Le capitalisme triomphe à Québec Solidaire (et ma réponse à Amir)

« L’idéalisme, il faut en avoir beaucoup. Surtout au début. Parce que ça réduit à la cuisson. » Ce mot d’un ami écologiste français est plein de sagesse. La cuisson, c’est le choc du réel, les contraintes de la vie politique, la force du statu quo. L’important est de garder le cap malgré les obstacles. Et de ne pas, au nom de la quête du pouvoir, renier son idéal d’origine.

(Une version de ce texte a été publiée dans Le Devoir.)

Avec Québec solidaire, on savait à quoi s’en tenir. Le parti avait inscrit sur ses fonds baptismaux son identité anticapitaliste. La charge était nette : « Le système capitaliste produit les inégalités sociales, détruit l’environnement et renforce le sexisme et le racisme en maintenant de nombreux groupes et de nombreuses personnes dans la pauvreté. » Tout un manifeste, présenté en 2009 par Françoise David et Amir Khadir appelait à « dépasser le capitalisme » et critiquait ceux, les sociaux-démocrates, qui souhaitaient simplement le réformer ou le refonder. Ils passaient, écrivait QS, « à côté des vraies questions ».

L’actualité climatique donne raison à ce procès. L’entreprise capitaliste devant, pour attirer et retenir ses actionnaires, produire toujours davantage et offrir toujours un rendement compétitif, le système ne serait durable que si les ressources étaient infinies. Mais puisqu’elles ne le sont pas, la logique même du capitalisme nous conduit vers la déforestation, l’épuisement des ressources, la catastrophe climatique. Beaucoup de citoyens sentent qu’il y a quelque chose de vicié à la base. Un sondage d’août dernier révélait que 35% d’entre nous souhaitent « nous éloigner du capitalisme ». Seulement 25% sont réellement attachés au système. Les autres ne savent quoi penser.

La question qui tue la planète

Être conscient que le capitalisme est le problème n’est qu’un premier pas. Je l’ai moi-même franchi depuis longtemps, on peut me lire sur le sujet ici. La question qui tue (la planète, entre autres) est de savoir comment s’en débarrasser et par quoi le remplacer. Dans son programme, actualisé en 2019 et toujours en vigueur, QS avait choisi la manière forte : « Québec solidaire vise, à long terme, la socialisation des activités économiques ». Vaste programme. Cela signifie que toutes les grandes entreprises (Wal-Mart, Bell Canada, Cascades, Bombardier, etc) deviendraient propriété collective, donc soustraites au dogme de la croissance. Rassurez-vous, ajoutait QS, « une certaine place au secteur privé sera maintenue, particulièrement en ce qui a trait aux PME». Mais le programme de QS insistait spécifiquement sur la nationalisation des mines, des entreprises forestières et d »une partie du système bancaire.

Cliquer pour commander. Versions numériques et AudioLivres disponibles.

Ces choses-là prennent du temps. Ce sera, écrivaient-ils, « à long terme ». On se limitera, dans un premier mandat, à la nationalisation des CHSLD, de l’énergie renouvelable, de la nationalisation/création d’une banque d’État et, disait QS en 2018, du transport collectif interurbain.

Cette fin de semaine, les délégués de QS étaient d’ailleurs invités à se concentrer sur des engagements « réalisables en un premier mandat » ou alors qui seraient « la première étape d’un projet plus ambitieux ». Bizarrement, pas une ligne de proposition n’était consacrée au « projet plus ambitieux » d’origine : la sortie du capitalisme.

Erreur fatale

Cela n’est pas passé inaperçu, chez ceux qui ont cru et croient encore à l’identité première de leur parti. « Nous sommes de plus en plus alarmés par ce que nous croyons être une dérive importante des racines radicales de notre parti au profit d’une direction réformiste et nationaliste, écrivent les membres du Collectif Tendance Marxiste, un groupe constituant de QS. Nous pensons qu’il s’agit d’une erreur fatale qui conduit le parti dans une impasse »

Ces dernières semaines, ils ont lancé une campagne visant à « ramener QS à ses racines anticapitalistes ». Ils réécoutent en boucle et les larmes aux yeux les vieux discours où un Gabriel Nadeau-Dubois qui ne portait pas le veston et la cravate chantait les louanges de « la lutte des classes ».

À leur tentative de faire introduire dans la plateforme les dispositions du programme portant sur la nationalisation des mines et de l’industrie forestière, la députée Ruba Ghazal fut tranchante. « Oui, à Québec solidaire, on veut recourir à la nationalisation pour encourager certains secteurs — par exemple pour les CHSLD privés et le secteur des minéraux stratégiques dans certaines situations, etc. – mais pas de le faire comme ça de façon systématique », a-t-elle soutenu. Elle fut fortement appuyée au micro par Manon Massé, celle-là même qui, dans un moment d’égarement en 2018, avouait, mais en anglais seulement, être marxiste. (Karl, de sa tombe, a dû maugréer : Et tu Manon ?)

