Occupez vous des problèmes de Montréal. Il faut réduire la lourdeur bureaucratique, diminuer le nombre d’arrondissement (bravo la CAQ pour le proposer), décontaminer les vastes terrains vacants pour pouvoir y construire des logements à prix modiques et des maisons abordables, améliorer le transport en commun et finalement pressez le maire pour baisser les taxes municipales et peut-etre que les francophones resteront sur l’ile et du coup augmenteront la présence du français.
Mais sinon, arretez de nous emmerder avec la langue.
ps: Abolissez l’OLF et remettez les budgets de celle-ci aux universités pour qu’ils donnent des cours de français aux nouveaux arrivants, aux décrocheurs, aux itinérants et à tous ceux qui désirent en apprendre plus sur notre langue.
La loi n’a aucun pouvoir sur la culture ou la langue si la famille ne la vit pas à la base et pire si un peuple ne fait plus d’enfants pour édifier ses valeurs culturelles vers l’avenir. La langue n’est pas politique.
C’est l’inverse. Le politique utilise sa langue…. bien ou mal. Apprendre à lire ne suffit pas. Il faut de l’éducation en plus… de la vraie.
Monsieur Lisée… je vous en prie!
Remettez la qualité de vie de la famille francophone ou la francophile ou l’immigrante au coeur des préoccupations économiques et politiques. La solidarité commence là et c’est la meilleure forme de prévention d’une assimilation quelle qu’elle soit.
Le Québec est éclaté en mille morceaux et a encore 800 000 illettrés avec 1 million et demi si on inclut la compréhension élémentaire de la lecture. Le décrochage ne baisse pas… Sans construction sociologique d’une véritable appartenance culturelle. On se bat pour une cerise mais c’est les autres qui ont le sunday!
Survivre va toujours transcender les meilleures intentions.
Le français d’abord mais le bon. Il ne faut pas se le cacher, la langue française au Québec est massacrée comme peut l’être un langage transmis par la parole. Il est vital de parler plusieurs langues dont l’anglais. La priorité est tout de même d’apprendre la langue française internationale. Des cours d’anglais OUI, la scolarité en anglais NON.