Depuis cinq ans, le gouvernement Harper a un rêve. Mieux contrôler l’information.
Son refus d’accorder des demandes d’accès à l’information est maintenant légendaire. Son strict contrôle sur l’information, même banale, qu’un fonctionnaire peut donner à un journaliste est maladif. La gestion centrale des déclarations de ministres et députés est obsessionnelle. Les sommes englouties dans le suivi de ce qui se dit, s’écrit ou se blogue sur le gouvernement sont sans précédent.
Alors que pourrait souhaiter Stephen Harper pour son cinquième anniversaire ?
Une copie des directives émises la semaine dernière par le Parti communiste chinois à l’endroit de tous les journalistes ? En voici les points essentiels:
Les directives, résume Reporters sans frontières qui en a obtenu copie:
imposent le silence sur les problèmes sociaux et économiques, afin de « rassurer » le peuple et de défendre l’idée de croissance juste. De nombreux sujets ne doivent pas être abordés, si ce n’est de façon à ne pas heurter la ligne du parti : le marché de l’immobilier, la hausse des prix, la corruption, les démolitions de logements et la délocalisation forcée de la population, les permis de résidence, l’absence de sécurité sociale, le mauvais service des transports à l’occasion du nouvel an chinois, le mécontentement populaire exprimé dans des manifestations antigouvernementales.
Il est interdit aux médias de parler des affaires criminelles importantes, qui sont désormais classées selon quatre degrés de gravité. Des quotas sont imposés pour les parutions d’articles concernant les catastrophes naturelles ou les accidents graves. Sur ces derniers sujets, le département entend également limiter la circulation de l’information, en interdisant aux journaux régionaux d’échanger entre eux et aux journalistes de répondre à des interlocuteurs étrangers.
Remarquez, ce qui est bien avec ces directives est qu’on a la liste, validée par le pouvoir, de tout ce qui ne va pas au pays.
(Merci à l’alertinternaute blcc pour ce signalement.)