Nationaliser de façon systématique est précisément la stratégie de sortie du capitalisme prévue dans le programme solidaire. Le vote de ce week-end est donc un renoncement majeur. Les paroles de Mmes Gazal et Massé sont des copier-coller des arguments servis par Jacques Parizeau aux militants péquistes des années 1970 qui souhaitaient, comme leurs amis socialistes français d’alors, nationaliser massivement pour « rompre avec le capitalisme dans les 100 jours » de leur prise de pouvoir.

Dans un baroud d’honneur, le Collectif marxiste a tenté d’imposer, pour 2030, une cible de réduction des GES de 65%. À ce niveau, a dit très justement un militant, « ça signifie qu’on sort du cadre capitaliste et on a une économie dirigée ». La majorité des militants ont dit non.

Ce faisant, ils ont enterré la mission anticapitaliste de leur parti. Rien ne les distingue plus, fondamentalement, des sociaux-démocrates naguère honnis. Ils sont rentrés dans le rang. Ne posent plus « les vraies questions ». C’est un grand jour pour le capitalisme. Je ne dis pas que l’existence de QS, jusqu’ici, l’empêchait de dormir. Mais il peut désormais dormir plus profondément encore.

Amir me répond

Amir Khadir présentant le manifeste « Sortir du capitalisme ». Au temps d’avant.

Après la publication de ce texte dans Le Devoir, Amir Khadir y a fait référence, dans un texte qu’il a publié dans Le Journal de Montréal, intitulé Au lieu de railler Québec Solidaire.

Il débute ainsi:

Je suis habitué de voir, depuis plus de 15 ans, les élites politiques caricaturer les instances de Québec solidaire. La dernière en date : une chronique de Jean-François Lisée dans Le Devoir du 24 novembre intitulé par pure raillerie Le capitalisme triomphe chez QS.

J’avais hâte de lire la suite et de voir comment Amir, que j’estime beaucoup, allait contester ma démonstration sur l’abandon de l’idéal anti-capitaliste par son parti. J’allais être déçu. Voici le coeur de son argument:

On avait ri de moi quand j’ai proposé pour la première fois un projet de loi pour interdire l’exploitation pétrolière et gazière. Aujourd’hui, la CAQ s’apprête à mettre en place une grande partie de ce projet de loi. On nous avait aussi raillés, lorsque nous demandions que la Caisse de dépôt sorte ses billes des énergies fossiles. « Il ne faut surtout pas que la politique se mêle de la Caisse », s’offusquait-on sur les banquettes de l’Assemblée nationale. Récemment, les libéraux ont fait une annonce semblable.

Je ne vous parle même pas du catéchisme dogmatique de « l’équilibre budgétaire » que nous étions les seuls à dénoncer. Aujourd’hui, même les plus grands apôtres de l’austérité n’osent plus s’en vanter.

Le problème n’est pas que les partis politiques traditionnels copient Québec solidaire. Ces partis ont des idées assez conventionnelles sur la politique et le monde. L’agilité à innover et à bouger n’est pas leur force.

Allez voir, à aucun moment il ne revient sur ma démonstration, ni pour la commenter, ni pour la contredire. Au contraire, tout son texte démontre exactement ce que je dis: QS est fondamentalement, désormais, un parti social-démocrate, oeuvrant au sein du système capitaliste sans le remettre en cause. La preuve: ses idées sont reprises une à une par les autres partis, même les plus ouvertment pro-capitalistes, comme le PLQ et la CAQ.

Le PQ, de même, s’est fait piquer plusieurs idées par les libéraux (et désormais les Caquistes) à travers le temps, comme on peut dire au fédéral que le NPD sert d’incubateur à des idées que le Parti libéral du Canada finira par mettre en oeuvre.

En fait la seule idée que QS ne se ferait pas voler par les autres est, précisément, sa feuille de route d’origine vers la sortie du capitalisme. Amir ne la mentionne même pas, lui, le coauteur du manifeste « Sortir du capitalisme ».

On ne peut qu’en conclure qu’une chose. Ce ne sont pas que les militants de QS qui ont, majoritairement, choisi le capitalisme lors de leur congrès de novembre 2021. Amir Khadir est en phase avec eux, bénit ce renoncement de fond. On peut donc imaginer le vieux Karl maugréer aussi, Et tu Amir ?


Cliquez pour commander

Comment Québec solidaire ne fera pas l’indépendance

Manon Massé, Québec SolidaireLes co-porteparoles de Québec solidaire ont encore affirmé pendant leur dernier congrès que leur parti était le seul qui s’engageait à réaliser l’indépendance pendant leur premier mandat, dans l’hypothèse où ils seraient portés au pouvoir.

Si on veut être gentil, il faut dire qu’ils exagèrent considérablement. Si on veut rester neutre, on peut dire qu’ils pratiquent la pensée magique. Si on veut être réaliste, on peut dire qu’ils prennent les électeurs pour des cruches.

