De la juste solution des contradictions

Si je vous disais tout ce que j’ai lu pendant ma période maoïste, à la fin des années 1970, vous ne me croiriez pas. Voyez tout de même. Je me suis tapé les trois tomes de l’« autobiographie » d’Enver Hodja, le dictateur communiste albanais. Étonnamment, c’était assez prenant. Je suppose maintenant que le véritable auteur était un romancier talentueux mais dissident, enchaîné à une table de métal dans une cellule au troisième sous-sol du palais présidentiel, à qui on avait promis, s’il rendait la chose palpitante, de le surclasser au deuxième. Il y avait aussi Et l’acier fut trempé, du Soviétique Nikolaï Ostrovski. Un récit des atroces combats post-1917 où la traque des trotskistes, ces ex-révolutionnaires dont on découvre avec effroi qu’ils étaient depuis le début des suppôts du grand capital, laisse pantois.

Des tyrans et des Russes

Un des privilèges de mon existence est d’avoir côtoyé un des Québécois les plus intellectuellement curieux qui soient, Jean Paré. Cette boulimie a valu à ce journaliste de lancer le magazine L’Actualité et d’en faire un succès transgénérationnel. Sous sa gouverne, le taux de pénétration de L’Actualité dans les maisons québécoises était supérieur à celui de Time et de Newsweek, combinés, sur le marché américain.