Quand « l’enfer fiscal » québécois prend une douche!

tobinNous interrompons (comme chaque vendredi) le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.

Le fiscaliste Luc Godbout et son équipe de forcenés de la calculatrice de l’Université de Sherbrooke viennent, encore, de procéder à un arrosage massif (pdf) sur l’argument de la droite québécoise, pour laquelle nous vivons dans un « enfer fiscal’.

Dans une mise à jour d’une étude précédente ils démontrent que la « charge fiscale » des Québécois — c’est à dire les impôts et cotisations que l’on paie à l’État, moins les sommes que l’on reçoit de l’État — est parmi les plus faibles (oui, oui, les plus faibles) des grands pays industrialisés, États-Unis compris.

C’est particulièrement vrai, comme on commence à le savoir, pour les familles — et le Québec consolide son statut de « paradis des familles ».

Dans ce tableau la charge fiscale est comparée en fonction du revenu des parents. Il va d’un parent touchant le revenu moyen (au Québec, 39 700$) jusqu’à deux parents touchant chacun 167% du revenu moyen (donc au total 132 500$).

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Vous avez vu le -5,4 % dans la première colonne?  Il signifie qu’un fois que le couple à salaire moyen a payé ses impôts fédéraux et provincial, ses cotisations d’Assurance emploi, du Régime d’assurance-parentale et du Régime des rentes du Québec, puis a reçu sa Prestation fiscale pour enfants, son Soutien aux enfants, sa Prestation universelle pour garde d’enfants, sa Prime au travail son Crédit de TPS, son Crédit de TVQ et sa Prestation fiscale pour revenu de travail, son 39 700$ de revenus bruts se transforme en 41 800 $ de revenu disponible.

Aux autres niveaux de revenus, la charge nette est plus faible au Québec qu’au Canada et aux États-Unis jusqu’à 66 300$ de revenu familial. Ce qui couvre l’immense majorité des populations familiales comparées.

L’étude signale aussi que même pour les couples sans enfants empochant jusqu’à 66 300$, la différence de charge fiscale est très faible: 21,2 au Canada, 22 aux États-Unis, 23 au Québec. Pas de quoi ouvrir les portes de l’enfer !

Nous retournons maintenant à notre programme régulier.

Note en petits caractères :

Les billets « Temps durs pour les détracteurs du modèle québécois » ne prétendent pas que tout est parfait au Québec, tant s’en faut. L’auteur a d’ailleurs proposé, dans ses ouvrages et sur ce blogue, des réformes nombreuses et importantes visant à surmonter plusieurs des importants défis auxquels le Québec est confronté. Cependant, la série permet de percer quelques trous dans le discours ambiant qui tend à noircir la situation globale du Québec qui, pourtant, affiche d’assez bons résultats comparativement aux autres sociétés semblables.