Dollard des Ormeaux, guérilléro

Fut un temps, où Dollard était, sur son char allégorique, une des stars du défilé de la Saint-Jean-Baptiste. Il avait sa journée bien à lui. Des célébrations lui étaient spécifiquement dédiées, fin mai, d’Edmonton à la Nouvelle-Angleterre. Le maire, l’évêque, les députés prononçaient des discours, déposaient des gerbes de fleurs, bénissaient des drapeaux. Des soldats de l’armée canadienne y étaient au garde à vous, les chorales entonnaient des chants patriotiques, le tout arrosé, à la nuit tombée, de feux d’artifices. On était dans les années 1920. Dollard des Ormeaux, mort au combat pour défendre en mai 1660 la petite colonie montréalaise contre l’assaut de 800 Iroquois, faisait l’unanimité. (Sauf chez les Mohawks, descendants des Iroquois qui, invités à une des cérémonies, se portèrent pâles.)