Pour en venir à l’une de ces trois conclusions, on n’a qu’à lire leur programme. Nulle part n’est-il écrit qu’un gouvernement solidaire va déclarer l’indépendance du Québec pendant son premier mandat. C’est beaucoup plus compliqué, et incertain, que ça.


Ceci est le texte de ma balado hebdomadaire Lisée101 sur l’actualité politique. Ces textes sont publiés huit jours après qu’ils aient été rendus disponibles aux abonnés de la balado. Alors, prenez huit jours d’avance,  abonnez-vous ici.


QS propose, après son élection, d’organiser une nouvelle élection au suffrage universel pour élire une toute nouvelle assemblée, appelée constituante. Elle doit être représentative de la société québécoise et aura le mandat d’écrire la constitution d’un Québec indépendant.

C’est le texte de cette constitution qui sera soumis à un référendum. Si la majorité des Québécois dit Oui à cette constitution, alors on serait en route pour une déclaration d’indépendance.

Voici pourquoi ce mécanisme ne peut conduire qu’à un échec retentissant.

L’indépendance ? C’est être ou ne pas être

Il a toujours été compris qu’une fois le Québec devenu souverain, il faudrait lui écrire une constitution. La désignation d’une constituante élue, puis l’adoption de la constitution par voie référendaire, faisaient partie des avenues souvent évoquées. J’ai personnellement toujours été d’avis que la tenue de cette constituante serait un moment clé de la réconciliation des camps du Oui et du Non. La décision de faire du Québec un pays ayant été prise par une majorité référendaire, acceptée et normalisée dans les faits, après une période de calme, ce grand exercice de la constituante réunirait certains des combattants d’hier autour d’une œuvre commune, tournée vers l’avenir, réparatrice. Je n’ai pas changé d’avis.

Mais QS, et d’autres dans le mouvement souverainiste proposent maintenant la tenue d’une constituante qui aurait lieu avant la décision de faire l’indépendance. Ils affirment que les partis politiques n’auront pas le droit de présenter des candidats à la constituante, ce qui empêchera la constitution de groupes organisés au sein de l’assemblée. D’autres proposent même le tirage au sort pour contourner le problème de candidats qui seraient «plantés» par les partis fédéralistes.

Or, si la constituante est représentative de la population québécoise — c’est l’engagement de QS et des promoteurs de l’idée –, alors, dans l’état actuel de l’opinion, une majorité de ses membres sera opposée à l’indépendance. Supposons maintenant que l’évolution de l’opinion fait en sorte que les camps du Oui et du Non redeviennent en équilibre au sein de l’électorat. On trouvera toujours dans la constituante une moitié de gens opposés à ce que le Québec soit souverain. Les sondages récents nous disent qu’un Québécois sur trois est « fortement en désaccord » avec l’indépendance. Ils seraient représentés dans la constituante de QS, dans une proportion significative. Léger a déjà mesuré qu’un tiers des Québécois étaient même en faveur de la partition du Québec. Normalement, ils seront représentés dans la constituante proposée par QS, si elle est représentative.

Maintenant disponible.

Pourquoi des citoyens fortement en désaccord avec une idée participeraient-ils à la rendre plus attrayante en écrivant un texte qui lui donnerait de la crédibilité ? Lors des Commissions régionales sur l’avenir du Québec de 1994-1995, nous avions notamment soumis à la communauté anglophone des dispositions constitutionnelles qui lui permettaient de garantir ses droits dans un Québec souverain. Nous avions invité ses membres et ses organisations à en débattre et à proposer des améliorations. Parmi les 50 000 participants à l’exercice, plusieurs groupes et individus anglophones se sont présentés aux audiences. Aucun n’a offert quelque suggestion que ce soit pour améliorer notre projet, même sur les points les concernant. Aucun. Ils voulaient tout simplement exprimer leur opposition de principe à l’idée même de souveraineté.

On peut réunir tous les groupes représentatifs que l’on veut pour discuter des modalités d’une proposition dont le principe est acquis: les soins de fin de vie, le contrôle des armes à feu, la légalisation d’une drogue.

Mais il est illusoire de penser qu’une assemblée peut s’entendre sur les modalités d’un principe qui n’est pas acquis. Emmenez des pro-vie dans une assemblée délibérative dont l’objectif est de définir la légalisation de l’avortement, ils feront tout en leur pouvoir pour qu’aucun texte ne soit produit. Et les organisateurs n’auront réussi qu’une chose: démontrer l’impossibilité du consensus, donner une caisse de résonance hypermédiatisée aux opposants de l’avortement, aviver les tensions, démontrer l’échec de la démarche, donc nuire à leur cause.

Devenir indépendant, c’est poser la question de Shakespeare: Être ou ne pas être ? On veut soit l’un, soit l’autre. Il est presque indécent de demander à un citoyen québécois, fédéraliste convaincu et fier de son appartenance canadienne, de participer à une démarche dont l’objectif est de le priver de son pays, d’une part essentielle de son identité.

