Un an après, la popularité de Barack Obama en noir et blanc

19 janvier 2010,Rue89.fr

54% : c’est la proportion d’électeurs américains blancs qui estiment que la première année de pouvoir de Barak Obama est un échec, contre 37% qui estiment que c’est un succès. Chez les Noirs, 82% voient un succès, seulement 7% un échec. Dans la population en général, la question se solde par un match nul : succès 45%, échec 45%. C’est dire que la population non-blanche appuie majoritairement Obama, pour annuler l’impact de son impopularité chez les Blancs.

Parmi les milliers de données de sondage publiés ces derniers jours pour déchiffrer l’opinion, à l’an 1 d’Obama, cet écart entre blancs et non-blancs est la donnée la plus déprimante de toutes. Si ce n’était d’elle, on pourrait – comme le font beaucoup d’analystes – comparer le désenchantement dont souffre Obama à celui qui déprimait Ronald Reagan au même moment de sa présidence, alors qu’il devait, comme son successeur noir, affronter une récession et se battre pour des réformes très critiquées.

Mais lorsqu’on compare le niveau d’approbation blanc à Obama + 1 an, à celui des cinq présidents précédents, y compris les démocrates Carter et Clinton, on ne peut que constater qu’aucun d’entre eux n’a eu un taux d’approbation de l’opinion blanche aussi faible (le plus proche, Carter, avait 10 points de plus) et qu’aucun n’a eu un taux de désapprobation de cette opinion aussi élevé (le plus proche, Clinton, avait 10 points de moins). (Voir ce désolant graphique compilé par le New York Times.) Obama mieux que Bush ?

Le sondage mettant en évidence le ressac dont Obama est victime dans l’électorat blanc, publié par l’Université Quinnipiac, pose une question dont la réponse tombe sous le sens :

Pensez-vous que Barack Obama a été un meilleur président que George W. Bush, équivalent, ou pire ?

Dans la population totale, 43% croient qu’Obama a été meilleur, 23% le trouvent égal à Bush et 30% pire.

Chez les blancs : 38% le trouvent pire que Bush, 36% meilleur et 23% équivalent.

Plusieurs autres réponses vont en ce sens. Mais pour amortir, à peine, le choc, chers internautes, je citerai les réponses où 59% des blancs trouvent à Obama des qualités de leader fort, le croient honnête (49%, mais 44% en doutent). Et, c’est la moindre des choses, 49% des blancs croient que Bush est le grand responsable de l’état actuel de l’économie, contre 24% qui blâment Obama.

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !