Un cadeau rêvé pour les cinq ans de pouvoir de Harper

harperDepuis cinq ans, le gouvernement Harper a un rêve. Mieux contrôler l’information.

Son refus d’accorder des demandes d’accès à l’information est maintenant légendaire. Son strict contrôle sur l’information, même banale, qu’un fonctionnaire peut donner à un journaliste est maladif. La gestion centrale des déclarations de ministres et députés est obsessionnelle. Les sommes englouties dans le suivi de ce qui se dit, s’écrit ou se blogue sur le gouvernement sont sans précédent.

Alors que pourrait souhaiter Stephen Harper pour son cinquième anniversaire ?

Une copie des directives émises la semaine dernière par le Parti communiste chinois à l’endroit de tous les journalistes ? En voici les points essentiels:

Les directives, résume Reporters sans frontières qui en a obtenu copie:

imposent le silence sur les problèmes sociaux et économiques, afin de « rassurer » le peuple et de défendre l’idée de croissance juste. De nombreux sujets ne doivent pas être abordés, si ce n’est de façon à ne pas heurter la ligne du parti : le marché de l’immobilier, la hausse des prix, la corruption, les démolitions de logements et la délocalisation forcée de la population, les permis de résidence, l’absence de sécurité sociale, le mauvais service des transports à l’occasion du nouvel an chinois, le mécontentement populaire exprimé dans des manifestations antigouvernementales.

Il est interdit aux médias de parler des affaires criminelles importantes, qui sont désormais classées selon quatre degrés de gravité. Des quotas sont imposés pour les parutions d’articles concernant les catastrophes naturelles ou les accidents graves. Sur ces derniers sujets, le département entend également limiter la circulation de l’information, en interdisant aux journaux régionaux d’échanger entre eux et aux journalistes de répondre à des interlocuteurs étrangers.

Remarquez, ce qui est bien avec ces directives est qu’on a la liste, validée par le pouvoir, de tout ce qui ne va pas au pays.

(Merci à l’alertinternaute blcc pour ce signalement.)

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À propos de Jean-François Lisée

Il avait 14 ans, dans sa ville natale de Thetford Mines, quand Jean-François Lisée est devenu membre du Parti québécois, puis qu’il est devenu – écoutez-bien – adjoint à l’attaché de presse de l’exécutif du PQ du comté de Frontenac ! Son père était entrepreneur et il possédait une voiture Buick. Le détail est important car cela lui a valu de conduire les conférenciers fédéralistes à Thetford et dans la région lors du référendum de 1980. S’il mettait la radio locale dans la voiture, ses passagers pouvaient entendre la mère de Jean-François faire des publicités pour « les femmes de Thetford Mines pour le Oui » ! Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Thetford mines est aussi un haut lieu du syndicalisme et, à cause de l’amiante, des luttes pour la santé des travailleurs. Ce que Jean-François a pu constater lorsque, un été, sa tâche était de balayer de la poussière d’amiante dans l’usine. La passion de Jean-François pour l’indépendance du Québec et pour la justice sociale ont pris racine là, dans son adolescence thetfordoise. Elle s’est déployée ensuite dans son travail de journalisme, puis de conseiller de Jacques Parizeau et de Lucien Bouchard, de ministre de la métropole et dans ses écrits pour une gauche efficace et contre une droite qu’il veut mettre KO. Élu député de Rosemont en 2012, il s'est battu pour les dossiers de l’Est de Montréal en transport, en santé, en habitation. Dans son rôle de critique de l’opposition, il a donné une voix aux Québécois les plus vulnérables, aux handicapés, aux itinérants, il a défendu les fugueuses, les familles d’accueil, tout le réseau communautaire. Il fut chef du Parti Québécois de l'automne 2016 à l'automne 2018. Il est à nouveau citoyen engagé, favorable à l'indépendance, à l'écologie, au français, à l'égalité des chances et à la bonne humeur !