Donner des outils au fédéralistes

Au lendemain du référendum de 1995, j’avais proposé ces mots à Jacques Parizeau pour son premier discours depuis la défaite. Il fut prononcé lors du Conseil national qui a suivi. Extrait:

Il faut reconnaître que l’émotion exprimée par les partisans du Canada pendant la dernière semaine de campagne n’avait rien à voir avec le débat économique ou avec les structures politiques ou linguistiques. Pour les Canadiens, il s’agissait d’un sentiment beaucoup plus profond, beaucoup plus fondamental. Certains d’entre eux avaient mal physiquement. Plusieurs ont pleuré. Ils avaient mal à leur pays. Et leur pays fait partie de leur être même. Ils le sentent dans leurs tripes.

Ils nous ont donné, ces jours-là, une très grande leçon. Ils nous ont fait comprendre qu’un pays, c’est extraordinairement précieux. Avoir un pays à soi, un pays auquel on s’identifie vraiment, un pays dont on est fier… ce n’est pas une abstraction, ce n’est pas une structure, ce n’est pas l’affaire des politiciens. C’est quelque chose qu’on porte en soi. Quelque chose qui fait partie de notre être. C’est quelque chose qui nous donne un petit morceau de certitude, un petit morceau d’identité personnelle autant que collective. C’est quelque chose qui n’a pas de prix.

Il relève donc de l’absolue pensée magique de croire que, par je ne sais quel mécanisme, les représentants élus (ou tirés au sort) de l’importante portion des Québécois qui se sentent fondamentalement canadiens participeraient à l’extinction de leur identité.

Une fois élus, ils se reconnaîtraient, s’organiseraient, seraient fortement sollicités, privément et publiquement, par de puissantes organisations fédéralistes — le Parti libéral du Québec, le Parti libéral du Canada, l’État canadien, Power Corporation qui fut de la partie en 1995 — pour les encourager à faire leur devoir de Canadiens de contribuer à sauver le pays en faisant capoter la constituante.

Est-il besoin de rappeler que l’affable ex-maire de Québec, Jean Pelletier, devenu chef de cabinet du premier ministre canadien Jean Chrétien, a avoué que rien ne l’avait retenu dans sa volonté de vaincre les indépendantistes en 1995: «Quand on est en guerre, on va-tu perdre le pays à cause d’une virgule dans la loi ?» a-t-il admis. On lui aurait organisé une constituante, il s’en serait donné à cœur joie.

Il ne faut pas croire que QS est imperméable à ces arguments. Pour pouvoir intégrer ce qui restait d’Option nationale, le parti a dû modifier son programme. Avant, il proposait une constituante «ouverte», c’est-à-dire qui pourrait décider de proposer autre chose que l’indépendance. Ce qui avait conduit Amir Khadir à avouer que ce serait «l’indépendance si nécessaire, mais pas nécessairement l’indépendance». Pour obtenir l’adhésion d’ON, les solidaires ont dû accepter que la constituante soit «fermée», c’est-à-dire qu’elle ait le mandat d’écrire une constitution indépendantiste et rien d’autre. Ce qui, on l’a vu, ne garantit nullement qu’elle va y arriver.

Pendant la campagne de 2018, Manon Massé a dû admettre que la constituante pourrait réserver des surprises, y compris, si telle était la volonté des constituants, la «partition» du Québec. Et pourquoi pas, dans un élan d’inclusivité angélique, la désignation de l’anglais comme seconde langue officielle du Québec. Pour les fédéralistes présents parmi les constituants, les occasions seraient belles d’inclure des «clauses empoisonnées» dans la proposition de constitution, pour la rendre imbuvable même pour les souverainistes.

Le leçon australienne

Ce qui nous amène au second grand problème posé par la proposition de constituante. Supposons que, par miracle, tous les obstacles ont été aplanis et qu’une proposition est rédigée et présentée. Des choix auront été faits. Le Québec proposé sera soit une monarchie constitutionnelle (peu probable) soit une république et, si oui, soit à la française, à l’américaine, à l’équatorienne ou autre. Il y aura, ou non, une chambre des régions. Il y aura des principes généraux. Plus ou moins écologistes. Plus ou moins à droite ou à gauche. Plus ou moins laïcs. Des clauses garantissant des droits nouveaux aux Nations autochtones et, pourquoi pas, aux Anglo-Québécois.

Le texte doit alors être soumis à la population par référendum et il doit rassembler plus de 50 % des voix. Je n’ai pas besoin de rappeler qu’il s’agit là d’un énorme degré de difficulté.

