Nous interrompons, comme chaque vendredi, le lancinant commentaire anti-modèle québécois des plumes économiques locales pour vous transmettre ce bref message d’intérêt public.
Depuis longtemps, un des arguments les plus durs assénés contre le modèle québécois, et certes le plus dérangeant, fut le taux de suicide local. Le taux de suicide québécois a en effet atteint un taux record de 22,2 suicides par 100 000 habitants en 1999. Ce qui le plaçait vers le sommet des palmarès mondiaux, du moins de pays comparables (les Russes sont à 30,7).
Mais selon des données rendues publiques ce printemps par l’Institut national de santé publique, le taux québécois a connu en neuf ans une réduction remarquable, de plus du tiers, pour s’établir à 14,3 en 2008, dernier chiffre disponible.
Si on reporte ce chiffre sur le relevé mis à jour par Wikipedia, beaucoup plus complet que celui de l’Institut, qui ne cite qu’un petit nombre de pays dans sa comparaison internationale, le Québec se situe au 26e rang mondial, derrière des pays comme la Finlande, la Belgique, la Suisse (!), la France (!), l’Autriche. Si on ne compte que les suicides chez les hommes, dont le taux est plus élevé partout, le Québec se classe également 26e. (Au Canada, le Québec avait le plus haut taux en 2005, mais des données plus récentes, tenant compte de la chute du taux Québécois, ne sont pas encore disponibles). Dans cet autre relevé international, le Québec se situe 25e pour le taux chez les hommes et 29e chez les femmes.*
Les États-Unis sont parmi les plus lents à colliger leur taux. Le dernier relevé date de 2005, à 11,1, et ne reflète pas encore les hausses significatives de suicides rapportés d’abord chez les vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan et plus récemment chez des victimes de la crise économique. Les appels aux centres d’aide anti-suicide ont bondi de 36% en 2008 aux USA.
Nous retournons maintenant à notre programme régulier.
* J’ai ajouté quelques données à ce paragraphe depuis sa première publication.