La meilleure façon de gagner une guerre, finalement, c’est de s’assurer que les généraux ennemis travaillent pour vous. Ce n’est pas autrement que Mao Zedong a réussi à prendre, en 1949, la totalité du territoire chinois et à repousser dans l’île de Taïwan ce qui restait de l’armée nationaliste de Chiang Kai-shek.
Dans leur époustouflant Mao. L’histoire inconnue (Gallimard), les auteurs Jung Chang et Jon Halliday racontent que, sur les trois fronts de la guerre civile, Mao se battait d’abord contre un général qui était une taupe communiste depuis des décennies, ensuite contre un général dont les deux conseillers étaient des agents infiltrés, finalement contre un général dépressif qui souhaitait en finir avec la guerre. L’infiltration des nationalistes par les Soviétiques et les services secrets de Mao fut l’élément clé de la victoire.
Le Grand Timonier (un des surnoms de Mao) souhaitait d’ailleurs pousser l’offensive et prendre l’île rebelle immédiatement. Il demanda à Staline, dont l’aide militaire lui avait été jusque-là insoupçonnée et indispensable, de lui prêter avions et sous-marins pour l’attaque finale. Mao pouvait compter, disait-il, sur un grand nombre d’agents communistes infiltrés dans l’île. Si Staline n’avait pas redouté, à cet instant précis, un affrontement supplémentaire avec Washington, Taïwan aurait été prestement avalée.
Ce rappel permet de poser une question essentielle sur la future stratégie de prise de Taïwan par le successeur de Mao, Xi Jinping. Dans quelle mesure le patient travail d’infiltration de Taïwan par les services secrets chinois depuis plus de 70 ans permettra-t-il à Pékin de cueillir le fruit taïwanais de l’intérieur ? Car les services chinois ont fait de cette éventualité une priorité.
Au cours de la dernière décennie, selon un décompte de l’agence de presse Reuters, pas moins de 21 officiers, depuis le rang de capitaine jusqu’à la garde rapprochée de la présidence de la république, ont été condamnés pour espionnage en faveur de la Chine. Neuf autres subissent leur procès, y compris trois hauts gradés jusque-là rattachés aux services militaires de contre-espionnage. Brefs, les Chinois avaient infiltré le bureau chargé d’empêcher l’infiltration chinoise. Personne ne peut savoir si ces arrestations sont une part minime ou importante de l’iceberg de l’infiltration.
La défense taïwanaise déploie un effort immense pour traquer ces espions. Dans les baraquements militaires, des affichettes promettant des récompenses de 160 000 $ pour la dénonciation d’un suspect sont collées au-dessus des urinoirs. Un téléroman décrivant les techniques de recrutement des agents chinois — notamment des femmes — est produit et diffusé chaque semaine. L’écoute est obligatoire pour les soldats et les officiers. Les officiers à la retraite, dont plusieurs ont été vus voyageant en Chine à l’invitation du régime, sont maintenant sévèrement sanctionnés s’ils récidivent.
Une chose est certaine : au moment du déclenchement d’une invasion chinoise, la capacité d’agents infiltrés de saboter la défense taïwanaise, de lui faire prendre de mauvaises décisions stratégiques et tactiques, aurait un impact majeur sur l’issue du conflit. D’autant que la géographie de l’île, avec des côtes très escarpées, rend militairement coûteuse une prise d’assaut traditionnelle.
Taïwan est également la cible constante de cyberattaques de la part de la Chine, devenue maître en la matière. Mais l’ensemble de ces piqûres de mouche par Internet peuvent n’être qu’une diversion pour masquer une opération autrement plus importante qui viserait à mettre hors ligne les infrastructures civiles et militaires de l’île au moment de l’invasion. Le manuel La science de la stratégie militaire de l’armée chinoise prévoit, en cas d’offensive militaire, la nécessité de « paralyser les systèmes opérationnels de l’ennemi » et de « saboter le commandement ». Des cyberattaques viseraient aussi des cibles politiques, économiques et civiles.
Un autre volet consiste à nourrir le défaitisme. Il ne fait de doute pour personne que l’invasion de Taïwan sera très coûteuse pour la Chine de Xi Jinping, en matière de pertes humaines et économiques, de sanctions, d’isolement politique international — temporaire, mais réel. Mais Xi joue pour sa place dans l’histoire longue, pas pour le taux de croissance du PIB à moyen terme. Même si les États-Unis participaient au conflit, l’inépuisable ressource humaine et militaire chinoise finirait par l’emporter. Il est donc essentiel pour Pékin de faire surgir, dès le début du conflit, des voix taïwanaises crédibles affirmant que la défaite est certaine, qu’il ne sert à rien de détruire le pays et de faire couler le sang dans une bataille perdue, réclamant une reddition rapide et une négociation des conditions de la soumission.
Pékin déploie depuis quelques années un effort considérable pour promouvoir des élus municipaux qui sont favorables à la bonne entente et qui, au moment opportun, pourront se présenter comme ces voix de la raison. Les élections de 2020 ont servi de rampe de lancement, avec une offensive sur les réseaux sociaux favorable à des candidats mieux disposés envers Pékin. L’opération comportait aussi des vagues de désinformation et du financement illégal, ainsi que des billets d’avion gratuits pour des citoyens de Taïwan résidant en Chine continentale et disposés à aller appuyer les candidats prochinois.
Infiltration, cyberattaques, désinformation, il n’y a rien là qu’on ne retrouve pas dans les stratégies américaines ou russes. Cependant, le cas de Taïwan est à nul autre pareil, puisqu’il s’agit d’un même peuple situé à un bras de mer de distance et que l’enjeu de son indépendance ou de son rattachement au continent traverse l’histoire du pays. La conquête de l’île sera pour la Chine un test non seulement de son pouvoir militaire, mais de l’efficacité réelle de ses services de renseignements et de cyberattaque.
Une invasion/implosion rapide de Taïwan serait pour Xi Jinping un triomphe de portée historique. Pour les 23 millions de Taïwanais et pour la démocratie, une tragédie d’égale proportion.
Les Chinois, comme toute l’humanité continuent de procréer comme de petits lapins à cause de leur grand amour. Question bio-diversité, la seule espèce vraiment invasive et dangereuse pour la survie de la planète est l’espèce humaine qui s’entretue, s’envahissant de l’intérieur. L’armement nucléaire fait partie de la « patente ». Plusieurs brûleront un peu beaucoup et à la folie. Je m’éloigne du sujet bien sûr. Mais à tout prendre, est-ce que l’héritier moralisateur « Julien » Trudeau m’inquiète plus que le sourire « jaune » de Xi Jin Ping ? Sans oublier le psychopathe Putin et le sénile Biden?. J’ai une capacité de haïr telle que, je n’ai aucun problème à tous les haïr sans discrimination. À mon âge, la haine que j’entretiens envers le Dieu vengeur inventé par nos religions de marde, qui m’attend avec une brique et un fanal, quelques djihadistes et pédophiles, est encore plus inquiétant que l’invasion de Taiwan par la Chine.
Les Chinois ne se reproduisent plus comme des lapins. Ils ont exactement le problème contraire. La Chine pourrait perdre la moitié de sa population d’ici un siècle.