Et j’ai crié, crié-é, Jean, pour qu’il revienne…

On pouvait couper la nostalgie au couteau, samedi, lors du conventum des anciens des belles années libérales. Ils et elles étaient presque tous là, anciens ministres et conseillers politiques, compagnons de trois belles victoires électorales sous la direction de l’homme dont ils s’ennuient depuis le jour de son départ : Jean Charest.

L’englouti

Me permettrez-vous de prendre la défense de Jean Charest ? La victoire de son adversaire est écrasante. Pierre Poilievre l’a humilié dans l’ensemble du Canada, au Québec, et même dans sa région d’origine, l’Estrie. En fait, Charest a fait moins bien (16 %) que Maxime Bernier au premier tour de la course à la chefferie de 2017 (29 %). Perfide même dans son discours de victoire, Poilievre a salué chez le vaincu ses exploits du siècle dernier — son rôle lors du référendum de 1995 —, mais n’a pas pu lui trouver une seule contribution récente à la cause conservatrice.

OUI: Le scénario Charest

Le Canada est « toujours à une crise près de l’indépendance, à un sursaut nationaliste près d’une victoire du OUI ». On doit ce constat à l’intellectuel fédéraliste le plus lucide du dernier quart de siècle, André Pratte. L’ex-éditorialiste en chef de La Presse, fondateur de l’Idée fédérale puis sénateur vient de mettre ses neurones au service de Jean Charest, candidat conservateur.

Les opinions salées de Poilievre

Devinette. Qui a écrit ce gazouillis : « Le Canada a un psychopathe fasciste comme premier ministre et une nazie comme vice-première ministre. Ils se sont récemment donné des pouvoirs extraordinaires pour écraser des dissidents pacifiques » ? Réponse : il ne s’agit pas de Pierre Poilievre, l’aspirant chef conservateur.

Un stratagème sans stratège

Bill Clinton était en voyage officiel en Afrique lorsqu’un juge annonça un arrêt des procédures dans une des accusations qu’il traînait depuis ses années comme gouverneur de l’Arkansas. Son bureau publia un communiqué laconique sur la justice qui avait triomphé. Une caméra le croqua, par la fenêtre de sa chambre d’hôtel ce soir-là, dansant en tapant sur un tambourin.