Trois questions aux auteurs du cours Éthique et culture religieuse

article_crucifix-150x150Je suis avec intérêt le débat ouvert depuis une semaine, où devrions-nous dire relancé, sur la teneur du cours Éthique et culture religieuse que nos enfants vont suivre pendant l’intégralité de leur parcours primaire et secondaire.

Ayant lu les textes des uns et des autres, j’ai trois questions à poser aux promoteurs du cours:

1. Un des principaux concepteurs du cours, Georges Leroux, dans un texte fondateur, a écrit: «On doit surtout faire l’effort de concevoir une éducation où les droits qui légitiment la décision de la Cour suprême [sur le port du kirpan à l’école], tout autant que la culture religieuse qui en exprime la requête, sont compris de tous et font partie de leur conception de la vie en commun.»

Ma question: Si ce sujet devait être abordé pendant un des cours et que des élèves affirmaient, comme l’immense majorité de leurs parents, qu’ils sont en désaccord avec la décision de la Cour suprême de laisser les jeunes Sikhs porter un Kirpan à l’école, l’enseignant doit-il tenter de convaincre les élèves qu’ils ont tort et que la Cour a raison ?

2. M. Leroux écrit aussi que le programme «doit inculquer le respect absolu de toute position religieuse».

Ma question: si dans un cours, un élève critique la religion catholique parce qu’elle ne permet pas aux femmes de devenir prêtres ou papes, ou met en cause l’absence de preuve scientifique démontrant la réalité de la réincarnation hindoue, ou soulève le fait qu’une stricte interprétation de la charia va à l’encontre des droits humains, ou encore si un élève se demande tout haut d’où vient la femme de Caïn, cela est-il réprimé par l’enseignant comme un manque de respect d’une position religieuse ?

3. Dans le Petit Guide ÉCR-101, écrit par le coordonnateur des équipes de rédaction du programme, Denis Watters, il est écrit que «l’enseignant doit intervenir immédiatement pour que cela cesse sur-le-champ» dans le cas où «un élève manifeste des gestes ou des paroles qui vont à l’encontre de la reconnaissance de l’autre».

Ma question: Jusqu’où cela va-t-il ? Un élève athée qui tient à affirmer clairement (notons que le cours se prolonge jusqu’en secondaire V) qu’il considère comme des sottises le changement de l’eau en vin doit-il cesser sur-le-champ de dire ce qu’il croit? Un élève juif qui estime que le récit de l’arrivée du Christ (et de son exécution par des juifs) est une erreur historique grave, qui est la source de l’antisémitisme, doit-il taire son opinion, car ce serait une «atteinte en classe à la dignité de la personne ou au bien commun [qui] doit immédiatement être dénoncé parce qu’elle n’est pas tolérée dans notre société» (dixit Watters) ?

Un parent intéressé aimerait connaître les réponses.