Serge Ménard vs la corruption: message subliminal, la suite

Les gazettes nous annoncent ce matin que l’ex-ministre péquiste et actuel député bloquiste Serge Ménard a été pressenti pour diriger la nouvelle unité permanente anti-corruption du gouvernement Charest.

On ne sait pas s’il va accepter, mais cela m’oblige (oui, oui, m’oblige) à vous refourguer mon billet du 26 janvier dernier, écrit après deux annonces similaires:

« Lucien Bouchard à la rescousse » pour le dossier pourri des gaz de schiste. Diane Lemieux au combat, pour le dossier pourri de la construction. Cette coïncidence du calendrier porte un message subliminal.

Quand ça va mal, quand vous avez besoin de quelqu’un d’intègre et de compétent, tournez vous vers l’écurie péquiste.

Vous ne trouvez pas ? Ouvrons plus largement notre champ d’investigation. Un viaduc tombe, il faut une enquête. Appelons Pierre-Marc Johnson, ex-premier ministre péquiste. Il y a comme un vide de leadership au Québec et on veut le combler. Vers qui nous tournons-nous ? François Legault, ancien ministre péquiste.

Un peu plus loin dans le passé, le gouvernement libéral se cherche-t-il un candidat économique de qualité? Qui trouve-t-il ? L’ancien péquiste Raym0nd Bachand.

Il y a comme une tendance, là, non ?

Certes, il arrive que des membres de la mouvance libérale soient nommés, mais avec quels résultats ?

Daniel Johnson, ex-premier ministre, dans le dossier du CHUM. Charest lui en veut encore d’avoir torpillé son projet de CHUM à Outremont.

Et puis il y a Bastarache. Il n’a pas passé la rampe de l’opinion, loin s’en faut.

Que les péquistes énumérés plus haut soient d’ex-péquistes atténue le message subliminal, mais à peine. Petit à petit, il devient évident que l’intégrité et la compétence ont une marque de commerce. Et ce n’est pas la marque libérale.

Ce message n’est pas retenu ni payé mais certainement diffusé par le Parti libéral du Québec.

Ce contenu a été publié dans Corruption/Intégrité par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !