Fabrice Vil et l’indignation à géométrie variable

Qui a dit que nous ne sommes pas une société de débats ? La controverse que j’ai allumée en évoquant l’existence de vidéos militantes sur le racisme systémique recommandées par Télé-Québec aux profs et étudiants du secondaire ne s’éteint pas tout à fait. D’ailleurs, elles figurent toujours à l’offre du diffuseur public.

Prêts pour l’inégalité ?

Demandez au citoyen moyen de définir l’expression racisme systémique. Comprenant le mot racisme, il vous parlera d’inégalité :  des gens sont discriminés à cause de la couleur de leur peau. Comprenant le mot systémique il vous dira qu’il doit s’agir des rouages d’un système qui produit de l’inégalité. 

S’il avait raison, ce citoyen moyen, il suffirait de bien diagnostiquer quel article de loi, quel règlement ou protocole, quel aspect de la formation ou de l’organisation du travail produit un effet aussi détestable et le réparer.

Non à la cyberintimidation et à la diffamation

La lettre publiée ce vendredi dans La Presse par les artisans du documentaire et des capsules vidéo Briser le code soulève plusieurs questions importantes qui méritent débat. Réglons d’abord les plus désagréables. J’ai critiqué le fait que les capsules portant sur le racisme systémique et le privilège blanc (j’aurais pu ajouter celles sur l’appropriation culturelle et les micro-agressions) soient recommandées aux professeurs du secondaire par la section pédagogique de Télé-Québec. Le diffuseur a acquis au fil des ans une crédibilité considérable dans le domaine de l’éducation. L’imprimatur qu’il donne ainsi à ces vidéos militantes et à leur utilisation en classe est pour le moins troublante.

Vidéo de Télé-Québec sur le racisme systémique: la saga twitter

Ma découverte, sur le site pédagogique de Télé-Québec, d’une vidéo destinée aux élèves et faisant la promotion du concept de racisme systémique a fait chauffer la twittosphère, y compris dans un échange de fin de soirée avec mon collègue et ami Patrick Lagacé.

J’ai pensé vous faire profiter de ce débat en le remettant en ordre ici, surtout pour tous ceux qui ne vont jamais sur twitter ce qui, franchement, est une assez bonne décision de votre part.

Une semaine au pays du racisme systémique

Commencez-vous à y prendre goût, chers lecteurs, à la grande série politique de la décennie Voyage dans le labyrinthe du racisme systémique ?

Le dernier épisode se déroule à l’Université d’Ottawa. L’établissement est évidemment coupable, a priori, de racisme systémique puisque le premier ministre, Justin Trudeau, a déclaré que toutes les institutions du pays en étaient infectées. Le recteur du lieu, Jacques Frémont, est d’accord. Il nous informe que « les membres des groupes dominants n’ont tout simplement pas la légitimité pour décider ce qui constitue une micro-agression ».