TLMEP: Mes impressions !

Je n’ai presque rien à dire sur mon passage à TLMEP aux côtés de mon ami Éric Duhaime ce dimanche soir, sauf pour indiquer que je suis satisfait du montage. Je regrette un peu la coupure de mon intervention sur la souveraineté, qui m’avait valu un bon applaudissement — « on va voir ça de notre vivant, Guy A.! » avais-je dit en fin d’argumentaire.

C’était un peu fatal que le débat allait s’engager dès mon arrivée. Éric avait bénéficié de sa propre entrevue, en mon absence, donc il adressait ses arguments à Guy A. et au public. Quand je suis arrivé, comme je critiquais la droite et qu’Éric était assis juste à côté de moi, je trouvais impoli de faire comme s’il n’était pas là. Alors je me suis tourné vers lui pour le saluer, indiquer au public qu’on se connaissait bien, puis pour contredire certaines affirmations qu’il avait faites avant mon arrivée.

Guy A. a choisi de lancer le débat, même si je n’avais pas eu mon propre 10 minutes. Je l’ai bien compris. On allait quand même pas demander à Éric de s’éclipser pendant mon intervention ! Si j’avais parlé le premier, la situation aurait été inversée, mais je ne pouvais pas car je devais enregistrer mon panel du Téléjournal juste avant.

Sur le fond, plusieurs auditeurs réguliers d’Éric ont bien noté qu’il est beaucoup plus modéré lorsqu’il passe à TLMEP que lorsqu’il s’exprime à CHOI ou à LCN. Et beaucoup plus modéré que dans son livre. J’essaie de mon côté de tenir toujours le même discours. Chacun sa technique.

Certains ont noté, sur twitter, que je l’avais davantage interrompu que lui ne m’avait interrompu. C’est possible, mais je vais vous dire un secret: je me suis beaucoup retenu. Lorsque j’ai expliqué que les néo-libéraux sont responsables, par leur victoire des années 90 de dérèglementation des banques, de la crise de 2008 et de la disparition de centaines de milliards dans les fonds de pension, il a pris la parole pour parler… d’autre chose. Je me suis retenu de lui demander de répondre spécifiquement à mon argument.

De même, lorsque j’ai indiqué que des néo-libéraux au pouvoir n’auraient ni nationalisé l’hydro-électricité, ni voté la loi 101, il a fait semblant de croire que ces politiques étaient bonnes à l’époque, mais que les temps ont changé. Je me suis retenu de l’interrompre pour lui faire admettre que jamais des néo-libéraux — une idéologie existante depuis les années 1940 — n’auraient nationalisé Hydro.

tlmep

 

 

 

 

 

Sur le plateau.

Je ne me plains pas, c’est la règle. On parle chacun son tour et on ne peut revenir sur chaque point. Ce serait possible dans un autre format, plus long et plus structuré, mais je crois que TLMEP a fait le maximum, dans le cadre de leur formule, pour faire correctement s’exprimer deux points de vue différents.

Voilà mes impressions. Maintenant, quelles sont les vôtres?

Ce contenu a été publié dans Lisée – TV par Jean-François Lisée. Mettez-le en favori avec son permalien.

À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !