Les rebelles et le pouvoir

Parmi les jouets qu’on donne aux enfants, il y a un classique : les formes qu’il faut faire entrer dans les trous correspondants. Certains y arrivent après quelques essais. Mais il y a ceux qui s’acharnent à vouloir introduire un cylindre dans un trou carré. Les premiers se plient donc rapidement aux contraintes du réel. On estime généralement que les seconds n’ont pas compris le principe. Certains d’entre eux ne font cependant pas preuve de stupidité, mais de volontarisme : ils insistent pour plier le réel à leur volonté. Cet orifice carré finira bien par laisser passer le cylindre si on y met assez d’efforts. On ne réussit pas autrement la quadrature du cercle.

Montréal bilingue ? Yes sir !

Lucien Bouchard était bien indulgent d’accepter ma demande de rencontre, à l’été 2000. Je lui avais donné du fil à retordre en publiant au printemps un livre intitulé Sortie de secours, où j’osais affirmer qu’à moins d’un virage stratégique majeur, le grand homme ne ferait pas l’indépendance. J’ajoutais qu’il serait forcé de démissionner, plus tard dans l’année, lorsqu’il s’aviserait que Jean Chrétien obtiendrait, à l’élection fédérale, un plus grand nombre de votes au Québec que M. Bouchard en avait obtenus dans sa propre élection.

Harel a gagné… dans le Montréal pré-fusions

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Rien ne fait plus mal, en politique, que les boomerangs qui vous fracassent le crâne. Vous regrettez de les avoir lancés avec autant de force. Si Louise Harel avait été, dimanche, candidate dans la ville de Montréal telle qu’elle existait avant les fusions qu’elle a elle-même menées, elle serait aujourd’hui mairesse. Selon mes calculs, elle aurait triomphé dimanche avec 39% des voix, contre 33,5% à Gérald Tremblay et 27,5 % à Richard Bergeron.