En attendant Charest

« Le commencement est la moitié de l’ouvrage », disait Platon. Jean Charest en connaît un rayon en la matière. Son entrée en politique québécoise, en 1998, était un moment d’anthologie. Son refus de quitter la direction de l’alors Parti progressiste-conservateur, qu’il avait fait passer de 2 à 20 sièges l’année précédente au prix d’un labeur incessant, n’était pas feint. Mais toutes les forces fédéralistes le pressaient de prendre la tête d’un PLQ que l’alors chef Daniel Johnson avait rendu inerte. Une fois convaincu qu’il devait faire le saut, Charest a laissé mijoter la marmite du désir des semaines durant. Tellement qu’avant même qu’il ait prononcé sa première parole, les sondages le donnaient en avance sur Lucien Bouchard. Alors conseiller du premier ministre, j’étais à la fois médusé, atterré et admiratif.

Mes prix citron 2021

Je suis foncièrement optimiste, croyez-le ou non. Baignant ainsi dans l’illusion que les choses vont s’améliorer, il m’arrive d’être dur envers ceux qui, d’après moi, retardent le groupe.

Je vous offre donc l’occasion de maugréer avec moi contre les décisions ou les tendances qui ont testé notre optimisme au cours des 12 derniers mois.

(Ce texte a d’abord été publié dans Le Devoir.)

Charest nous poursuit ? Poursuivons-le !

J’ai trouvé ça épatant : la demande reconventionnelle. De tout ce que je retiens de mes études de droit au siècle dernier, c’est le concept le plus jouissif. Il permet à une personne poursuivie au civil de renverser la table et d’arroser son arroseur. Ça m’est revenu lorsque j’ai constaté, comme tous les Québécois médusés,  que Jean Charest poursuivait le gouvernement du Québec pour atteinte à sa vie privée. Il réclame désormais deux millions de dollars – 50 000 $ pour atteinte à sa vie privée et 2 millions en dommages punitifs.

L’innocence de Nathalie Normandeau (texte intégral)

Nathalie Normandeau sait comment capter notre attention. Dès les premiers mots de son ouvrage, Debout devant l’injustice, elle nous plonge dans le drame personnel que constitue une arrestation à 6h00 du matin, l’attente dans la salle d’interrogation, la découverte de 14 chefs d’accusation de fraude et de complot, la prise de conscience de l’effondrement d’une réputation. Passer de vice-première ministre, coqueluche du gouvernement, figure montante du parti de pouvoir, à accusée numéro 1 de la grande traque québécoise contre la corruption politique, il y a de quoi craquer. Et Normandeau nous raconte quand, comment et combien de temps elle craque. On la comprend. On souffre avec elle.

St-Pierre et Heurtel: Lectures libérales

Longtemps, seuls les anciens ministres péquistes répandaient leurs souvenirs et leurs secrets dans des ouvrages rétrospectifs. Plus récemment, des libéraux ont accepté de coucher sur papier leur expérience. C’est heureux, car ces récits forment un des matériau de l’histoire. Je n’aurais pu écrire mon récent bouquin sur Octobre 1970 sans les ouvrages publiés par des ministres de Robert Bourassa: Claude Castonguay, qui vient de nous quitter, Raymond Garneau, qui a livré un des meilleurs ouvrages d’ex-ministres libéraux, Jean-Paul L’allier et William Tetley.