Pour l’emporter, il faudra additionner tous les indépendantistes. Françoise David et Richard Martineau. Amir Khadir et Jacques Brassard. Ève Torres et Mathieu Bock-Côté. Les souverainistes écologistes et les climato-sceptiques. Les syndicalistes et, disons, PKP. Les traditionalistes et les avant-gardistes. Chaque choix opéré dans l’offre constitutionnelle est une occasion supplémentaire de dire non. De prendre à rebrousse poil certains des membres de la coalition souverainiste. Choisir, c’est renoncer.

Parlez-en aux Australiens. Ils souhaitaient se débarrasser de la monarchie. S’ils avaient posé la question en référendum: Souhaitez-vous que l’Australie ne soit plus une monarchie ?, la majorité était à portée de la main (51 % pour 35 % contre et 14 % d’indécis). Une fois la victoire acquise sur le principe du remplacement de la monarchie ils auraient pu, dans un deuxième temps, soumettre une ou plusieurs formules de remplacement aux électeurs.

Mais ils ont commis l’erreur de réunir… une constituante (moitié-élue, moitié-nommée). Elle a recommandé une formule de remplacement. C’est cette formule qui a été soumise au peuple par référendum en 1999. Elle a été battue, à 55 %. Un groupe anti-monarchie mais favorable à une autre formule de remplacement a fait campagne pour le Non, ce qui est considéré comme la principale cause de la défaite.

Bref, si on propose de répondre oui ou non à l’indépendance, Être ou ne pas être, il y aura un camp du Oui et un camp du Non. Les électeurs répondront, pour l’essentiel, à la question posée. Mais si on propose plutôt, d’un seul tenant, non seulement l’indépendance, mais la sorte d’indépendance, la couleur, la forme, la texture, il y aura plusieurs camps du Non. Les électeurs pourront répondre non à chacun des détails de la proposition.

L’expérience étrangère

Pas moins de 198 pays siègent désormais aux Nations unies. Combien parmi eux ont obtenu leur indépendance en utilisant le mécanisme d’une assemblée constituante élue au suffrage universel, produisant un projet de constitution ensuite soumis à un référendum ? Aucun.

C’est pourquoi, dans les négociations d’une feuille de route commune avec les autres partis indépendantistes, dont QS, et dans le but de trouver un terrain d’entente, le PQ avait accepté le compromis de réunir une constituante, mais en rejetant l’idée d’y faire entrer des fédéralistes par le suffrage universel et en prévoyant un référendum à deux volets.

Les Québécois pourraient dire Oui au principe de l’indépendance mais non à la constitution proposée s’ils ne l’aimaient pas. On pourrait donc faire l’indépendance quand même, en remettant le projet de constitution sur la table de travail.

Chacun sait maintenant que QS, dont les négociateurs avaient signé cette entente, a tout fait ensuite pour la saboter. J’ai raconté comment dans mon dernier livre.

Je suis sidéré de constater que cette fausse bonne idée fasse tant de progrès dans les rangs indépendantistes. Si j’étais conspirationniste, je dirais qu’elle est promue en sous-main par nos adversaires. Mais je crois qu’elle résulte de deux courants. Un, très sincère, qui estime à tort que la délibération publique est toujours un gage de succès. S’y additionne, au sein de Québec solidaire, un courant pas vraiment indépendantiste qui voit dans cette proposition un compromis permettant à chacun de sauver la face. Les indépendantistes solidaires pensent y trouver un moyen de se rendre à l’objectif. Les non-indépendantistes solidaires nourrissent l’espoir (fondé selon moi) que la constituante ne conduira pas à l’indépendance.

Une chose est sure. Lorsque vous entendrez un porte-parole de QS vous dire que son parti s’engage à réaliser l’indépendance dans un premier mandat, demandez-lui d’arrêter de vous prendre pour un idiot.


La bande annonce de ma dernière balado Lisée101:

La bande annonce d’une récente balado Lisée202:

Amir Khadir, jusqu’au cou dans le marais de l’Unité canadienne!

Soyons de bon compte. Amir Khadir s’est mis les deux pieds dans le plat lorsqu’il a voulu flatter son auditoire anglophone dans le sens du poil en affirmant à la chaine canadienne CTV qu’il ne proposait pas « la séparation » mais le « renouvellement de l’unité canadienne ». Eh ben !

On sait très bien de quoi il parle. Ce n’est pas QS qui l’a inventé, c’est le fondateur du Parti québécois, le rassembleur, René Lévesque. Un Québec indépendant, donc politiquement séparé du Canada, négocierait une nouvelle entente avec son voisin, le pays indépendant appelé Canada. Une entente comme il y en a plein dans le monde.

Ce serait cependant le contraire de « l’unité canadienne », qui veut dire complètement autre chose.

Si Amir Khadir avait un brin d’humilité, il aurait reconnu avoir gaffé, etre allé trop loin, et aurait retiré ses paroles. Mais, ayant refusé en début de semaine de s’excuser d’avoir comparé Pauline Marois au dictateur iranien mysogine Khomeini, il n’allait pas commencer maintenant à faire amende honorable.

