Français: la ténacité du déclin

Les démolinguistes de l’OQLF ont fait tourner leurs logiciels prévisionnels pour tester la mesure la plus ambitieuse avancée depuis la loi 101 pour redresser le français : une immigration à 100 % francophone. Leur conclusion est brutale. La tendance à la baisse de la population qui a le français comme langue première est si forte, si lourde, si implacable, que même l’ajout de 100 % d’immigrants économiques parlant français pendant 25 ans ne suffirait pas à l’endiguer. C’est énorme. Comme se faire dire que le réchauffement climatique est inéluctable. La démonstration est donc faite que ce remède a un effet mesurable pour réduire la température du patient. Mais il ne suffit pas à éliminer la fièvre. Devant cette information nouvelle, le pharmacien compétent comprendra qu’il doit retenir ce remède comme base du traitement, mais lui ajouter d’autres ingrédients.

Redresser le français: mode d’emploi

J’écrivais dans un texte précédent Affaibllir le français: mode d’emploi, combien était précaire la situation de la langue, notamment à Montréal.

La difficulté lorsqu’on discute de la question est que les éléments du déclin sont réunis, mais que son effet ne sera complètement mesurable que dans les années à venir. Certains indicateurs, pris isolément, peuvent même soutenir un discours jovialiste (utilisé jusqu’à très récemment par le PLQ, notamment, et plusieurs chroniqueurs.) La réalité est que si on figeait la situation linguistique québécoise à son niveau actuel, la prédominance du français se maintiendrait sur le long terme.

Cégeps anglophones: enfin des chiffres!

dawson_college-150x135Le passage par les cégeps anglophones de milliers de francophones et d’allophones provoque-t-il chez eux une anglicisation significative ? Le bon sens disait que oui. Les bons chiffres affirment que l’effet anglo est massif.

Merci au jeune Institut de recherche sur le français en Amérique d’avoir interrogé 3200 étudiants de sept cégeps de l’Île de Montréal. Les tableaux qu’il a publiés ce mardi comparent le comportement linguistique des anglos, allos et francos, selon qu’ils suivent leurs cours dans un Cégep francophone ou anglophone.

Cégeps français: la peur d’avoir peur

Plusieurs internautes, et plusieurs souverainistes, ont réagi favorablement à ma proposition de franciser le système collégial au Québec (voir Cégeps en français: un peu d’ambition, que diable !) Je les en remercie.

D’autres ont soulevé des objections que ce billet va prendre de front. Ils sont essentiellement d’une même famille, la peur, et de trois ordres, la peur de perdre son âme, la peur de se faire manger et la peur de se laisser manger. Ce qui me frappe dans ces commentaires est la totale transparence avec laquelle ces peurs sont affichées. Nous sommes au cœur du malaise québécois.

Cégeps français : le pavé dans la mare

annonce_presse_mediapart_MD1-150x150Je ne vous apprends rien si je vous dis que j’aime lancer des pavés dans la mare. Ma théorie générale à ce sujet est la suivante: si on lance suffisamment de pavés, et aux bons endroits, on finira par pouvoir marcher dessus et traverser la mare, à sec. Cette intro pour dire que mon billet d’hier – Cégeps français: un peu d’ambition, que diable ! — a fait un certain nombre d’éclaboussures. Fervent du service après vente, j’assure donc le suivi.