Il avait mis une queue-de-pie. C’est un habit de cérémonie un peu étrange, court à l’avant, long à l’arrière. Il voulait montrer qu’il s’agissait d’un jour comme aucun autre. Elle avait mis un manteau d’un bleu très sobre et un chapeau de même couleur, comme pour indiquer qu’il ne fallait quand même pas exagérer. Lui, c’était Pierre Elliott Trudeau. Elle, Elizabeth II. Ils étaient sur une scène aménagée tout exprès, devant l’imposant édifice du Parlement, le 17 avril 1982. Au moment où Trudeau déclara qu’en ce jour, son pays avait acquis « sa pleine souveraineté », le vent se leva. Au moment où lui et elle apposèrent leurs signatures sur le document, une pluie froide vint assombrir l’humeur de la foule assemblée.
Archives de l’étiquette : Pierre Trudeau
Comment l’élection du PQ a forcé Pierre Trudeau à aimer l’Oncle Sam
Les archives parlent ! Des dépêches diplomatiques récemment déclassifiées révèlent que Pierre Trudeau et son ami financier Paul Desmarais discutaient de saboter économiquement le Québec dans les semaines suivant l’élection surprise du Parti québécois en novembre 1976.
Pierre Trudeau l’évoque directement avec l’ambassadeur américain Tom Enders, qui prend des notes. Paul Desmarais en dévoile encore davantage dans sa propre rencontre avec l’ambassadeur, affirmant que « l’idée serait de faire monter le chômage au Québec, de 10% actuellement, à 15 voire 20% d’ici un an ». Ce plan, de toute évidence, n’a pas été mis à exécution.
Un beau Chapleau de Noël
Étudiant en droit en 1976, j’avais fait plastifier deux caricatures de Chapleau et les avait affichées au mur de mon demi sous-sol. La première figure à l’impressionnant recueil Chapleau, publié cet automne et retraçant la jubilatoire carrière du caricaturiste.
Qui doit s’excuser pour Octobre 1970 ?
Des excuses, pourquoi ? Parce qu’il y a 50 ans, à 4 h du matin, 1200 policiers frappent aux portes, réveillant hommes, femmes et enfants, apprenant à des citoyens effarés que, non, ils n’avaient plus de droits, non, il n’y avait pas de mandat, non, ils ne pouvaient pas appeler un avocat. Il y en aurait bientôt, exactement 497 détenus. Pas moins de 97% d’entre eux n’étaient coupables de rien d’autre que d’être indépendantistes, syndicalistes, progressistes. Cinq poètes furent ainsi emprisonnés.
Certains furent frappés par des policiers, forcés à se dénuder et, dans un cas, soumis à un simulacre d’exécution. De plus, 37 000 Québécois ont subi une perquisition sans mandat. Les membres d’exécutifs du jeune Parti Québécois à Hull, Drummondville, Trois-Rivières et ailleurs furent visités à répétition.
Octobre 1970 : L’exception canadienne
Lorsqu’on remet Octobre 1970 dans son contexte historique, une chose apparaît avec force: dans aucun autre pays démocratique aux prises avec le terrorisme et l’enlèvement politique, un gouvernement n’a, comme au Québec et au Canada, suspendu les droits de toute la population.
Dans cette époque de violence politique fréquente et multiforme, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et, en particulier, l’Italie, ont voté des lois qui donnaient aux policiers des pouvoirs parfois exagérés. On a assisté à des dérapages, des bavures, des arrestations déraisonnables, de l’injustice caractérisée.