Non. Dans une entrevue surréaliste avec Benoit Dutrizac, il a entremelé des propos sensés (sur les peuples indépendants qui font des ententes) et des propos insensés comme ceux-ci:

« on ne veut se séparer de personne »,
« nous voulons négocier sur une nouvelle base d’unité » avec le Canada,
car notre souveraineté est « un projet inclusif » (comme s’il incluait le Canada),
d’ailleurs, a-t-il conclu, les élites veulent diviser, mais
« les peuples veulent s’unir ».

Il est allé jusqu’à dire que les peuples d’Asie « s’unissent ». Qu’il en parle aux Japonais et aux Chinois, pas très portés sur l’unité par les temps qui courent.

À quoi sert ce charabia ? Amir s’enfonce, évidemment, dans l’absurdité de sa déclaration anglophone sur l’unité canadienne. Pourquoi ? C’est comme s’il venait de découvrir l’aversion de plusieurs non-francophones envers l’idée indépendantiste et qu’il voulait les rassurer, en mélangeant tout. « On ne va pas se séparer des allophones » a-t-il notamment dit.

Il a donc décidé de faire semblant que des ententes de pays à pays entre le futur Québec et le futur Canada-sans-le-Québec seraient une « unité des peuples ». Comme si, après le divorce, l’entente de médiation durement négociée était l’équivalent d’un heureux remariage.

La technique Khadir est condamnable à plusieurs niveaux.

*D’abord elle manque de courage. Quand on est indépendantiste, il faut assumer. Même en anglais.

*Ensuite, elle manque de respect: les fédéralistes québécois, francophones et anglophones, ont aussi le droit de se faire dire la vérité et le droit qu’on ne les prenne pas pour des idiots. L’indépendance et l’unité canadienne ne sont pas des synonymes, même dans l’univers magique de Québec Solidaire.

*De plus, elle encourage les comportements opportunistes de certains opérateurs de Québec solidaire, comme la directrice de campagne démissionnaire de QS dans Verdun qui a appelé « les anglais de Verdun » à réagir à la campagne de l’indépendantiste Lorraine Pintal.  (Verdun: comté que les souverainistes pourraient enfin ravir aux Libéraux si le vote souverainiste et progressiste s’unissait derrière la péquiste Pintal).

*Finalement, la technique Khadir manque de solidarité envers Françoise David qui, malgré tous ses travers, n’a jamais proféré de telles inanités et aura à gérer celles d’Amir pendant les débats et pendant le reste de la campagne.

Quand Amir Khadir perd les pédales, et son jugement

Amir Khadir avait appuyé l'Ayatollah Khomeini. Pris de remord, il le voit partout !

En 1979, Amir Khadir avait appuyé l’Ayatollah Khomeini. Pris de remords 35 ans plus tard, il le voit encore partout !

Je ne pensais pas écrire deux jours de suite sur les dirigeants de Québec Solidaire. Mais la dérive de leurs propos m’y oblige. Françoise, déjà, avait insulté tous les progressistes qui sont au PQ avec ses affirmations. C’était beaucoup.

Mais voici qu’hier, Amir Khadir est allé encore plus loin, en comparant la direction du PQ à la dictature islamique, liberticide et misogyne de l’Ayatollah Khomeini d’Iran.

Voyons d’abord ce qu’Amir a dit, dans son contexte, avant de commenter. Il est suivi par un journaliste radio de Radio-Canada, micro en mains, dans sa circonscription de Mercier. Il sait donc que ce qu’il va dire sera rendu public. Il entre dans un café et aborde un jeune. Voici l’intégrale de la conversation:

Khadir : « Et puis, M. Péladeau, ça vous sourit? »

Jeune : « Je ne l’aime pas particulièrement personnellement, mais je pense que, pour la souveraineté c’est une bonne chose parce qu’il faut aussi convaincre les gens de droite. Il fallait aller chercher cet appuilà.»

Khadir l’interrompt : « Il faut leur donner les clés de la voiture pour que ce soit eux qui conduisent? S’il est sincère, pourquoi il ne fait pas juste appuyer la souveraineté puis mobiliser son monde. Pourquoi est-ce qu’il faut donner les clés d’un parti social démocrate, au parti de René Lévesque…»

Jeune : « Est-ce qu’elle lui a donné les clés, Mme Marois? »

Khadir : « Ben oui, regardez on a pris ce risque là avec Lucien Bouchard. On a eu le déficit zéro… »

Le jeune l’interrompt : « Je ne pense pas que Daniel Breton est à droite, il y a plusieurs candidats de gauche aussi au PQ »

Khadir : « Ils sont sans pouvoir. C’est que l’indépendance est peut-être promise, mais ce qui est au rendez-vous, certainement, c’est l’austérité, c’est les politiques néo-libérales qui prennent de l’ampleur et ça a des conséquences sur la vie des gens. Moi j’ai fait ce choix là il y a trente ans, une fois. Pour l’indépendance de l’Iran par rapport aux Américains, il y a 35 ans. Des milliers de gens de la gauche à la droite ont appuyé Khomeini. Regardez ce quon récolte aujourd’hui. L’histoire le démontre qu’on y perd son âme, on y perd son objectif.

