NPD au Québec : le chant du Singh ? (Intégral)

Homme de gauche, j’admets avoir eu un faible pour les chefs du NPD. Pour leur combat contre l’inégalité, pour les victimes, les oubliés, les méprisés. J’appréciais en particulier David Lewis, chef néo-démocrate de ma jeunesse. Il avait inventé l’expression « corporate welfare bums » — les compagnies repues des subventions de l’État. En Octobre 1970, à contre-courant d’une opinion publique déchaînée, le seul chef de parti ayant eu le cran de s’opposer à la Loi sur les mesures de guerre était celui du NPD, Tommy Douglas. 

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Rarement un nouveau chef de gouvernement n’a-t-il été accueilli avec autant de retentissement.

Justin Trudeau, pendant ses premiers mois au pouvoir, a le statut d’une vedette internationale.

Le magazine français Le Point titre: « Trudeau, l’anti-Trump ». Le magazine américain Rolling Stone demande « Pourquoi ne peut-il pas être notre président ? »

À une de ses premières sorties, à Manille, une foule de jeunes femmes se pressent contre lui et un journal local le sacre « leader le plus sexy du sommet. »

Message d’Ottawa au Québec: « Canada, love it or don’t leave it! »

Avec sa loi adoptée en 2000, le Canada a mis quatre cadenas sur le processus d’indépendance du Québec.

Les procureurs fédéraux, apprend-on, ont avisé la Cour que le Québec ne pourrait devenir indépendant que si une majorité de provinces donnait son accord.

Bref, que même si le Québec votait Oui à son indépendance, cette décision serait, disons, dépendante, de la bonne volonté des autres provinces. Combien ? Peut-être sept, peut-être neuf, ce n’est pas encore clair.

Écosse: Londres a passé la loi canadienne sur la clarté à la moulinette

Il est risible de lire ce vendredi les déclarations de Stéphane Dion, selon lequel le processus référendaire en cours en Écosse puisse être de quelque façon compatible avec l’abjecte loi sur la « clarté » que lui et le Premier ministre Chrétien ont imposée au Canada.

Langue : la prophétie de Stéphane Dion se réalise

Ça ne peut-être plus clair. Côté jardin (jardin de l’Assemblée nationale), les élus québécois, unanimes, ont voulu réaffirmer le principe-clé de la loi 101: seuls les fils et filles de personnes ayant fait leurs études primaires en anglais pourront aller à l’école anglaise. Côté cour (suprême), les juristes désignés par le premier ministre fédéral, unanimes, ont donné le signal inverse: pourront aller à l’école anglaise tous ceux qui ont assez de sous pour envoyer leurs enfants dans des écoles primaires anglaises non-subventionnées.