Vouloir faire une alliance, oui  mais avec l’hégémonie de la gauche, des progressistes comme l’a fait René-Lévesque.

Jeune : « Il y a des décisions avec lesquelles je ne suis pas d’accord, mais moi, mon idéal, c’est de faire du Québec un pays et, en ce sens-là, je suis capable de me rallier, voilà. »

Khadir (qui perd légèrement patience) : « Je dis simplement qu’il y a des dangers là-dedans. Si Pierre-Karl Péladeau, si ce que tu dis, est pour l’indépendance, quel besoin y a-t-il de le mettre au pouvoir ?  Je te pose la question ? Pourquoi ?»

Jeune : « Parce que, Pierre-Karl Péladeau, en étant au pouvoir va pouvoir avoir une plus grande influence… »

Khadir : « Ah! Voilà! »

Jeune : « … sur les gens qui sont à droite et qui vont peut-être appuyer le Parti Québécois et voter pour la souveraineté. »

Khadir : « Tout est dit, c’est là le danger. »

Khadir s’éloigne, n’ayant pas convaincu ce souverainiste de bon sens.

On peut même écouter l’extrait sur le web ici.

Saluons d’abord l’aplomb de ce jeune citoyen de Mercier, qui affronte Khadir et tente de lui faire entendre raison. (Appel à tous: j’aimerais rencontrer ce jeune et voudrais qu’ils s’identifie dans la section commentaire du blogue. Ses coordonnées ne seront pas publiées.)

Maintenant sur Amir. Ce n’est pas PKP qu’il compare à un des pires dictateurs du siècle. C’est Pauline Marois. C’est elle qui réussit à attirer en son sein des ex-syndicalistes et un ancien patron. C’est elle qui dirige ce parti social-démocrate qui a toujours compté en son sein des membres du centre-droit. C’est elle qu’il vise.

Amir admet que, jeune étudiant de gauche, il avait entendu l’appel de Khomeini au rassemblement de tous les Iraniens, de droite et de gauche, opposés au Shah d’Iran, pro-américain, et il s’était rangé derrière Khomeini.

C’est donc la première première ministre du Québec, grande démocrate, l’ex-travailleuse sociale qui a fait les garderies à bas coût, la politique familiale et tant d’autres avancées sociales que le député de QS considère comme comparable à un des despotes les plus méprisables du temps.

Qu’il s’excuse sans délai, c’est la moindre des choses. Dans un parti normal, on le relèverait temporairement de ses fonctions, pour bien marquer le désaccord et prendre de la distance envers un tel manquement au simple savoir-vivre.

Prisonnier de son propre manque de jugement

Mais il y a plus. Amir Khadir semble encore prisonnier de son propre manque de jugement. En 1979, il était dans la rue, à Montréal, à scander des slogans contre le Shah et pour Khomeini.  Il a manqué de jugement. Il s’en repent aujourd’hui.

Mais il n’était pas seul dans la rue. Militant étudiant, j’y étais, avec beaucoup d’autres. Et je me souviens très bien que nous étions plusieurs à refuser de reprendre les slogans pro-Khomeini. Déjà laïcs, il nous semblait hautement risqué de faire confiance à cet Imam moyenâgeux. En 1979, le Parti québécois était déjà au pouvoir, et je ne me souviens pas qu’il ait manifesté la moindre affection pour Khomeini, contrairement à Amir.

Ce qu’Amir Khadir nous révèle dans cet échange surréaliste, c’est qu’il est encore prisonnier de ses propres erreurs de jugement. Ayant succombé à l’attrait de Khomeini il y a 35 ans, et grugé par le remords, il le voit partout. C’est son problème et on lui souhaite de prendre du mieux.

Mais la moindre des choses serait qu’il n’impose pas ses lubies à la discussion publique d’aujourd’hui, à son parti, et aux bons citoyens de Mercier.

Cet écart est également un test de leadership pour Françoise David. Saura-t-elle rabrouer son député et s’en distancier sans réserve ?

La triste chute de Françoise David

Françoise David a franchi la ligne entre le débat et le mépris.

Françoise David a franchi la ligne entre le débat et le mépris.

J’ai beaucoup hésité à choisir le mot ou l’expression. « Déception » m’est venu. « Manque de respect », aussi. Mon clavier a même fleurté avec « malhonnêteté intellectuelle ».Mais c’est le mot « triste » qui s’est imposé.

Les propos tenus ces derniers jours par Françoise David sur les progressistes du Parti québécois sont tristes. Parce que, au-delà de nos divergences, j’ai toujours pensé que Françoise (et Amir) avaient pour les autres progressistes une attitude ouverte qui leur interdisait les accusations démagogiques et les généralisations outrancières qu’on retrouve dans la bouche des Libéraux.

Que Françoise et Amir soient très fâchés contre PKP, je le conçois aisément. Qu’ils jugent que c’est une erreur pour un parti souverainiste social-démocrate de l’accueillir dans ses rangs, c’est une opinion dont on peut débattre.

Mais qu’ils partent de cela pour accuser tout un parti — 90 000 membres — des milliers de militants actifs, une tradition et des élus de n’être plus progressistes, c’est un affront à l’intelligence de tous les Québécois et un affront à tous les progressistes du Québec.

C’est un affront à tous les combats que nous avons menés. Et à ceux que nous menons en ce moment, au Parti québécois de Pauline Marois, pour faire reculer l’itinérance et la pauvreté, mieux financer les groupes communautaires, inventer l’assurance autonomie, multiplier les logements abordables et sociaux, créer des maternelles quatre ans, offrir des cantines scolaires à tous les écoliers qui ont faim et compléter le plus grand réseau de garderies à faible coût sur le continent.

Affirmer que nous tous, députés du PQ, membres d’exécutifs, membres et sympathisans, ne sommes plus progressistes, que notre parti ne l’est plus, que nous ne comptons plus est non seulement un mensonge, mais une accusation de la plus basse démagogie.

C’est triste. Françoise avait, patiemment, puis lors de la campagne de 2012, donné l’image d’une femme aux idées, certes, radicales, mais d’une femme posée, de gros bon sens. Honnête. Cela l’avait montée sur un piédestal dans l’estime des Québécoises et des Québécois. Un piédestal dont elle vient de tomber. Elle s’est jetée en bas, dans le caniveau de l’argumentation, avec une fougue dont je ne l’aurais jamais cru capable.

On trouvait même, dans le mouvement souverainiste, des gens pour l’excuser d’avoir divisé le vote en créant, pour de pures raisons idéologiques, un nouveau parti indépendantiste qui nuirait au PQ et qui, de fait, a empêché le Parti québécois de devenir majoritaire il y a 18 mois. (Voir ici. La moitié des votes QS et ON aurait suffi à donner la majorité au PQ en 2012.) Car elle était si gentille.

Cette semaine, elle a déçu. PKP est de centre droit, c’est vrai. Il se joint à une formation où les progressistes prédominent. Accuser tout le PQ de n’être plus progressiste est aussi odieux que si on disait que tous les membres de Québec Solidaire sont des communistes, simplement parce que QS compte en son sein quelques personnes qui s’affichent officiellement comme communistes.

Nous, progressistes du Parti québécois, avons toujours eu trop de respect pour nos cousins souverainistes de QS pour utiliser ce genre de rhétorique et nous ne le ferons pas. Nous espérions la pareille. Nous sommes déçus.

La politique de la division

Avec l’arrivée simultanée dans l’équipe de candidats du Parti québécois de Pierre Céré, venu du mouvement de défense des chômeurs, homme de gauche, et du grand patron PKP, homme de centre-droit, Pauline Marois fait la démonstration qu’elle sait rassembler, comme René Lévesque l’avait fait avant elle en intégrant Gilles Grégoire, populiste de droite, dans un parti marqué à gauche. (Pour un rappel historique de cette pratique, voir ici.)

Le contraste entre l’attitude rassembleuse de Pauline Marois et l’attitude d’exclusion de Françoise David est frappant.

Mais j’irais plus loin. Françoise a déclaré que « jamais » elle n’accepterait de s’asseoir sur les mêmes banquettes que PKP. « Jamais », donc même pour la cause d’un Québec souverain. PKP, lui, a déclaré qu’il s’asseoirait sans hésitation aux côtés de Françoise David pour faire cause commune, pour la souveraineté et pour d’autres combats qui les réuniraient.

Qui est le plus rassembleur ? Surtout, qui est le plus indépendantiste ? La réponse coule de source.

Dans la logique de Françoise David, PKP a certes le droit d’être indépendantiste, mais le PQ ne devrait pas l’accueillir. Où devrait-il aller ? Faire comme Françoise et Amir et mettre son idéologie au dessus du projet national ? Fonder un Parti indépendantiste de droite ? Diviser encore plus le vote souverainiste ? Faire encore davantage le jeu des fédéralistes ?

C’est la logique de la division.

(Si vous aimez ce billet, vous adorerez celui-ci: Dring, dring Québec Solidaire !)

Un radical de gauche, Pierre Falardeau, nous avait avertis, dès la création de Québec solidaire, des dangers de cette fragmentation. Il utilise un language un peu trop cru à mon goût. Mais il vaut la peine de l’écouter, alors que Françoise et Amir ont franchi une ligne éthique en faisant désormais preuve de mépris envers les militants progressistes du grand parti de rassemblement souverainiste qu’est le Parti québécois:

Oui, je suis fâché. Mais surtout, je suis triste.

(Si vous aimez ce billet, vous adorerez celui-ci: Dring, dring Québec Solidaire !)